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Alors que j'étais toujours en pleine contemplation de cet ange déchu malgré la peur qui me submergeait, il s'avança vers moi d'un pas rapide et m'attrapa par le cou. Il me plaqua violemment contre le mur de sa cellule et commença à serrer de plus en plus ma gorge. J'essayais tant bien que mal de me débattre mais rien à faire. J'étais face à un monstre. Il n'y avait plus une once d'humanité dans les yeux de cet homme. Si la situation avait été différente et dans un lieu disons plus "attractif", j'aurais pu trouver la position dans laquelle nous étions plutôt excitante même si je doute que Monsieur puisse être un amateur de BDSM. Cela ne voulait pas dire que je l'étais. Je vous rassure. Mais j'avais l'esprit (et les jambes) ouvert. Il était important de le préciser.

« Pi...pi...tié... »

Je tentais de me desserrer de son emprise mais il avait une force surhumaine. Bordel mais il était mal luné ou quoi ? Il n'avait pas eu ses céréales préférés au petit-déjeuner ? Je me doutais bien que la bouffe de la prison ne devait pas être digne d'un 5* mais tout de même. Est-ce que je méritais la mort pour autant ? Ma tête tournait de plus en plus et l'air me manquait. Alors j'allais vraiment mourir comme ça ? Étranglée par un sexy détenu ? Sans même avoir pu goûter au péché suprême avec lui ? Quelle tristesse. Finalement je crois que je préférais encore la proposition de Jimin qui semblait plus alléchante et beaucoup moins dangereuse. Ma casquette de flic tomba à mes pieds et libéra ma sublime chevelure. C'est alors que le détenu eut un mouvement de recul et finit par me lâcher. Mes voies respiratoires enfin libérées je me mis à tousser comme un bœuf, les larmes coulant sur mes joues. Je relevais ma tête vers lui. Pour une raison que j'ignore, son regard avait changé. Il n'était plus aussi menaçant qu'au début mais beaucoup plus « doux ». Ce n'était pas un adjectif que l'on pouvait associer à ces hommes et pourtant...

Je continuais de masser mon cou. Je risquais d'avoir une sacrée marque. Je voyais déjà les questions impersonnelles que risquaient de me poser mon paternel enfin, encore fallait-il que je ressorte vivante de cet enfer aux démons particulièrement attirants.

« Putain... mais t'es une meuf ?! »

Mon Dieu. Pauvre de moi. Je venais de tomber amoureuse de sa voix.

Moi ? Non pas du tout. Je suis un alien au teint ébène venue conquérir le monde et les hommes de cette prison. Ca ne se voit pas ? Qui aurait cru que je tomberais sur quelqu'un d'encore plus perspicace que Jimin le crétin ?

« Je pensais que t'étais un des surveillants ! Qu'est-ce que tu viens foutre dans ma cellule putain ?!»

Hmm mon travail maybe ?

Après avoir difficilement repris mes esprits, je me relevais non sans mal pour lui faire face.

« Je... je travaille ici. Je suis la nouvelle surveillante pénitentiaire et j'étais juste venue vous chercher pour vous emmener au réfectoire afin que vous puissiez prendre votre déjeuner. »

Ma voix était tellement cassée que j'avais l'impression d'avoir avalé un éléphant femelle en plein accouchement. Vraiment charmant.

« Tu travailles ici ?! Depuis quand ils acceptent les petites salopes dans cette prison de merde ?! »

Alors.

Tout d'abord, bonjour.

Décidément, j'enchaînais les charmants compliments sur ma personne depuis ce matin. Mon égo était au max. Un régal pour les oreilles.

« Je - »

« Putain c'est pas vrai ! » Il attacha ses cheveux à l'aide d'un élastique et mes hormones se remirent à chauffer et mon esprit à dangereusement divaguer. Comment un détenu pouvait être aussi... Qu'est-ce qu'on leur donnait à bouffer pour qu'ils soient aussi baisables ici ? Enfin surtout lui. Fallait voir la bête. Merde !

« Fais chier ! » Il rangea son morceau de verre sous son oreiller puis se remit à me fixer. J'espérais pour lui que les surveillants venaient rarement fouiller sa cellule parce que sinon il était foutu. « Qu'est-ce tu fous encore dans ma cellule ?! »

« Ah euh – je suis venue vous chercher pour...»

« Pourquoi ?! » Mais pourquoi il beuglait comme ça ? Je n'étais pas sourde, bon sang de bon Dieu.

Et puis putain il faisait exprès d'être con ou quoi ? Pour brouter mon minou. Bah pour aller manger abruti. Quoi que je n'aurais pas dit non à la première option. Ses lèvres étaient plus qu'attrayantes. Allez savoir de quel tour de magie il était capable avec des lèvres pareils. Il devait facilement viser le 7ème ciel avec ses conquêtes. C'était sûr.

Maintenant que j'y pense, il ne mangeait peut-être jamais. Avais je affaire à un vampire ? Vu la couleur de sa peau et ses traits tirés par la fatigue, c'était fort probable. Monsieur ne devait pas souvent voir la lumière du jour à mon avis. Bon allez Mi, ressaisis-toi. Montre lui qui commande ici.

« Détenu Jeon Jungkook. Je vous demande de me suivre sans opposer de résistance. »

J'étais morte de peur et j'avais beau prendre un ton plus agressif, j'étais plus pathétique qu'autre chose.

« Suce ma bite. »

Ah.

Okay.

Pas le premier jour merci, mais je garde l'invitation de côté au cas où. Et puis, c'était si gentiment demandé. Comment est-ce que j'allais réussir à m'y prendre avec lui ? Et puis merde, qu'est-ce qui avait pris à Hoseok de me donner cette mission pour mon tout premier jour ? Quoi que si je n'y avais pas été, un des surveillants serait probablement mort à l'heure qu'il est. J'avais sauvé les meubles sans le savoir.

Au moment où je m'apprêtais à répliquer. De violents coups donnés contre la porte nous firent sursauter tous les deux, enfin surtout moi.

« Kim !! Kim !! Tout va bien ?! »

Jimin l'idiot. Il venait enfin à ma rescousse. C'était pas trop tôt. Il avait du remarquer que je prenais bien trop de temps pour revenir ce qui avait du l'inquiéter. La porte s'ouvrit et je me retrouvais soudainement dans les bras de Jeon Jungkook qui me menaçait à l'aide de son bout de verre. En une journée, j'avais plus été menacée de mort que n'importe qui sur cette putain de planète. Il me susurra à l'oreille.

« Si jamais tu parles de ce qui s'est passé, je te promets de te faire saigner comme la petite truie que tu es, compris ? »

Attendez.

Pause.

Depuis quand est-ce que les détenus sentaient aussi bons ? Rien n'était normal dans cette prison, je vous le dis.

J'acquiesçais d'un signe de tête et il me relâcha avant de me pousser dans les bras d'un Jimin complètement abasourdie par la situation.

DÉTENU Nº010997Où les histoires vivent. Découvrez maintenant