Le labyrinthe - Avant l'oubli

Chapitre 6

Sortie de la ferme, je tappe dans la main de Newt.

- Merci. Je t'en dois une.

- Ouais, amène-toi on va fêter ta nomination en beauté.

Septique, je le suis d'un pas mal assuré. Il se faufile entre les blocards jusqu'a Gally et Poêle-à-frire. Les matons me dévisage en fronçant les sourcils.

- Nouveau coureur, nouvelle fête non ? Lance Newt.

Les matons soupirent en acquiesçant. Newt propose son aide, Gally l'envoie chercher du bois et je le suis. L'animosité dans leurs voix s'est estompée au fil de la conversation.

*

Newt entre dans le Terminus en attrapant le sabre posé à côté d'un banc de fortune. Il me tend un couteau. Je le dévisage.

- T'en fais pas y a pas de griffeur dans le cimetière, ricane-t-il.

Je lui lance une bourrade de l'épaule - pas très intelligent aux vues de la longueur du sabre qu'il tient nonchalamment - et file à sa suite dans le bosquet.

Le feuillage obscurci la zone mais j'arrive à repérer quelques branches à terre que je ramasse en faisant attention à ne pas trébucher dessus. Newt s'attaque aux branches basses avec son sabre dont je coupe les rameaux.

- C'est quoi leur problème ? Demandais-je après quelques minutes de travail en silence.

- Gally aime le calme. Poêle-à-frire aussi. T'as fait pas mal de vague.

Les vagues. Un souvenir d'océan me revient. Je n'ai pas l'impression d'être déjà allée sur une plage pourtant c'est la première image qui me vient. Une étendu de sable fin sous le soleil. Puis elle se transforme en une falaise enneigée.

*

C'est un vrai souvenir cette fois. Je suis sur une sorte de plateforme de béton au bord de l'eau. La brise marine me rafraîchit le visage. Newt, Minho et Alby sont assient à mes côtés. Les pieds ballants, on profite de quelques minutes de liberté sous une nuit étoilée.

*

La scène n'a durée que quelque secondes mais a suffit pour que je lâche le couteau qui m'écorche les doigts.

- Merde Nora fait gaffe ! Grogne Newt en voyant le sang couler de la plaie.

- C'est rien, rétorquais-je en ramassant le canif.

Le picotement de la plaie s'intensifie tandis que je ramasse les quelques bouts de bois récoltés. Newt porte les plus gros et nous retournons vers les autres.

- Tu ne m'as jamais dit ce que tu faisais dans le labyrinthe ce jour là, lançais-je soudain.

Les yeux droits devant lui, Newt ne répond pas. Je réitère ma question mais son visage s'assombrit. Mon esprit divague vers le sien. Les remords l'accablent et une douleur sourde le bouffe de l'intérieur.

- Arrête, grogne-t-il.

- Désolé, chuchotais-je. Faut que j'arrête d'être curieuse.

Il n'ajoute rien.

*

Le soir est déjà tombé lorsque je me retrouve à côté de Newt à l'écart de la foule de blocard. Tout le monde c'est réuni pour fêter ma nomination entant que coureuse.

- Salut No' lance-t-il.

- Salut Newty. Tout vas bien ?

- Tu as dit qu'il ne fallait plus que tu poses de question, rétorque-t-il en buvant une gorgé de ce que je suppose être "la recette secrète de Gally".