17.

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J'étais dans un état pitoyable et je faisais peine à voir. Après avoir rincé mon visage abondamment avec de l'eau, je regardais celui-ci dans la glace et je fus déçue par ce que j'étais en train de voir. Mes lèvres étaient sèches et mes yeux étaient rouges et gonflés à force d'avoir pleuré. C'était la première fois de ma vie que je détestais ce que j'étais. Tout ça à cause de deux hommes. Deux hommes qui avaient pris un malin plaisir à m'humilier et me rabaisser en public. Je passais une main sur mon visage démaquillé aux traits tirés en poussant un profond soupir. Bon sang, c'est fou à quel point je faisais peur. Pleurer ne m'allait clairement pas. J'enviais les actrices. Même lorsqu'elles se mettaient à pleurer, elles réussissaient à rester belles. Quelle injustice.

Je regardais mes mains qui se remirent à trembler. Les nerfs. Jin avait beau m'avoir rassuré par rapport à toute cette situation, je n'arrivais pas à me calmer. Je ne faisais que penser au lendemain et à mes prochaines journées de boulot qui risquaient d'être un calvaire pour moi. Devoir ignorer le tatoué ? Ok. Mais devoir ignorer des collègues était une tâche 100x plus délicate. Sans oublier que bon nombre d'entre eux croyaient aux paroles du tout puissant Taehyung. Aux yeux de ces hommes, je n'étais qu'une salope en manque d'affection et une menteuse. Allais-je réussir à tenir le coup ? Il le fallait.

Si mes supérieurs apprenaient ce qui se déroulait dans cette prison, j'étais certaine de perdre mon emploi et il ne fallait pas que ça arrive. Mon père me tuerait. Il m'avait déjà prévenu par rapport à ce qui m'attendait si je venais à me faire virer. Mais je sentais au fond de moi que Taehyung et Jimin ne diraient rien et fermeraient leur sale gueule. Après tout, c'était leur parole contre la mienne mais je ne craignais rien pour autant. J'étais prête à me battre au cas où.

En me déshabillant, les paroles du tatoué me revinrent en tête... il avait fait référence à la tâche de naissance que j'avais sous la fesse gauche et il avait trouvé ça « sexy »... Je frissonnais. Ce mot venant de lui... prenait tout son sens.

« Aish !! Espèce d'idiote ! » Je me donnais quelques tapes sur le front. « Comment tu peux penser à ça après tout ce qu'il t'a dit ? Reprends-toi ma vieille !»

Je retirais ma robe en un éclair pour me vêtir d'un simple tee-shirt long que m'avait prêté Jin. Après ça, j'arrangeais rapidement mes cheveux à une main puis sortis de la salle de bain. J'avais encore du mal à réaliser que je me trouvais chez le gentleman et sexy infirmier. Après avoir quitté la fête de Hoseok, je lui avais supplié dans la voiture pour qu'il puisse me ramener chez moi mais il avait refusé car il ne voulait pas que je reste seule surtout dans cet état et comme il était hors de question qu'il vienne chez moi, il m'avait emmené chez lui, mais je n'étais pas déçue par ce que je voyais. L'appartement de Jin était situé dans une banlieue chic de Séoul. Si on m'avait dit que travailler dans une prison payait aussi bien, j'aurais commencé à travailler dedans il y a bien longtemps.

L'appartement était totalement à son image. Classe et simple à la fois. Bien rangé et propre. Comme la maison de Hoseok. Sans chichis mais avec une vue imprenable sur toutes les lumières de la ville et le fleuve Han. Je l'avoue, j'étais tombée amoureuse de la vue.

Je venais d'arriver dans le salon qui était plongé dans le noir. Seules les lumières des gratte-ciels environnant venait illuminer une partie de celui-ci. Jin se tenait là, debout, et observait la ville à travers les grandes baies vitrées en buvant un verre de... euh... je ne saurais vous le dire. J'avais l'impression de faire partie d'un décor de film X vu l'ambiance. Je m'avançais vers lui et comme la merveilleuse maladroite que je suis, mon petit orteil cogna contre un des gros fauteuils.

Je retins une plainte du à la douleur mais c'était sans compter sur la parfaite ouïe de Monsieur. Lorsqu'il me vit, assise sur son canapé en train de me masser le petit orteil, il s'approcha de moi, un petit sourire en coin sur le visage.

DÉTENU Nº010997Où les histoires vivent. Découvrez maintenant