Chapitre 2 : Un long dimanche de fiançailles

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BONJOUR TOUT LE MONDE 

Bienvenu dans ce nouveau chapitre de LDP (nouvel acronyme héhé) ! Encore une fois merci pour votre enthousiasme et vos commentaires, franchement ça me fait toujours un grand plaisir ! 

Enjoy the chapitre ! 

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Mathilde regarde souvent son propre sourire, dans la glace. Elle le fait gentil, méchant, sardonique, merlan-frit, bécasse, polisson, subjuguant, extasié.
Il n'y a qu'heureux qu'elle ne sait pas. Enfin pas bien. C'est comme à l'école, on ne peut pas être bonne en tout.

- Un long dimanche de fiançailles
Sébastien Japrisot 

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Chapitre 2 : Un long dimanche de fiançailles.

Dimanche 26 août 1990

Le manoir est devenu une véritable armée. Tanky court partout – transplane partout – et Mrs. Glenfyre a astiqué deux ou trois fois l'argenterie à elle toute seule. J'ai bien essayé de l'aider, mais Ophelia m'a réquisitionné parce qu'elle avait ABSOLUMENT besoin de mon avis et de celui de Bérénice pour sa robe. Honnêtement ? C'est immonde, elle ressemble à un gâteau et sa coiffure est une véritable choucroute. J'aurais préféré aider Mrs. Glenfyre plutôt que d'assister à ce spectacle – quoique, ça me fera des souvenirs pour quand j'aurais besoin de me remonter le moral.

Je vois les gens arriver depuis la fenêtre. Il faudrait voir maman, elle est absolument parfaite, un modèle. Je suis certaine qu'elle va avoir une crampe à la mâchoire à force de sourire comme ça. Bérénice aussi, maintenant que j'y pense. Maman l'a postée à la porte pour accueillir les invités. Je suis censée être dans le salon pour les mener au jardin. La vérité, c'est que je suis encore en pyjama et qu'Ophélia ne va pas tarder à monter, furieuse. Juste pour voir ses joues devenir de la couleur de sa robe ...

Mais bon, il va falloir y aller. Charlie va arriver, autant que je me fasse belle pour lui. Alors cher journal : la rouge ou la bleue ?

***

Charlie doutait avoir été aussi nerveux dans sa vie. Pourtant, il était d'un naturel plutôt flegmatique, à l'aise partout où il posait le pied, sur terre comme dans les airs. Mais là alors qu'il voyait des membres de la bonne société sorcière en costume et robe de cocktail en cette fin d'été dans le décor fastueux du hall des Abbot, il sentait sa poitrine se compresser. Il réajusta pour la centième fois le costume bleu marine que lui avait prêté le père de Farhan. Il l'avait essayé seul dans sa chambre, sceptique mais son meilleur ami avait eu l'œil : sa carrure était proche de celle de Mr. O'Neil. Puis Fred et George avait forcé la porte de sa chambre et était ressortis hilare en hurlant que Charlie était devenu un pingouin.

C'était agréable l'intimité au Terrier.

Pour tromper la nervosité, il observa le hall, le grand escalier de colimaçon qui tournait élégamment et surmonté d'une élégante rambarde de fer forgé tout en arabesque. Dans le coin de la pièce, niché dans une alcôve ouvragée, le statut d'un homme représenté en toge antique le fixait de haut et ajoutait à son malaise. Tout en marbre blanc, elle semblait attirer toute la lumière de la pièce.

-Elle va arriver.

Charlie sursauta et se tourna vers la double porte ouverte du manoir. Les mains jointes devant elle en une position très sage, Bérénice se tenait au milieu de l'espace ouvert, surplombant les marches qui menaient au parvis. Elle était absolument adorable dans sa robe bleue pastelle et ses cheveux châtains étaient retenus sur sa nuque par un chignon sophistiqué piqués de quelques brillants. Elle sourit à Charlie.

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