✪ Luna ✪ [Bucky Barnes]

8

Toc toc toc.

- Entrez ! crie Tony de l'intérieur.

Après sa réponse, je pousse la lourde porte de son labo et rentre à l'intérieur en regardant tout autour de moi.
Des milliers d'objets super technologiques sont éparpillés un peu partout, rien n'est rangé.
Des ordinateurs par-ci, des outils par là...

- Coucou ? dis-je timidement en cherchant le brun des yeux.

Tony apparait soudainement derrière un gros engin dont je ne pourrais pas vous dire l'utilité.

- Déjà là ! Super, on va pouvoir commencer, assis-toi là si tu veux bien, me dit-il en allant se laver les mains.

Et si je veux pas, hein ?

Je fais tout de même ce qu'il me dit et m'assois sur la petite table en fer d'auscultation qu'il m'a préalablement désigné.

Je ne suis pas vraiment rassurée, malgré le fait que j'ai confiance en Tony, mes mains ne peuvent s'empêcher de transpirer et mon cœur de s'accélérer.

- On va procéder à des petites analyses rapides, je vais surtout prendre des photos de tes yeux, mais de très prêt avec une qualité de ouf, déclare Tony en sortant un appareil photo assez étrange.

C'est un appareil photo normal, professionnel, mais il y a une sorte de grande tige en guise de focus. C'est sûrement pour prendre des photos de plus près sans niquer la qualité, enfin j'espère. Et s'il me mettait ça dans l'œil ?

- Je vais juste devoir mettre une lumière devant tes yeux, désolé si ce n'est pas agréable, mais c'est nécessaire, me dit-il en plaçant une grande lumière devant moi.

- T'inquiète pas Tony, j'ai connu pire qu'une lampe de photographe ! dis-je en rigolant.

Tony pouffe et saisit son appareil. Il se place devant moi et reste quelques secondes sans rien faire, à ajuster la mise au point et tous les autres détails.

Sans prévenir, il appuie sur le bouton, pile au moment où je cligne des yeux...

- Luna ! Ne ferme pas les yeux ! râle-t-il en regardant la photo.

Non mais il croit quoi lui ? Que c'est facile de rester des minutes entières les yeux ouverts ?

- Oh si tu n'avais pas mis autant de temps à prendre la photo on n'en serait pas là ! rétorqué-je en frottant mes yeux désormais douloureux et piquants.

Le brun me tire la langue et se replace.

- Très mature...dis-je à moi-même.

Tony me fait un doigt pas dessus son appareil et je pouffe.
Je me replace correctement et il prend les photos de mes yeux, en commençant par celui de gauche, pour finir par l'œil verront de droite.

- J.A.R.V.I.S., analyse ces photos s'il-te-plaît, ordonne Tony en éteignant la grande lumière.

Je me lève et attends la réponse de l'IA.

- Analyse en cours... Les yeux que nous avons là ne possèdent pas une couleur présente dans nos archives. En réalité, elle ne possède même pas de couleur. Elle vient de ce que je crois être un astre, en fait, c'est l'astre en lui-même, déclare J.A.R.V.I.S..

Je regarde Tony sans comprendre un traitre mot de ce que vient de dire l'IA.

- Traduction ? demandé-je en haussant un sourcil.

Le brun semble bouleversé, ce qui ne me rassure pas. Il s'assoit, sous le choc, et pose ses coudes sur la table de travail.

Par Lucifer, s'il ne me répond pas je risque de faire un arrêt cardiaque, merde Tony !

- Tu... commence-t-il. Tes yeux...

Oui mes yeux je sais, accouche !

- Ils ne sont pas simplement gris, déclare-t-il.

Il s'arrête.

Comment ça mes yeux ne sont pas simplement gris ?

- Tony ! crié-je pour le sortir de sa transe.

Ce dernier lève les yeux vers moi, une lueur inquiète traverse son regard.

- Désolé... Ce que je veux dire c'est que... Tes yeux ne sont pas seulement de la couleur de la lune, ils sont la lune.

Je m'assois, sous le choc.
C'est quoi cette histoire encore ? C'est impossible.

- Mais enfin, commencé-je perdue, tu sais très bien que ce n'est pas possible !

Le brun détourne le regard vers son ordinateur et trifouille dans quelques dossiers que je ne peux pas voir d'où je suis.

- Regarde, dit-il en balançant des dossiers sur l'écran, les analyses montrent que tu as les mêmes caractéristiques et les mêmes composés chimiques que la Lune. Je pense qu'hier tu as dû recevoir une partie d'elle pendant notre expérience, ce qui explique ta nouvelle couleur d'yeux.

Je-.
Ok.
Ça fait beaucoup non ?

- Mais comment c'est possible qu'un œil humain possède la même composition qu'un satellite ? Ça n'a aucun sens... dis-je sans comprendre.

Je ne vous cache pas mon trouble, je ne comprends vraiment rien.

- Et moi j'ai déjà tapé la causette avec un raton laveur alors crois moi, tout est possible... me répond Tony avec un sourire.

- Avec un quoi ? Putain mais c'est dément ! m'écrié-je en sautant de ma chaise.

Le brun place ses doigts sur ses yeux et se les masse en signe d'exaspération.

- T'es fatigante, gamine... finit-il par dire.

- Je sais, dis-je le sourire aux lèvres.

- Bon du coup, dis-je après quelques secondes, ils me servent à quoi ces yeux de lune, là ?

- Aucune idée pour le moment, avoue Tony, tu as peut-être développé un truc de vision je ne sais pas, tu verras avec le temps, je pense que tu le découvriras en temps voulu.

En temps voulu ? Mais bordel c'est pas lui qui a des bébés Lunes à la place des yeux, non ? Alors attendre merci mais non merci !

Je souffle et me rassois.

Je suis vraiment une emmerdeuse impulsive.

- On verra... finis-je par abdiquer.

Tony sourit et viens me prendre dans ses bras.

[...]

Je remonte dans ma chambre et m'y enferme le reste de la journée, bien trop fatiguée pour affronter qui que ce soit.
Mais apparemment, le monde est contre moi ; j'aperçois la veste de Bucky sur mon lit. Celle qu'il m'a prêté hier.
Je ne lui ai toujours pas rendu, il va donc falloir que j'y aille... Et je n'en ai aucune envie, je l'avoue.
Ceci dit, si ça me permet de tisser des « liens » pour pouvoir connaître un peu plus son passé, alors je dis oui.
Un petit oui, ne nous affolons pas.
On dirait un agent du FBI, a essayer de tout savoir sur lui, c'est limite malsain... Oh, j'aurais dû demander les infos à Tony quand on était dans ce labo... Tant pis.

Je souffle (je ne sais faire que ça de toute façon) et attrape ladite veste avant de me diriger vers ma porte.

Je sors et me rends devant celle de Bucky. En soit, je n'ai que deux pas à faire droit devant moi, n'oublions pas que nos chambres sont situées l'une en face de l'autre, si ce n'est pas de la chance ça...

Je respire un bon coup et toque à la porte faiblement. J'entends des bruits de mouvement dans la chambre puis la porte s'ouvre...

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