Sans Elle - T.1 : Alexis

Chapitre dix-sept

NDA : Désolée, je viens de me rendre compte que vendredi, j'ai posté le chapitre seize en l'appelant dix-sept, c'est une magnifique erreur de ma part, mais il s'agit bien du seize et aujourd'hui du dix-sept.

"Les douleurs légères s'expriment, les grandes douleurs sont muettes."

- Sénèque

Calypso pénètre dans l'enceinte du bâtiment, ses écouteurs dans les oreilles. En saluant d'un signe de tête le jeune homme à l'accueil, elle traverse la salle pour rejoindre le vestiaire. C'est un peu stressée qu'elle s'assoit sur le banc pour se changer. Elle est en train de retirer son T-shirt quand la porte s'ouvre brusquement.

- Ah ! Pardon ! Ils... Je... Les vestiaires du personnel, ils changent les casiers, bredouille Alexis en posant son propre sac.

Restée figée, Calypso se tourne en vitesse, exposant sa poitrine seulement cachée par une brassière à sa coach. Sans qu'elle ne comprenne pourquoi, le visage d'Alexis prend soudain une couleur pourpre et ses traits se tendent.

- Calypso... Ton dos, grimace-t-elle en la pointant du doigt.

- Hein ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

Alexis s'approche dangereusement alors qu'elle enfile son haut pour cacher son buste.

- Qui t'a fait ce bleu, Calypso ? s'énerve-t-elle.

- Alexis, calme-toi.

- Non ! C'est ton copain ? C'est lui qui t'a fait ça ?

- Alexis...

- Dis-le-moi ! Comment tu t'es fait ça ? crie-t-elle en soulevant son T-shirt pour observer la marque violacée sur le bas de son dos.

- Bah, tu vas pas me croire mais on a une douche avec une sorte de hanse à l'intérieur - notre appart' étaient à un homme âgé. Et j'ai glissé en voulant attraper ma serviette à l'extérieur. Tu vois, c'est rien, sourit-elle doucement.

- T'as raison...

- Je peux fin...

- Je te crois pas une seconde !

- Mais... Bon, écoute, c'est pas mon problème si tu veux pas me croire, Tim n'a jamais levé la main sur moi ! Il n'est pas méchant !

Plus qu'agacée, Alexis fait volte-face et quitte rapidement le vestiaire pour sortir prendre l'air. Sa respiration est chaotique, le mélange de peur et de colère qui l'a envahi la rend patraque. Un bleu aussi gros, impossible qu'elle se le soit fait seule. Son cerveau carbure à mille pourcents, ses pensées s'embrouillent et son cœur manque de la lâcher à chaque battement, incapable de suivre le rythme imposé.

Rapidement, le froid de fin d'octobre l'oblige à rentrer se mettre à l'abri. Dans la salle de boxe, elle a la surprise de voir Calypso en train de s'échauffer, effectuant des tours de piste. La jeune femme semble peinée et la gorge d'Alexis s'assèche, serrée par la culpabilité. Si elle avait réagi trop vite ? Mais après tout, c'est légitime de s'inquiéter en voyant une marque pareille.

Dès que Calypso passe devant elle, elle se met aussi à trottiner à ses côtés.

- Je suis désolée, bredouille-t-elle, penaude.

- C'est pas grave, assure Calypso en lui souriant.

- Je... Tu es sûre que tu peux t'entraîner ? T'as pas mal ?

- Je vais bien, c'est pas grand-chose, assure-t-elle.

Malgré quelques réticences et grimaces, Alexis finit par abdiquer et continue tout de même de courir avec elle pendant quelques tours.