Chapitre 18

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Nick nous toise d'un air à la fois ébahi et énervé. Minho l'a convoqué dans la salle des cartes pour lui parler de nos découvertes. En apprenant que nous travaillons sur les six mots décryptés, le visage du chef du bloc avait viré écarlate. Je regrette déjà qu'Alby ne soit pas là.

- Tu es entrain de me dire que ça fait trois jours que vous êtes sur le point de trouver une sortie et que c'est que maintenant que vous le dites ? Gronde-t-il.

- On a rien trouvé pour le moment. Seulement ses mots.

- Tu sais pourquoi "rien" et "seulement" sont deux mots différents Minho ? S'énerve-t-il. Parce qu'ils ont chacun une définition totalement différente ! Tu aurais dû me le dire directement !

- Et qu'est-ce-que ça aurait changé ?

Minho cri à son tour. Le ton monte entre les deux.

- Je suis le chef du bloc ! Je suis sensé être au courant de ce genre de chose !

Je ne tiens plus, j'avance d'un pas, ouvrant grand la bouche pour rétorquer lorsque Newt m'agrippe le bras pour me ramener dans les rangs. Je le dévisage, furax.

- Calmes toi, me chuchote-t-il. Mieux vaut les laisser régler ça tous seuls.

Je sais qu'il a raison, pourtant je suis à deux doigts de sauter à la gorge de Nick. Comment peut-on être aussi arrogant ? Aussi irrespectueux et ingrat ? Se rend-t-il compte qu'il a l'air d'un enfant de cinq ans faisant un caprice ?

Newt me presse la main pour me calmer. J'entrelace mes doigts avec les siens. Ce simple contact m'apaise. Pour m'empêcher de fulminer, je me réfugie dans ses pensées. Il écoute avec calme les remarques désobligeantes de Nick, essayant de tirer le meilleure de la conversation. Néanmoins je perçois de l'agacement et une profonde envie que cette querelle puérile s'arrête aussi vite qu'elle a commencée. Une autre partie de ses pensées est concentrée sur la fraicheur de ma main dans la sienne. Il me sourit et je me vois à travers ses yeux. Mes cheveux blonds noués en une tresse en piteux état, quelques griffures encore bien visible sur le visage et les bras dû à ma bataille contre le scaralame quelques jours plus tôt. Je lui souris en retour. J'ai l'impression qu'il a perçu ma présence dans ses pensées. C'est une impression très étrange que je n'avais pas perçu avant puisque je n'étais jamais resté assez longtemps dans sa tête pour qu'elle se développe. Ses pensées se brouillent soudainement, laissant place à un tracé blanc sur un fond noir qui disparaît sans arrêt. On aurait dit une écriture à la craie sur un tableau noir qui s'effacerait automatiquement.

Je m'éjecte de ses pensées, troublée par cette dernière vision. Je le dévisage. Il a les yeux clos, les sourcils froncés et la bouche légèrement pincée comme lorsqu'il réfléchi. Il rouvre les yeux, visiblement déçu.

- C'était quoi ? Demandais-je à voix basse.

- Tu l'as vu ? S'étonne-t-il.

J'hoche la tête presque imperceptiblement pour que Nick et Minho ne se rendent compte de rien même s'ils sont à deux doigts de se sauter à la gorge. Newt sourit, soudainement très fier de je ne sais quoi. Il pli les doigts comme pour me faire signe de le suivre puis se tapote la tempe. J'obéis, retournant dans ses pensées. Mon visage y flotte encore un instant avant de s'estomper au profit de cet espèce de tableau. Le tracé est plus distinct mais toujours aussi fugace. On dirait des lettres, tracé d'une écriture manuscrite. Son écriture. Je la reconnais pour avoir lu et relu chaque soir sa lettre. " Tu vois ?"

Je lui presse la main pour lui répondre que oui. Il rouvre les yeux, un immense sourire sur les lèvres. Ses yeux pétillent. J'adore l'expression de son visage. Son air joyeux, si rare et si parfait. Je m'avance instinctivement vers lui pour l'embrasser puis me ravise en me souvenant que nous sommes dans la salle des cartes, entourés par tous les coureurs, Minho et Nick qui commencent enfin à baisser le ton.

Le labyrinthe - Avant l'oubliOù les histoires vivent. Découvrez maintenant