Chapitre 11

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[ Ivy ]

Plusieurs mois étaient passés depuis cette nuit où j'avais découvert le passage secret de Draco. Je n'avais pas osée m'y rendre tout simplement parce que je ne me sentais pas légitime. Je ne voulais pas débarquer dans le jardin secret du blond et faire comme si tout était normal. Il y avait aussi une part de doute sur les personnes qui en avait connaissance car je doutais fort que je sois la seule  à qui il en ai parlé. Pansy devait être surement au courant et pourquoi pas d'autres de ses connaissances proches.

Nous étions début mai et je me rendais en cours de Défense Contre les Forces du Mal avec Cédric. Notre relation allait très bien malgré ses sauts d'humeurs douteux quand je lui parlais d'un potentiel garçon en vu. Je n'avais bien évidemment personne à qui m'attacher mais le voir s'énerver pour ça me détendais, surtout à l'arrivée des examens.

Le cours du jour paraissait tout particulièrement intéressant. Le professeur Lupin nous avait mit en garde et nous faisions déjà la queue pour tester un épouvantard. Selon lui, celui-ci reflétait notre peur la plus profonde, hors je n'avais aucune idée de ma peur la plus profonde. Je ne m'étais jamais vraiment posée la question et il m'arrivait rarement d'avoir vraiment peur.

Les passages s'enchaînaient. Entre Neville qui avait transformé Rogue en mamie et Harry qui avait fiché la trouille au professeur, le cours était très réussi ! Lupin avait bien précisé que tout le monde n'aurait pas le temps de passer mais il fallait absolument que je découvre ma plus grande peur. Alors, en tant que vraie Serpentarde, je poussais discrètement quelques Poufsouffles pour m'assurer de passer quand vint enfin mon tour.

Le silence s'était fait, tous dans l'attente de ma plus grande peur que moi-même j'ignorais. Le prof déverrouilla doucement l'armoire après m'avoir lancé un regard qui semblait dire "Courage, tu es forte".

L'épouvantard à sa forme initiale sortit du meuble et ne changea pas tout de suite d'apparence. Celui-ci attendit bien plusieurs secondes, assez pour que tout le monde s'impatiente et que des chuchotements se fassent. Je ne quittais pas des yeux l'épouvantard, attendant avec détermination une vérité. Tout d'un coup, les chuchotements se turent et le monstre se transforma enfin. J'eu un moment de doute quand a l'objet qui se dressait devant moi puis un surplus d'informations s'entrechoqua dans ma tête. Ma vision fut vite brouillée à cause des larmes qui sortaient de mes yeux. Je ne pouvais plus rien contrôler, ni mes pleurs, ni mes souvenirs et comme si ça allait m'aider, je me précipita vers la porte de la salle. En ouvrant celle-ci je pus quand même apercevoir Draco qui s'emblait... inquiet ?

Je courus sans m'arrêter en priant pour que cette torture s'arrête. Des visions m'attaquaient de tous les côtés. 

D'abord je voyais un petit garçon blond jouer à construire un château avec des cartes. Puis celle-ci se coupa pour en laisser apparaître une autre où le même enfant pleurait avec ses cartes étalées par terre. Une petite fille qui, je le compris vite, était moi, rigolait devant la mine perdue du garçon. Et cette vision disparut pour en laisser apparaître une nouvelle, celle de deux enfants, moi et le petit garçon, s'envoler en l'air. Une voix couvrit ensuite toutes les pensées que j'aurais pu avoir au même moment :

« Deux êtres sont nés,
Deux êtres dorés se sont rencontrés,
Deux êtres aux paires d'agates sont liés,

Les amants seront traqués,
Traqués par le malheur,
Traqués par la sombreur,
Traqués par la peur,
Mais jamais rattrapés,

Et comme une confirmation,
Les amants s'éteindront,
Mais les cœurs battront,
Pour toujours et à jamais. »

Après ce long discours que j'avais du mal à mettre en relation avec la réalité, une femme apparut devant moi. J'étais maintenant à la place de la moi du passé. Le garçon se tenait à ma gauche et me tenait la main. Cette femme me disait vachement quelque chose mais je ne pouvais pas comprendre d'où. Elle prononça un sort d'oubliettes et tout devint noir. 

Je ne voyais plus rien, je n'entendais plus rien d'autre qu'un affreux bourdonnement. Je m'étais évanouie.

...

[ Draco ]

Bien sûr que je savais ce qu'était son épouvantard. Au moment même où elle était partie en furie, j'aurais aimé la suivre et l'aider à surmonter cela, comme j'aurais aimé que l'on m'aide quand j'ai dû surmonter la même épreuve il y a quelques mois. La vision de la prophétie m'était apparue pendant les vacances d'été dernières, alors que je lisais un livre dans mon salon au manoir. Maman et papa étaient tous les deux partis régler je ne sais quelles affaires et je m'occupais comme je pouvais. Seulement, quand j'avais relevé la tête de mon livre, j'avais eu le malheur d'apercevoir un jeu de carte sur la cheminée. Je m'étais levé pour en prendre connaissance mais quand je m'étais retourné, paquet à la main, cette vision m'avait frappée. J'avais été exactement à la même place il y a dix ans de cela avec le même jeu de carte. Tout m'était revenu en tête aussi brutalement que pour Ivy. Après plusieurs heures à essayer de m'en remettre, mes parents étaient rentrés et même si tout allait mal dans ma tête, j'avais fais mine que j'allais très bien... Pas besoin d'un deuxième sortilège d'oubliettes dans ma vie.

Aujourd'hui en cours de DFCM, je me sentais stupide de n'avoir pu lui adresser qu'un regard d'inquiétude. Un simple regard ! Merde...

Pansy et Astoria avaient bien évidemment profitées de la situation pour s'en prendre à Ivy mais cette fois c'était trop. Puisque le cours ne ressemblait plus à rien, je m'étais tiré en quittant Pansy par le même occasion. Elle n'avait pas eu le temps de réagir que j'avais déjà claqué la porte derrière moi. Sachant très bien où je pourrais la trouver, je me rendis en direction de la tour d'astronomie rapidement avant que la sonnerie n'annonce l'afflux des élèves dans le couloir. J'avais eu raison de penser qu'elle s'y trouverait mais je ne pu qu'être surpris quand je la vis étendue sur le sol.

Je me précipitai vers son corps et m'empressai de la prendre dans mes bras pour l'emmener à l'infirmerie le plus vite possible. A bout de souffle, je fermais la porte de la pièce au moment où la sonnerie retentissait. Puis tout se passa très vite : je dus expliquer à Mme Pomfresh la raison de cette venue dans ces conditions. Je pris moi-même la décision d'attraper une chaise pour attendre patiemment qu'elle se réveille mais l'infirmière me jeta un regard noir de reproches. Je repasserai...

Prophecy - Draco MalfoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant