Chapitre 26

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Le couloir résonne d'un silence de mort. L'homme vert relâche légèrement son étreinte, prit au dépourvu par mon annonce incongrue. J'arrive à me soustraire à ses bras et cours rejoindre Newt, qui lui même se débat dans les bras d'un autre garde. Je donne un grand coup de pied dans les jambes de celui-ci mais ses collègues ripostent et nous maintiennent tous, tête contre le sol.

L'homme vert appelle quelqu'un à l'aide d'une sorte de talkie-walkie. On se serait cru dans un camp militaire avec leurs tenues vertes et leurs armes en bandoulières. Il ne manque que les casques et les rangers. Maintenue à terre, je me plains d'une douleur au ventre ce qui les force à me tenir en respect assise. J'en profite pour examiner le couloir et les quelques issues qu'il peut contenir. J'ai entendu un déclique après avoir quitté la chambre de Thomas, il est probablement enfermé là bas à cause de notre intrusion. Quant au couloir, il mène d'une part vers l'ascenseur et de l'autre au baraquement. Il n'y a même pas un conduit d'aération où l'on aurait pu se glisser comme dans les vieux films.

- Rendez moi le sujet 0, lance l'homme vert. Elle nous raconte des salades.

Comment ont ils pu le savoir ? Je sais que mon histoire n'est pas cohérente avec mon entrée dans le labyrinthe qui est bien trop récente. Néanmoins j'aurais très bien pu avoir eu une histoire avec n'importe qui avant. Je plaide ma cause mais l'homme vert m'agrippe de nouveau. Je hurle. Je suis entrain de revivre ma première séparation avec Newt. J'hurle son nom, lui et les ex-blocards hurlent le miens. Je pleure.

- Je dois dire au revoir ! Laissez moi dire au revoir !

Encore une fois, on m'enferme dans l'ascenseur. La silhouette de Newt disparaît presque tandis que le garde le tire dans le virage que prend le couloir.

- Au revoir les gars ! Newt, je t'aime !

Cette fois ci, j'ai le temps de crier mes sentiments avant la fermeture totale des portes. Je me vois de nouveau dans leur reflet métallique. Je n'ai presque pas changé en deux ans. J'ai le visage un peu plus anguleux mais toujours les même yeux bleus empli de larme. Je laisse mon chagrin m'envahir tout en essayant de rétablir la connexion entre Newt et moi. Lorsque j'y parviens, il est dans le baraquement avec tous les blocards mais il est concentré sur une chose : Moi. Il retourne mes dernières actions dans son esprit, me visualise enceinte de lui. Il est totalement perdu et paniqué. Il chuchote avec Minho au sujet de ma grossesse fictive, ne comprenant rien de ce qu'il se passe.

- Mais, vous l'avez fait au moins ? Demande Minho.

- Euh.. Ouais, répond Newt en se grattant la nuque.

- Quand ? S'étonne l'ex-maton des coureurs.

- Hier soir.

Minho ne peut retenir son sourire malgré l'atmosphère pesante de la pièce. Il donne un coup de coude à Newt en le "félicitant". Newt rougit, je sens la gêne dans sa tête. 

- C'est impossible qu'elle soit enceinte de toi en si peu de temps, rétorque Alby qui a suivi toute la conversation.

Au moins, le trio n'est pas séparé. Ils pourront toujours conter les uns sur les autres. Même si on me sépare d'eux pour toujours...

- Tu crois qu'elle l'est d'un autre ?

- Non, tête de pioche, réplique Minho. Elle est futé la petite. Elle se serait pas jetée dans un labyrinthe si "l'amour de sa vie" n'y était pas. Elle a juste tenté de sauver tes miches mais ça a foiré.

Plus intelligent qu'il n'y parait le Minho.

*

On m'installe dans la chambre blanche que j'ai occupé une bonne partie de ma vie. Un garde est posté à l'intérieur et l'autre à l'extérieur pour me surveiller. Je ne suis pas ficelée à une chaise comme je m'y attendais mais simplement assise sur mon lit.

Le labyrinthe - Avant l'oubliOù les histoires vivent. Découvrez maintenant