"L'important est d'enseigner à un enfant que le bien peut toujours triompher sur le mal."
- Walt Disney
Prise par la panique, Alexis ferme les yeux et se mord la lèvre, incapable de bouger pour s'écarter. C'est la voix douce et inquiète de Calypso qui la sort de sa transe :
- M'en veux pas...
- Pourquoi je devrais t'en vouloir ? C'est... C'est moi qui... enfin, qui ai..., réplique Alexis, les paupières toujours closes.
Après de longues minutes silencieuses, elles finissent par se faire face à nouveau. Leurs poitrines s'abaissent à un rythme régulier et synchronisé, leurs cœurs se rejoignent en une harmonie presque parfaite.
- Je... J'ai...
Alexis bégaie en reculant jusqu'à se laisser tomber sur le canapé, prenant sa tête entre ses mains. Foudroyée par un mal de crâne intense, la jeune coach serre les dents avec une force démesurée. Comme elle ne parvient pas à stopper le flot de ses pensées, elle finit par se mordre l'intérieur de la joue avec la même puissance, en colère contre elle-même et contre son traître de corps qui refuse de réagir comme elle le voudrait.
- Alexis ! Qu'est-ce que tu fais ? Arrête ! s'exclame Calypso en se précipitant vers elle.
La brune s'agenouille devant son ancienne victime et attrape violemment ses poignets.
- Regarde-moi ! Arrête ça ! insiste-t-elle.
Plongée dans son monde, Alexis l'entend à peine. Elle sent juste le goût métallique qui envahit sa bouche et la douleur qui apaise ses pensées.
- Je t'en prie, arrête de te faire du mal, continue Calypso, cherchant désespérément à croiser son regard.
En dernier recours, Calypso glisse sa main jusqu'au visage d'Alexis pour caresser sa joue. Elle essuie la trace de sang sous sa lèvre, qu'elle effleure au passage. La coach s'est figée, les yeux écarquillés, la bouche entrouverte, le souffle court. Son cœur s'est arrêté net quand sa main est entrée en contact avec son visage. Le geste de la brune était d'une telle douceur. Et là encore, elle continue d'apaiser ses peurs en déposant sa paume contre la ligne de sa mâchoire. Les larmes embuent le regard d'Alexis, elle se sent si mal et en même temps, si bien. Elle voudrait pouvoir la repousser mais son toucher est trop agréable, trop rassurant. Un sanglot étouffé passe ses lèvres et elle plaque une main contre, évitant de cracher du sang partout.
Calypso se décale, sans jamais retirer ses doigts de son visage, et attrape un mouchoir dans la boîte sur la table basse. Avec une tendresse qu'Alexis ne lui connaissait pas, elle tient le bout de papier près de ses lèvres, la poussant à retirer sa main de devant.
Les larmes maculent son visage, ne cessant plus de couler. Elle est à bout de force, épuisée de se battre alors qu'elle ne peut pas lutter, qu'elle ne fait pas le poids. Elle ne l'a jamais fait face à la brune.
- Chut, ça va, tout va bien. Regarde, y'a presque plus de sang, assure doucement Calypso.
Elle essuie son menton avec un nouveau mouchoir et continue d'exercer une légère pression sur sa peau avec son autre main, apaisant lentement mais sûrement la jeune boxeuse.
- Tu devrais te rincer la bouche pour retirer le goût et nettoyer la plaie, déclare-t-elle en se redressant.
Alors qu'Alexis l'a maudit de l'avoir lâché et de s'être écartée, une main apparaît dans son champ de vision. Elle relève la tête et de nouvelles larmes affluent sur ses joues quand elle voit le sourire bienveillant que lui offre Calypso. Lentement, comme si elle avait peur de s'y brûler, Alexis amène sa paume sur celle de la brune qui raffermit sa poigne et l'aide à se lever. Plus grande de quelques centimètres, Alexis rougit en détournant le regard et pince ses lèvres entre elles.
VOUS LISEZ
Sans Elle - T.1 : Alexis
Romance"Elles étaient cinq sœurs, l'une d'elle était le pilier, la corde qui les liait toutes, qui les empêchait de se détacher les unes des autres. Alors quand elle est morte, c'est toute la structure qui s'est effondrée. Elles avaient perdu leur attache...