DÉTENU Nº010997

15.

J'avais fait un véritable effort vestimentaire ce soir. Allez savoir pourquoi d'ailleurs. Mon moral était au plus bas et mon envie de plaire était quasi inexistant. Si Yoongi ne m'avait pas convaincu en me harcelant des heures durant par sms, je serais restée sur ma première idée, c'est à dire, rester chez moi emmitouflée dans ma couette à regarder Shrek 3 tout en me gavant de crème glacée comme Renée Zellweger dans le film Bridget Jones.
Oui, j'aurais du.
Bon d'accord, j'exagérais peut-être un peu au vu de la situation. Après tout, je ne m'étais pas faite plaquer par le tatoué mais dans mon cœur c'était tout comme et je n'arrivais pas à expliquer pourquoi cela me faisait aussi mal.

Je descendis de ma voiture et refermais la portière violemment en soupirant. J'étais sur les nerfs. Depuis ce qui s'était déroulé la veille entre le tatoué et moi-même, un rien m'irritait mais je voulais aller mieux. Je voulais montrer à ce connard que je comptais continuer à vivre et à m'amuser peu importe ce qu'il pouvait penser de moi.

Plus facile à dire qu'à faire.

Je portais une magnifique robe rouge aux épaules légèrement dénudées et cintrée à la taille que ma mère m'avait offerte pour mes 22 ans ainsi que des escarpins de la même couleur et pour couronner le tout j'avais bouclé mes cheveux et je m'étais fait un maquillage léger et frais pour éviter qu'il ne coule en qu'à de transpiration. Je me trouvais...belle ? Je n'en étais plus certaine à vrai dire. Depuis les dires du tatoué, je doutais constamment.

Je venais d'arriver devant la maison de Hoseok et j'étais sans voix. Elle semblait immense vu de l'extérieur et j'avais failli croire que je m'étais trompée de quartier. J'ignorais que la paie des surveillants pénitentiaires leur permettait de s'offrir des maisons aussi luxueuses. Ou alors Monsieur ne nous disait pas tout concernant ses finances. Je penchais plus pour la deuxième option. A mes yeux, seul Yoongi était le plus « normal » et le plus honnête du groupe. Pour le reste, je préférais rester sur mes gardes. En tout cas ce soir, j'allais faire en sorte d'éviter Taehyung et Jimin pour le bien de ma tension et dans la paix du Christ. Je voulais juste profiter. Boire, danser et si je pouvais en plus repartir avec un joli mâle ce soir alors pourquoi pas. Ce serait mon jour de chance.

J'arrangeais ma veste sur mes épaules et m'approchais de la porte d'entrée. J'attendis quelques secondes après avoir sonné. Quelle idée j'ai eu de mettre un string. Bon sang. Pratique quand on veut passer à la vitesse supérieure mais bon Dieu ce que c'est gênant quand ça vous rentre dans le cul. Oops. Pardon. Dire que certaines femmes arrivent à porter ça tous les jours.

« Allez Mi, c'est juste une soirée. Profites-en et détends toi. String ou pas string.»

Je vérifiais les notifications sur mon téléphone le temps que l'on se décide enfin à venir m'ouvrir. Quelques secondes après, Hoseok vint m'ouvrir la porte. Il était très classe ce soir. J'avoue que le voir en chemise/pantalon me faisait un peu d'effet mais j'étais encore un peu trop sur la réserve pour sauter au cou de qui que ce soit ce soir. Je vis ses yeux s'ouvrir de surprise. Je crois bien qu'il ne s'attendait pas à me voir débarquer habillée de la sorte mais j'avais respecté le dress code.

« Mi, tu es ! Bordel, j'ai failli ne pas te reconnaître ! Entre, je t'en prie ! Tu es sublime ! »

« Merci pour le compliment Hoseok mais je peux dire la même chose pour toi. Tu es très classe ce soir. »

Il me fit un regard sévère. « Mi, je vais vraiment finir par me fâcher. Appelle-moi Hobi bon sang ! Nous ne sommes plus des inconnus à ce stade alors tu peux me surnommer Hobi comme tout le monde. »

« D'accord HOBI. Excuse-moi. »

Il embrassa ma joue et me débarrassa de ma veste. Je le vis s'attarder sur mon corps et mes formes un moment ce qui me fit sourire intérieurement. Ces mecs là ne s'arrêtaient jamais. Je crois que son célibat commençait à le ronger sérieusement mais je ne me faisais pas de soucis pour lui. Hoseok plaisait. Il réussissait à enchaîner les coups d'un soir tel le parrain dans un bordel du sud de l'Italie. Il se lécha les lèvres rapidement avec envie avant de détourner brièvement le regard. Pas du tout discret à ce que je vois mais s'il croyait pouvoir goûter au chocolat au lait ce soir, il était mal barré avec moi.