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Je libère mes mains préalablement détachées -merci les épingles à cheveux- et esquive une attaque de l'homme. Mes deux pieds sont toujours attachés sur la chaise mais ce n'est pas un problème. Je me redresse de sorte à être debout et donne des coups à droite à gauche avec mes points.
Zémo semble faible face à moi, il n'arrive même pas à me toucher alors que je suis à moitié attachée.
Ok, j'avoue, je me gratifie un peu de l'étiquette de la plus forte, mais il est vraiment nul...

Profitant d'un moment de faiblesse de sa part, je libère rapidement mes deux pieds et saute de l'autre côté de la pièce.
Je ne veux tuer personne, mais je fais toujours ce qu'il faut pour sauver ma peau.
S'il m'attaque, je riposte.
S'il essaye de me tuer, je le tue.
C'est ma politique.

- Tu as perdu tes parents toi aussi, d'après nos renseignements, déclare l'homme en se relevant avec difficulté.

J'arrête tout mouvement et me mets en position de défense, au cas où.
Il touche le point sensible, et il le sait.

- Tu sais tout sur moi, Zémo, ne pose pas des questions aussi ridicules si tu connais déjà la réponse, réponds-je en le fixant, impassible.

- J'ai perdu ma femme et mon fils lors de l'attaque de Sokovie, je veux faire payer les personnes qui ont causé leur mort. Ne veux-tu pas venger la mort de tes parents et de ta chère sœur ? Hélène, c'est bien ça ? Joli prénom, il signifie soleil, il me semble.

Bien sûr que je veux tuer le responsable, le problème c'est que je ne sais pas qui c'est.

- On ne mélange pas famille et travail, dis-je en riant jaune.

- Je sais qui les a tué, ce sont les mêmes qui ont emporté ma famille. Joins-toi à moi, et ensemble on pourra fonder un nouvel empire, et tuer les responsables.

Ça sonne très Star Wars sont discours tout de même, je suis sûre qu'il ne vient pas de lui...

- C'est tentant, dis-je en faisant mine de réfléchir, mais non. Assez de morts dans ma vie, je n'en veux pas plus sûr la conscience.

Je m'assois sur la table et souffle un bon coup. Ne vous inquiétez pas, il n'oserait pas me toucher, je suis bien trop forte comparée à lui, ce serait du suicide.
Hum, les chevilles qui enflent... Quelqu'un a de la crème ?

- Réfléchis bien, Luna, les Avengers sont beaucoup trop dangereux pour rester en vie, déclare-t-il en s'éloignant de moi le plus possible.

Les quoi ?

- C'est quoi ça "Avengers" ? demandé-je d'un air désintéressé. Un boys band ?

Un sourire sadique prend place sur le visage de Zémo.

- Une organisation criminelle qui tue sans hésitation. On les appelle des héros, moi je les appelle des meurtriers. Ils ont plus de morts sur la conscience que toi et moi réuni.

Alors ça, je n'en mettrais pas ma main au feu, si j'étais toi...

Je ne réponds pas, perdue dans mes pensées.
Les Avengers, ce nom ne me dit rien. En fait ça ne m'étonne pas vraiment, je n'ai pas de télé, je ne lis que des romans et je ne me tiens pas informée des nouveautés. Sauf des personnes qui me traquent.
Je suis une fille bien trop recherchée pour pouvoir m'autoriser à aller acheter mon petit journal tous les matins.
Et bien trop fauchée surtout, ça va sans dire.

- Luna, tu es tellement puissante, tu ne te rends pas compte. Tu as un don inné pour le combat, tu t'entraines à tuer depuis le berceau, pourquoi ne t'en sers-tu pas ? renchérit-il.

Je lève les yeux et lui lance un regard assassin qui le fait frémir.

- J'ai dit, plus de morts, dis-je d'un ton autoritaire en me levant de la table sur laquelle j'étais assise.

Zémo lève les yeux au ciel.

- Très bien, dans ce cas tu ne me laisses pas le choix...

Il s'approche soudainement de moi et essaye de me planter une aiguille dans le bras. Je l'évite de justesse et me retourne pour venir lui éclater la tête contre la table en fer.
Je prends la seringue et la lui plante dans le tibiat en prenant soin de lui injecter tout le sérum.

