Chapitre 27

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[ Draco ]

Après m'être pris ce foutu cognard, la chute m'avait achevé. J'avais seulement eu la force de rendre le baiser le plus passionné de ma vie à Ivy. La manière dont elle s'était précipitée vers moi m'avait prouvé que je pouvais compter sur elle et je lui en étais vraiment reconnaissant.

Mon séjour à l'infirmerie devait durer une petite semaine et au bout de deux jours, je n'en pouvais déjà plus. La fois où Nott m'avait amoché avait été plus facile à vivre avec une Bransdal dans la même pièce, voire dans le même lit.

En parlant d'elle, la blonde venait me voir quasiment toutes les deux heures et n'arrêtait pas de se plaindre des rumeurs et des surnoms que les autres élèves nous attribuaient. Selon elle, celui qui revenait le plus était "les amants éternels" même si "le plan cul qui a tourné au plan A" était très aimé des serpentards.

Je ne me lassais pas des papotages de ma copine et à vrai dire, c'était la seule chose que j'attendais dans la journée.

Il était 21 heures quand Mme Pomfresh chassa Ivy de l'infirmerie.

- Je t'aime, me dit-elle avant de partir.

Ses dernières paroles restèrent coincés dans mon cerveau alors qu'elle fermait la porte. J'avais envie de courir derrière elle et de la prendre dans mes bras. C'était la première fois qu'elle me le disait de manière directe et je ne m'en remettais pas. Je restai une bonne minute sans bouger, comme un idiot, avant que Pompom ne me ramène à la réalité en m'apportant un médicament.

Je m'endormis les pensées légères en notant dans un coin de ma tête le fait que je doive le lui dire un jour.

...

[ Ivy ]

Je me réveillais doucement. Ginny dormait encore mais j'avais prévue d'aller rendre visite à Draco avant les cours. Je me préparai et sortis sans un bruit de la chambre. Même si je n'attendais rien, j'espérais que mon "je t'aime" de la veille lui ai donné envie de faire de même.

Je me rendais, toute joyeuse à l'infirmerie. Quand j'ouvris la porte, il n'était que 7h45 mais je savais que Draco serait réveillé. Je fermai la porte derrière moi et l'aperçu.

- Coucou ça va mieux ? je dis, pas trop fort pour ne pas réveiller l'élève qui dormait de l'autre côté.

- Ca va merci.

Son ton fut sec et cassant.

- Tu es sûr ? je m'inquiétais.

- J'ai dis oui, lâcha-t-il.

Sa réponse ne me plu pas mais je n'insistai pas. Je m'assis sur le bord de son lit, comme tout les matins. J'aimais ces moments calmes où il posait sa tête sur mes cuisses et pendant lesquels aucun de nos deux ne parlait. Aujourd'hui, au lieu de se rapprocher de moi, il décala sa couverture et se décala pour me laisser une place. Je le regardai avec surprise.

Je n'avais pas vraiment pris la peine de le regarder et ce n'est que maintenant que j'apercevais la pâleur de son teint et la couleur de ses cernes.

- Draco ? Qu'est-ce qui ne va pas ?

- Bon sang Ivy ! Lâche moi un peu ! haussa-t-il.

Je reculai automatiquement.

- C'est quoi ton problème ? m'énervai-je.

- Non, c'est quoi TON problème ! me dit-il.

- Si tu ne veux pas que je te tienne compagnie, il faut le dire !

Je me levai brusquement et me dirigeai vers la porte.

- C'est ça, bon vent... j'entendis derrière moi.

Je claquai la porte en sortant. Après m'être arrêtée quelques secondes pour réaliser ce qu'il venait de se passer, je repris mon chemin en prenant le soin de paraître normale. J'avais l'impression d'avoir ratée quelque chose avec Draco. Pourquoi ce changement d'attitude brusque ? Ce n'était pas possible que mon "je t'aime" l'ai déstabilisé, pas à ce point...

...

[ Draco ]

Flashback -

Mon manoir se trouvait droit devant moi. Le temps était sombre et un orage allait bientôt éclater. Je me pressais de rentrer à l'intérieur et comme d'habitude, je passais par le salon pour rejoindre l'étage supérieur où se trouvait ma chambre.

Seulement, quand j'ouvris la porte, je me rendis compte que les mangemorts s'étaient réunis. Leur maître était là aussi. Tous se tournèrent vers moi, même le serpent. J'étais pétrifié de peur. J'avais toujours pris le soin d'éviter cette pièce quand il le fallait grâce à l'aide de ma mère qui m'indiquait les heures de réunion. Pourquoi ne m'avait-elle pas prévenue ?

- Mon cher Draco, pourquoi ne viendrais-tu pas t'asseoir parmi nous ? suggéra Voldemort.

Je n'eu ni le courage de répondre, ni le courage de bouger. Le monstre se tourna vers mon père.

- Lucius, tu ne m'avais pas dis que ton fils était sourd... plaisanta-t-il d'un air mauvais.

- Il ne l'est pas, mon maître, répondit mon père avant de s'adresser à moi. Viens mon fils, il y a une place à côté de moi.

Il tremblait. De mon côté, je ne bougeais ou répondais toujours pas. Si je répondais, ce n'était pas pour dire non, si je bougeais, ce n'était pas pour passer mon chemin. Alors, je ne faisais rien. Les yeux du Seigneur des Ténèbres m'analysaient dangereusement. Je ne croisais pas son regard.

- Puisque tu ne souhaites pas bouger, je vais prendre la peine d'hausser le volume pour que tu puisse m'entendre d'où tu es, il finit par dire.

Les autres mangemorts étaient aussi silencieux que quelqu'un pourrait l'être dans un cimetière. Je pouvais très nettement distinguer ceux qui étaient là par choix de ceux qui étaient là par contrainte. Par exemple, ma tante, semblait presque s'amuser aux côtés de son modèle. Au contraire, mon père avait les yeux vides et ses lèvres s'entrechoquaient silencieusement.

Je ne bougeais toujours pas.

- Le message va être clair, mon garçon, dit l'autre. Tu as pris la décision de fuir plutôt que de te ranger parmi nous. Tu as pris la décision de mettre en danger tes pauvres parents plutôt que de me servir.

Mon père ne leva pas les yeux. Ma mère avait le regard rivé sur moi et ses larmes n'étaient pas loin de couler.

- Je vais te laisser une chance de te rattraper mais attention, si tu ne la prend pas, à tes risques et périls, il continua tranquillement.

Son regard croisa le mien. Il n'y avait pas une goutte d'amour, de chaleur ou de vie. Tout était mort.

- Je te laisse un mois pour décider si tu me rejoindras ou non dans la forêt interdite. Si tu le fais, tu ne risqueras rien. Mais si, par malheur tu choisis de t'évaporer, c'est ta petite copine que je ferais évaporer.

Il ricana et ses moutons suivirent.

__

Il était cinq heures quand je me réveillais, en sueur, dans mon lit de l'infirmerie. Voldemort avait voulu me faire passer son message et il avait réussi.

Prophecy - Draco MalfoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant