Chapitre 19

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Mon cœur frappant ma poitrine je me réveille en sursaut. Je suis alerte du moindre bruit. Une portière de voiture se claque. Des rires. Féminins. Je tire immédiatement Jungkook de son sommeil.

-Jungkook ! Tires toi tout de suite !

Il se redresse et nous restons figés en entendant le portail de ferraille s'ouvrir. Rapidement il rassemble ses affaires et disparaît. Je m'affale dans mon lit, essayant de calmer mon pouls. Comment as t – on pu dormir aussi tard ? Jungkook s'est toujours levé tôt depuis que je le connais. J'inspire profondément, sentant l'hyperventilation me gagner. Je dois me calmer. Maintenant. Je plonge mon visage dans mon coussin, retiens mon souffle, expire, recommences jusqu'à me sentir un peu mieux.

-Loïs, lèves toi !

Je sursaute. Ma mère est dans ma chambre. Elle entre, ouvre les rideaux. Elle va sentir l'odeur...l'odeur de Jungkook. Je me redresse prestement.

-J'étais réveillée maman.

-Debout, il est midi passé.

Elle sort après avoir zyeuté ma chambre. Je me lève. Garde mon pyjama et descends. Ils sont tous là. Jungkook a l'air d'être réveillé depuis 10h00 du matin. Margaux l'enlace. Il l'embrasse.

-Loïs tu...

Ma tête se met à tourner. Je ne sens plus mes jambes. Tout s'effondre. Il passe sa main sur sa taille, rit avec elle. J'ai tout détruis.

-Loïs bon dieu ! Vas tu m'écouter !? Cri ma mère soudainement.

-Je...maman...je...

Il faut que je parte d'ici. Tout les yeux sont tournés vers moi. Je croise le regard de celui qui à partagé mon lit cette nuit, sentant mon corps me laisser tomber.

-Désolée mais...

Je ne finis pas ma phrase fais lentement demi tour, monte dans ma chambre, m'enferme, le corps lourd tombant sur ma chaise de bureau. Je me retiens comme je peux mais ma respiration s'accélère autant que mon pouls. Tout dérape je n'ai plus aucun contrôle. A genoux par terre, je serre l'assise de ma chaise, tremblante. Il fait trop chaud...beaucoup trop chaud, pourtant je frissonne. Il se passe quoi là ? Sur ma porte...ça tambourine et j'entends brièvement qu'on m'appelle en hurlant.

-Une seconde ! Réussis – je à crier.

Je frappe ma poitrine mais rien n'y fait. Qu'est ce qui ce passe ? La sensation d'étouffement est plus forte, écrasant ma poitrine d'un poids insurmontable.

-Loïs ! On va ouvrir !

-Non !

Je suis en train d'arrêter de respirer...pourquoi mon souffle me quitte ? Mon corps s'engourdit, je crispe alors mes poings pour les réveiller. Je n'ai plus de force. Je me laisse tomber au sol. Trou noir.

J'ouvre les yeux doucement. On frappe encore à ma porte. Je me lève prestement me recoiffe, essuie la sueur sur mon front et ouvre. Trois pairs d'yeux sont rivés sur moi. Je leur souris.

-Loïs mince alors, tu es toute transpirante, est ce que ça va ? S'inquiète Margaux en venant près de moi.

Je ris.

-Un simple malaise vagale, rien de bien spectaculaire.

Je croyais mourir pourtant.

-Tu es sûre ?

Non. Mon souffle me quittait.

-Mais oui, vous faites flipper là, quelqu'un est mort ou quoi ?

Je ne sentais plus rien.

-Te fous pas de moi, c'est quoi ça ? Tu es pleine de griffure sur ton décolleté, s'exclame ma mère.

-Tu sais très bien que je marque vite, je me suis grattée.

Je ne me rappelle même plus mettre griffée ici. Le souvenir me brûle encore. Ma mère soupire, se dresse bien droite, les bras croisés. J'éclate de rire.

-Eh, ça va c'est bon ? Je peux respirer ou bien vous allez rester autour de moi toute la journée ?

-On va manger un bout alors.

-Parfait.

Les deux femmes quittent enfin la pièce, Jungkook lui, reste un instant près de la porte et me regarde, me demandant silencieusement si je vais bien. D'un geste de la main je lui fais signe de partir et ferme la porte. La seconde d'après je m'effondre en larmes. La tête appuyée sur ma porte, je tiens fermement ma poignée, voulant l'ouvrir, tirer Jungkook près de moi et l'enlacer. Juste une dernière fois. Hier...j'ai complètement dérapé. On a facilement franchis la limite, sans remords, inconsciemment, mais maintenant je suis démunie. La situation est en train d'être hors de contrôle. J'ai embrassé son fiancé. Je l'ai enlacé, mordu, léché...j'ai gémis son nom. J'en redemandais. Toujours plus. Mais surtout je suis tombée pour son fiancé. Je suis tombée et personne n'as pu me rattraper. J'ai mal. Mais je ne peux pas remonter. C'est impossible. Cette attirance est trop forte, elle me cloue au sol. Avec lui, qui s'éloigne.

Travailler me fait du bien. J'ai du mal à me remettre de l'épisode du réveil mais petit à petit j'y vois plus clair. Je sais qu'une fois à Montpellier, tout sera plus simple. J'aurai un appartement, de nouvelle rencontre, un travail. Même dans la même ville je ne serai pas obligée de les côtoyer. Loin, très loin. Ils travaillerons dur, n'aurons pas de temps à m'accorder et ce sera parfait.

En rentrant, j'ai eu Taehyung au téléphone. Nous avons discuté près d'une heure pour prendre des nouvelles de l'autre et parler boulot. Début octobre j'aurai une place sur le même tournage que lui, en temps qu'assistante. Mes tâches sont simple, dire oui à tout ce que le réalisateur veut. Que ce soit lui apporter le café, un papier, ou prévenir un acteur que ça va être à lui. Rien de très difficile mais travailler dans ce monde là, me fait jubiler. Les portes s'ouvre petit à petit me laissant apercevoir une chance de le laisser derrière moi. Avec assez d'occupation, son image finira bien par partir. J'imagine.

La semaine est passé vite. Nous sommes proche de la fin des grandes vacances d'été. Taehyung m'aide à chercher un appartement à distance. Je n'ai pas pu retourner à Montpellier pour le faire moi même. Rien de bien concluant pour l'instant mais rien n'est perdu. Comme promis je suis restée loin de Jungkook mais l'expression « loin des yeux, loin du cœur. » ne marche pas avec lui. Je l'évite peut – être mais il plane toujours au dessus de moi. Seule dans mon lit, son absence m'empêche de dormir. Je me suis mis à cajoler mon oreiller, me trouvant ridicule au possible, mais impossible de m'en détacher. L'oreiller reste cramponné à mes bras toutes la nuit. Le jour comme la nuit je suis à lui. Tout va s'estomper. Je vais me lasser. Comme d'habitude. Tout va bien. 

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xoxo votre conteuse d'histoires

JUNGKOOK...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant