Chapitre vingt-cinq

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"Les émotions les plus belles sont celles que tu ne sais expliquer."

-       Charles Baudelaire

Elle court aussi vite qu'elle l'a fait en recevant l'appel de Dylan ce soir-là, ses pas la guident jusqu'à l'hôpital alors que dans son esprit, les mots prononcés par son ami la torturent.

On m'a juste dit qu'une dispute avait éclaté dans sa chambre et qu'après leur intervention, Calypso était dans tous ses états. Visiblement, elle était terrifiée et ils ont eu beaucoup de mal à la calmer. Elle a aussi prononcé ton nom à plusieurs reprises.

Essoufflée, elle arrive devant l'hôpital, son cœur bat à tout rompre. Elle prend quelques secondes pour se calmer et marche dans les couloirs du bâtiment pour ne pas attirer l'attention sur elle - il ne manquerait plus qu'on la jette dehors parce qu'elle dérange.

-          Mademoiselle Aubert ! Par ici, je dois vous parler ! l'interpelle alors le médecin de Calypso.

-          Je vous écoute ! Elle va bien ?

-          On a dû lui administrer un calmant pour qu'elle arrête de s'agiter comme elle le faisait, mais très léger, je vous assure, il aurait été trop dangereux de l'endormir complètement alors qu'elle sort tout juste du coma. Je vous laisse la rejoindre, elle ne devrait plus tarder à se réveiller. Il faut la ménager, elle a forcé sur sa jambe alors qu'elle n'aurait même pas dû la bouger.

-          Bien, docteur. Merci pour tout.

Alexis se retourne et entre dans la chambre de Calypso. Cette dernière est allongée sur son lit, son bras droit en sort et ses lèvres entrouvertes laissent échapper un léger ronflement. La boxeuse s'approche et se penche pour embrasser son front tout en remettant l'une de ses mèches brunes derrière son oreille. Elle caresse sa joue en attendant qu'elle se réveille.

-          Lexa..., souffle Calypso en ouvrant les yeux quelques minutes plus tard.

-          Je suis là, je suis là.

Les yeux de la jolie brune s'emplissent de larmes et elle se redresse sur les coudes pour s'approcher d'Alexis. Désemparée, la boxeuse lui ouvre ses bras et la berce doucement en mêlant ses doigts à ses mèches emmêlées.

-          Il est parti, il n'y a que moi, tout va bien, d'accord ?

-          Je lui ai dit. J'ai dit que je le quittais et que j'aimais quelqu'un d'autre. Il s'est énervé, il faisait que crier, explique Calypso. Il a dit qu'il mettrait mon père au courant, bredouille-t-elle.

-          Caly... Tu es en sécurité, il ne pourra plus venir et puis, ton père, il s'en fiche. Tu as dit à Tim que j'étais une fille ?

-          Non. Il a insisté pour savoir ton nom et j'ai répondu, mais comme c'est un prénom masculin majoritairement, je pense qu'il n'a aucun doute. Mon père, s'il l'apprend, il va être furieux, murmure-t-elle.

-          Euh... Dis, Caly, est-ce que ton père est homophobe ? s'inquiète soudain Alexis.

-          Tu peux le dire, oui, il est carrément homophobe, rit-elle amèrement.

La boxeuse passe une main nerveuse dans sa nuque. Doit-elle dire à Calypso qu'il risque d'y avoir des complications dans ce cas-là ?

-          Tu n'as pas l'air bien ?

-          J'ai croisé Tim ce matin.

-          Il est venu me rendre visite, oui.

-          On a parlé.

Sans Elle - T.1 : AlexisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant