« Je ne vois pas du tout de quoi tu parles... » mentais-je.
J'avais des doutes. Cet homme arrivait-il à lire en moi comme dans un livre ouvert ? Et puis qu'est-ce qui me prenais de chuchoter de cette façon ? Il rapprocha son visage du mien et je pouvais sentir son souffle chaud sur mes lèvres. Oh Seigneur si on m'avait dit que ce début journée serait aussi surprenant dans le bon comme le mauvais sens, je ne l'aurais jamais cru. Mes hormones étaient déjà en ébullition alors qu'il ne m'avait encore rien fait. Si j'avais su ce qui comptait m'arriver aujourd'hui, j'aurais pensé à ramener une culotte de rechange.
Note à moi-même : ramener plusieurs culottes au cas où. Un accident est si vite arrivé si vous voyez ce que je veux dire.
« Ah oui ? Petite menteuse va...» Sa voix suave et sensuelle me rendait folle tout comme son regard.
Je sentis ses lèvres se rapprocher dangereusement de mon cou. Ma respiration devint de plus en plus haletante, presque saccadée. C'est qu'il me faisait sacrément de l'effet ce petit con. Les picotements que je ressentais dans mon bas ventre me le confirmaient. Il posa ses douces lèvres sur ma clavicule, puis je sentis ses lippes remonter lentement pour suivre le doux tracé de ma nuque désormais mise à nu. Après y avoir déposé de nombreux baisers langoureux, il se mit à la mordiller de la manière la plus érotique qui soit. Mes mains quittèrent son torse parfaitement sculpté pour s'agripper à son dos large et musclé. Un soupir d'aise s'échappa volontairement de ma bouche et je fermais les yeux pour mieux profiter de ce moment.
Puis soudain, le visage de mon fou furieux de paternel fit irruption dans mon esprit, m'incitant à redescendre de mon nuage de plaisir. J'ouvris les yeux d'un coup puis repoussai Jimin violemment. Sa tête vint heurter le petit banc en bois qui se trouvait devant nous.
« Ah putain ! La pute ! »
Et ta soeur ? Connard.
« Jimin ! Oh bon sang ! Est-ce que tu vas bien ? » Je m'agenouillais à ses côtés. « Je suis désolée. Je ne voulais pas. (enfin si). Tu n'as pas trop mal ? Ça va ?»
Il continua de geindre et de se masser l'arrière du crâne en grignant. « C'est bon. J'en ai vu d'autres. Ah putain mais tu m'as pas loupé sérieux ! Je risque d'avoir une sacrée bosse... Bordel ! Préviens la prochaine fois ! Qu'est-ce qui t'a pris d'un coup ? surtout que t'avais l'air d'aimer ça ! Laisse moi deviner.» Il me regarda en grimaçant. « Tu t'es soudainement rappelé que t'avais un mec à qui tu devais fidélité, c'est ça ? »
« Oui...non mais en fait, je viens d'y repenser mais j'ai fait vœu de chasteté il y a 3 ans maintenant.»
Je dus me mordre la lèvre inférieure pour ne pas exploser de rire tant le regard que faisait Jimin était drôle.
« Tu te fous de ma gueule ? »
« Non...Oui. »
Il soupira puis balança sa tête en arrière en fermant les yeux. « De toute façon, c'est pas votre genre à vous, si ? »
Je fronçais mes sourcils. « De quoi tu parles ? »
« Bah les femmes noires et métisses. Vous faites rarement ce genre de connerie de vœu de chasteté non ? »
Mais de quoi tu parles Charles ? Depuis quand est-ce que faire vœu de chasteté est propre à une origine ou une couleur de peau ? Finalement, je ne regrettais pas de l'avoir poussé. Il avait mérité de se prendre ce coup sur sa grosse tête. Peut-être qu'il allait arrêter de dire des conneries de ce genre après ça.
Voyant que je ne réagissais pas à ses propos, il me fixa avant de s'excuser. « J'aurais pas du dire ça. Désolé. »
« C'est la seconde fois que tu te permets de dire quelque chose d'hyper cliché concernant les femmes noires. Il va falloir que tu te réveilles et que tu arrêtes ça. » Je me relevais. « Si tu veux que nous ayons une relation cordiale, alors respecte moi comme je te respecte s'il te plait. Oui, je suis métisse. Oui, je suis coréenne, mais je suis un être humain avant tout, et non l'objet de tes fantasmes. »
Period.
Il se leva à son tour puis piocha une chemise propre dans son casier. « C'est drôle parce que y a quelques minutes, t'avais plutôt l'air d'aimer ce que je te faisais. T'aurais très bien pu me repousser dès le départ mais au lieu de ça, tu t'es agrippée à moi et je t'ai même entendu gémir. Je pouvais sentir tes ongles griffer ma chair. » Il enfila sa chemise ainsi que sa veste puis s'éloigna de moi rapidement. « Enfin bref. Tu devrais prendre une douche pour te réchauffer un peu. Dans ce casier, tu trouveras ta tenue ainsi que ta lampe torche et ta matraque. Une fois que tu auras terminé, tu viendras me rejoindre au réfectoire, compris ? Ah et euh, à ta place, j'éviterais de trop traîner. Les vestiaires et les douches sont mixtes donc n'importe qui peut entrer et te voir à poils.»
« Ok...attends mais où se trouve le... » Il sortit avant même que j'eus terminé ma phrase. « réfectoire. » Super, il ne manquait plus que ça. Il venait sérieusement de foutre le camp, me laissant sur ma faim, comme si de rien n'était ? Bon. Je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même en même temps. C'était moi et moi seule qui l'avais repoussé.
Je me retrouvais donc seule avec mes pensées dans ce vestiaire aux allures de film d'horreur mêlant transpiration et autres odeurs corporelles dont je tairais les noms. Pensées qui, vous l'aurez deviné, n'étaient plus aussi pures qu'avant mon arrivée dans cette prison de la luxure.
En à peine quelques heures, j'avais fini trempé, j'avais quasiment fait l'amour avec ce foutu gardien en un regard et ce Jimin et moi nous étions rapprochés d'une manière peu conventionnelle surtout pour une première rencontre.
Comme j'étais suffisamment en retard, je me déshabillais rapidement tout en prenant soin d'entourer une serviette autour de mon corps au cas où un autre surveillant psychopathe avide de sexe ferait son entrée. Une fois devant les douches, je restais sans voix. En plus d'être des douches mixtes, elles étaient totalement ouvertes, ce qui voulait dire que n'importe qui pouvait vous voir en train de vous doucher ou plus si affinité si vous voyez ce que je veux dire.
« Tu m'étonnes qu'aucune nana n'ait voulu travailler ici. Aish... »
J'accrochais ma serviette aux porte serviettes puis allumais le jet d'eau. L'eau chaude qui coulait sur ma peau me fit un bien fou. Je me sentais revivre et mon corps se réchauffa enfin. Je venais tout juste de commencer ma douche lorsque j'entendis une porte claquer. J'ouvris directement les yeux retenant ma respiration comme si je prenais part à une mission suicide. Bon sang mais ils étaient tous partis pour m'achever ou quoi ?
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DÉTENU Nº010997
Fanfiction« Lorsqu'une personne, peu importe qui, a choisit d'aimer tout ce que tu es. Tout ce qui est bizarre en toi. Tout ce que tu as de mauvais. Tout ce que tu caches aux autres. Tout d'un coup ça ne compte plus... Tu ne te sens plus aussi étrange qu'avan...