Je ne sais pas ce que c'est, mais s'il a essayé de m'injecter du poison, il va le regretter.
Zémo s'effondre sur le sol dans l'instanté.
Je prends son pouls et remarque qu'il respire encore.
Le sérum ne doit être qu'un puissant somnifère.
Dommage.

Alors que je déplace son corps dans le coin de la pièce, la porte s'ouvre soudainement.

Je regarde les quelques personnes présentes devant l'encadrement de la porte en fer. Ils me regardent avec étonnement.
J'espère que je ne vais pas devoir me battre contre eux, ils ont la supériorité numérique et sont bien mieux équipés.
Celui tout devant porte une sorte d'armure rouge et jaune, assez stylé. Un autre possède un bouclier aux couleurs de l'Amérique, ce qui en dit long sur ses origines.
Je vois maintenant une fille rousse, plutôt mignonne, en combi moulante avec des flingues à la main. Super sexy.
Le dernier possède un bras en fer. Pas super rassurant.

- Luna Wood, vous venez avec nous, ordonne l'homme dans l'armure rouge et jaune en me pointant avec sa main.

- Je ne crois pas non, réponds-je en rigolant.

L'homme rigole niaisement et s'avance vers moi. Je ne bouge pas d'un poil. Il est grand et imposant certes, mais tout le monde à des faiblesses, et je compte bien trouver la sienne avant qu'il ne trouve la mienne.

- Mais ce n'était pas une question, en fait, déclare-t-il. Soit vous capitulez et cool! personne n'est blessé, soit je vous prends de force.

- Essaye toujours, dis-je en souriant malicieusement.

Oui, j'adore provoquer, même si je n'ai pas du tout l'avantage. Il faudrait que j'évite, à l'avenir.

Un des hommes resté en retrait fait un petit bruit l'air de dire « ouch, tu n'aurais jamais dû dire ça ».
C'est ce qu'on va voir, blondie.

L'homme de fer essaye de me prendre de force mais je lui mets un coup qui le fait se retourner.
Bon, moi aussi j'ai mal à la main maintenant. C'est quoi son armure, du béton ?

- Tu n'aurais jamais dû, rigole le rousse.

Elle croise les bras sur sa poitrine et s'adosse au mur, se délectant du spectacle.

Sans que je ne réfléchisse plus, je m'attaque à l'homme. On se bat violement et les autres s'ajoutent en voyant la difficulté que l'homme de fer a à me repousser. J'envoie valser la rousse, repousse l'homme de fer, vole le bouclier de Blondie et essaye tant bien que mal de dégager de l'homme au bras de fer.
Il est plus coriace, je le crains.
On se bat comme ça des minutes durant.

Je suis seule contre quatre personnes apparemment sur entrainées et je tiens bon. Je suis plutôt fière de moi.
Comment est-ce possible, d'ailleurs ?

J'amoche pas mal la rousse, désolée ma belle, tu avais l'air sympa.
Le mec au bouclier est coriace aussi mais j'ai trouvé son point faible ; je vise les jambes et le renverse.
Pour ce qui est de l'homme de fer, quelques coups par ce par là et je désactive son système en un claquement de doigt. Rien de plus simple quand on sait pirater les bases de la NASA avec les ordinateurs de la bibliothèque.
Mais l'autre, le metalarm, je n'arrive pas. Il se bat vraiment bien et fini par m'immobiliser avec son super bras trop dément. Mais comme je l'ai dit plus tôt, tout le monde à des faiblesses.
Je tapote rapidement sur son bras de métal alors qu'il m'étrangle contre le mur et finis par trouver une sorte de loquet que j'active, ce qui fait tomber le faux bras de Monsieur.
Il me regarde, choqué. Je crois qu'il vient seulement de découvrir que son bras était détachable.

Mais malheureusement, je n'ai pas fait attention à la rousse qui vient de me planter une seringue dans la jambe. Une fois l'aiguille plantée, je la regarde surprise et lui balance un coup de pied qu'elle prend en pleine tête.
Je voulais continuer de me battre, mais tout devient noir.

Il m'ont battu.

✪ Luna ✪ [Bucky Barnes]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant