Chapitre 30

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[ Draco ]

Il ne restait que deux jours avant les vacances de Noël et mon rendez-vous avec Voldemort était prévu le soir même. Mon angoisse montait mais c'était pour Ivy que je le faisais. Pour une fois, j'allais prouver à mon salop de père que je n'étais pas un lâche, contrairement à lui.
Le temps semblait s'être arrêté tout en défilant bien trop vite. Je n'avais pas hâte de me faire marquer et je ne cessais de voir apparaître la vision de mon futur maître dans ma tête. Ma discussion avec Ivy remontait d'il y a deux jours et elle n'avait pas l'air de s'en être remise. J'avais l'habitude de traîner tard dans la salle commune de serpentard et il m'arrivait de la voir sortir sans rentrer avant que je n'aille me coucher, aux alentours de deux heures du matin.
L'appétit n'était pas au rendez-vous depuis notre dispute et encore moins avec l'arrivée de mon entrée chez les mangemorts.
Il se faisait déjà tard quand je prenais la direction de la forêt interdite. La neige dominait la vallée et le lac était glacé, du moins en surface. Les arbres de la forêt paraissaient presque accueillants mais ma connaissance de ce qu'il y avait dessous avait le don de me faire rapidement changer d'avis. Seulement, et c'est ce que je ne pouvais arrêter de me répéter : je le faisais pour Ivy.
Je pouvais entendre le son de mes pas crisser au contact de la poudre blanche. Il faisait complètement noir et seul la cabane du géant barbu éclairait le chemin. Tout était silencieux et le seul bruit de fond auquel j'avais droit était le bruit ténébreux des bêtes qui hantaient le bois. J'arrivais enfin au niveau des pierres qui annonçaient le début de la descente vers la cabane et la forêt quand j'entendis un bruit derrière moi. Je m'arrêtai. Il ne fallait pas qu'on m'ai suivit à cette heure, encore moins pour ce que j'étais sur le point de faire. Si un adulte du château apprenait cela, mon renvoie serait immédiat.
Je me voyais déjà quitter les serpentards sous les yeux déçus d'Ivy au moment où une voix que je ne connaissais que trop bien me sortit de mes pensées.

- Qu'est-ce que tu fais ici, Draco ? dit Ivy en s'avançant dans le peu de lumière que faisaient les étoiles, la lune et la cabane.

J'aurais dû faire plus attention en sortant et penser au fait qu'Ivy aimait bien trop sortir le soir et fouiner dans mes affaires.

- Tu t'occupes de tes affaires et moi des miennes, je lui répondis le plus sèchement possible.

Elle ne se braqua pas et rit amèrement.

- Je ne sais pas qu'est-ce que tu as depuis cette nuit à l'infirmerie mais sache, Draco Malfoy, que tu ne mérite pas de m'avoir connu ou d'avoir gagné ma confiance.

Elle avait rapidement changée d'humeur et l'ambiance se faisait de plus en plus lourde. Je n'avais pas beaucoup de temps avant ma rencontre avec le seigneur des ténèbres mais je ne pouvais pas la laisser ici de cette façon car je savais qu'elle allait me suivre, que je le veuille ou non.
Ses mots atteignaient doucement mon cerveau et quelques secondes plus tard, je réalisais enfin ce qu'elle venait de me dire.

- Dans ce cas là, pourquoi est-ce que tu ne vas pas te faire foutre ? dis-je sèchement avec un rictus sur les lèvres.

Je me souviens bien de la dernière fois que je lui avais dis quelque chose de cette manière. A ce moment, nous n'étions rien de plus que des adversaires qui cherchaient à rabaisser l'autre pour obtenir la satisfaction d'être admiré par les autres. Les temps avaient bien changés depuis : les autres n'existaient plus qu'en tant qu'ennemis pour nous deux, nous avions apprit à nous connaître, à connaître cette maudite prophétie...
La réponse d'Ivy n'avait pas tardé à me revenir en pleine face et même si je ne le montrais pas, ce qu'elle disait me brisait le cœur.

- Je vais rectifier, avait-elle dit. Tu ne méritais pas mon je t'aime ou tous ces moments que j'ai passée avec toi. Tu ne méritais pas mon attention, mes visites à l'infirmerie, mes mots ou mes regards, elle avait enchaînée, à toute allure. Enfaite, tu ne me méritais pas.

Les dernières mots m'avaient particulièrement heurtés même si je pensais pas qu'elle ai été sincère.

- Tu n'es qu'une égoïste, Bransdal. Je fais tout ça pour toi et tu viens me cracher dessus. Alors maintenant, si tu pouvais dégager ce serait sympa parce que j'ai d'autres choses à régler, j'avais à mon tour balancé.

Ses cheveux blonds brillaient à la lumière de la lune et ses joues rougies par le froid ressortaient sur son visage à peine visible avec l'obscurité. Son écharpe ne cachait pas complètement son cou et la partie visible était irritée, elle aussi par le froid. J'apprenais seulement maintenant que la fille que j'aimais avait une peau aussi sensible au froid et j'avais une forte envie de la taquiner pour la voir sourire à nouveau. Je voulais qu'elle sourisse à nouveau grâce à moi. Mais si je faisais ça, elle courrait un trop grand danger et je m'en voudrais toute ma vie s'il lui arrivait un malheur par ma faute.
A présent, ses yeux aussi brillaient.

- À aucun moment je ne t'ai demandé de faire quoi que ce soit pour moi, encore moins me traiter de cette façon, répliqua-t-elle. Tu as une vision bien triste de la vie, Malfoy.

- Si tu le dis, je finis sèchement.

Notre conversation avait assez durée et je ne pouvais pas me permettre de faire attendre Voldemort plus longtemps. Je ne fis plus attention à elle et tant pis si elle me suivait, je me dirigeais vers la forêt.

- Mais putain Draco ! Tu vas où comme ça ? elle cria presque.

Te sauver je pensais. Mais je ne me retournais pas pour lui répondre et déjà, je descendais doucement la pente.
Tout d'un coup, une masse lourde me fit chuter au sol et m'enfoncer dans la neige.

- C'est quoi ton problème ? je toussais en levant les yeux vers Ivy.

Cette folle s'était jetée sur moi et me dominait complètement. J'étais bloqué entre la neige et son corps.

- Tu sais que tu ne peux pas m'échapper, elle chuchota dans mon oreille.

- Ivy, je suis sérieux, dégage de là, je dis le souffle court.

Mais au lieu de se relever et de me laisser partir, elle s'installa sur moi et mit tout son poids. Ses cheveux se posèrent sur la neige froide alors que sa joue se posait sur mon épaule et son visage dans le creux de ma tête. Je n'osais plus lui dire de bouger parce que je ne le voulais plus. Je ne l'avais jamais voulu. Je n'avais plus froid grâce à sa présence.
Nous étions comme deux cons, allongés dans la neige, en pleine nuit, en plein mois de décembre.

Prophecy - Draco MalfoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant