Prophecy - Draco Malfoy

Chapitre 42

[ Ivy ]

Cela faisait trois heures que Draco s'était réveillé. Il avait mangé son plateau, lu et ouvert ses cahiers. Depuis tout ce temps, il ne m'avait adressé que deux mots : Pas touche, et aucun regard. Mme Pomfresh était également passée pour questionner Draco le plus discrètement possible mais j'avais tout entendu. Elle se posait exactement les mêmes questions que moi. Le blond ne lui avait donné aucune réponse mais s'était voulu rassurant. Le ton qu'il avait prit avait suffit à la dissuader de poser plus de questions mais je n'étais pas dupe.
De mon côté, je passais mon temps à réviser et à lire. Je n'avais rien d'autre à faire et la présence de Draco m'empêchait de dormir. Son silence me triturait le cerveau et à chaque minute qui passait, je me faisais violence pour engager la conversation. Seulement, à chaque fois, je me persuadais que j'allais paraître débile et que le ton de ma voix ne serait pas naturel. Je ne voulais pas lui parler pour connaître la raison de ses blessures, en tout cas pas dans l'immédiat. Je souhaitais seulement lui parler pour passer le temps. Il avait l'air de vouloir le passer sans moi.
L'heure du passage de Ginny à mon chevet n'allait pas tarder et je n'avais toujours rien dit au blond. Celle-ci allait entrer en étant surprise du réveil de Draco et voudrait me questionner en discrétion mais je n'aurais aucune information supplémentaire à lui apporter car je n'avais pas osé lui adresser la parole. Quand j'y pensais, ça semblait ridicule et très enfantin mais je n'arrivais vraiment pas à sortir un son de ma bouche.

A seize heures passées, la rousse se pointa dans la pièce et fut, comme je l'avais prédis, étonnée de voir Draco réveillé. Elle leva un sourcil sans s'arrêter de marcher et me regarda dans l'incompréhension. Je fit une moue comme pour lui dire je n'en sais pas plus que toi.
Ce ne fut cependant pas la présence du blond qui empêcha Ginny de passer une heure à parler du bal et de comment elle imaginait la tenue de Potter. Leur couple n'était toujours par rendu public mais celui-ci avait accepté de l'inviter en tant qu'amie, d'un point de vu externe.
A dix-sept heures, ma meilleure amie quittait l'infirmerie pour aller se préparer.
Ginny m'avait, sans le savoir, donnée une idée afin que je puisse passer le temps.
A vingt heures, Mme Pomfresh apportait rapidement le dîner puis nous quitta en s'excusant pour son absence liée au bal. Quand la porte fut fermée, je me levais de mon lit. Draco qui, ne m'avait toujours pas adressé la parole, leva la tête pour m'observer faire. Je pris ma baguette magique et lançait un accio silencieux. Le blond me regardait, intrigué.

- À quoi tu joues ? lâcha-t-il enfin.

- Je vais juste prendre l'air, je répondis sans conviction.

Quelques minutes plus tard, j'allais ouvrir les portes de l'infirmerie pour réceptionner ce que j'avais fait apporter. Une robe verte et argentée ainsi que des talons argent et quelques bijoux se présentaient devant moi. Je les fis léviter jusqu'au dessus de mon lit avant de les poser. Draco me regardait avec de grands yeux.
Toujours en l'ignorant, je pris ma robe avec moi et me faufilais derrière un paravent de la salle. Je changeais de tenue, me coiffais rapidement grâce à ma baguette et apportais mes bijoux et mes chaussures, toujours grâce au sortilège d'attraction.
Une fois prête, je sortis du petit coin pour poser mon pyjama sur mon lit. Je pu devenir la confusion de Draco.

- Tu vas vraiment aller au bal ? demanda-il.

- On se fait chier ici, je dis en guise de réponse.

- Ok, dans ce cas là attends moi, finit-il par dire après un petit moment de réflexion.

Je fronçais les sourcils alors qu'il agitait rapidement sa baguette magique et qu'il se levait doucement de son lit.

- Tu viens de te réveiller Draco, je contestai.

- Je ne dors pas depuis deux semaines moi...

Je ne répondis pas, sachant qu'il était plus sage de ne rien dire. Quelques minutes après, il réceptionnait lui aussi ses vêtements à la porte. Il se faufila à son tour derrière le paravent alors que je m'asseyais sur mon matelas pour l'attendre.
Quand il fut enfin prêt, il rayonnait, contrairement à son état de plus tôt.
Nous sortions de l'infirmerie à vingt-et-une heures.
La salle était déjà bondée et le bal avait commencé depuis plus d'une heure alors que nous nous avancions dans le hall qui y menait. Mes jambes n'allaient pas tenir très longtemps mais je tenais à être présente.
Mais quand je fis, avec Draco, mon entrée dans la grande salle, j'eu l'impression de voler. L'ambiance était telle que quasiment tout le monde dansait et le groupe de rock qui s'occupait de jouer la musique, savait déchaîner la foule. Même les professeurs ou Mme Pomfresh s'amusaient comme des gamins. La salle était encore plus belle que le bal de quatrième année où ils avaient mit le paquet pour impressionner les autres écoles. Les bougies qui avaient l'habitude de flotter dans l'air avaient été remplacées par des lustres de glace et en parlant de glace, tout n'était que glace. Les tables rondes où la nourriture se trouvait, les quelques bancs, les murs... Même le sol était transformé en glace, heureusement, celle-ci ne glissait pas.
Quand je voulais avancer dans la salle, le geste de Draco me surprit. Celui-ci m'attrapa la main et commença à marcher à ma hauteur.

- On ne me parle pas de l'après-midi mais quand il s'agit d'être en public, on change ses plans ? je me moquais en lui faisant remarquer son geste déplacé.

Je n'avais pas pour autant retiré ma main de la sienne et il l'avait bien remarqué. Il ne prit donc pas ma remarque au sérieux.
La soirée se déroula très bien malgré sa courte durée. Nous avions été la source de la plupart des conversations des élèves, tous étonnés de nous voir... ensemble.
Ginny et Harry avaient été tout aussi surpris mais, au moins Ginny l'avait très bien apprit. Celle-ci était d'ailleurs, comme je l'avais pensé, magnifique. Pansy et Astoria avaient eu des éclairs dans les yeux quand elle m'avait vu en compagnie du blond et je m'étais fais un plaisir de leur sourire le plus hypocritement possible.
Enfin bref, la soirée s'était très bien passée.