Je m'éclaircis la gorge avant de lui répondre.
« Tu tombes bien détenu. Je te cherchais. » Mon regard était ferme et sérieux. Ses yeux ne quittaient pas les miens.
Il soupira en passant une main dans ses cheveux noirs de jais. Ma faiblesse. Arg non pas ce geste. Il voulait me tuer ou quoi ?! Seigneur, mon pauvre cœur.
« Et je peux savoir pourquoi ? J'ai quasiment pas quitté ma cellule ce matin et j'ai emmerdé personne si c'est ce qui t'inquiète. Tu peux même aller voir ce trou du cul de Park Jimin si tu me crois pas. D'ailleurs en parlant de lui, la prochaine fois que tu le vois, tu lui diras que si jamais il me fout un autre coup de taser dans les couilles, je lui fais la même chose avant de lui briser la nuque, pigé ? »
Il venait sérieusement d'insulter Jimin le crétin et en plus de le menacer de mort ? Hahaha ! J'étais peut-être un peu sadique sur les bords mais j'appréciais de savoir que je n'étais pas la seule à ne pas saquer cet idiot hautain. Honnêtement, je le comprenais. Pour avoir été témoin de cette scène je peux vous dire que ce coup de taser avait été violent. J'avais même cru qu'après le réveil du tatoué, Jimin ne serait plus des nôtres. Il cherchait constamment à éviter le tatoué et cela me faisait bien marrer. En définitive, j'étais le seul surveillant de la prison à ne pas réellement « craindre » le tatoué et à « discuter » avec lui.
Aish.
Foutu Jimin.
C'était bien fait pour sa gueule en fin de compte. En revanche, j'avais chaud pour lui. Il venait de se faire un nouvel ennemi et pas n'importe lequel.
« Je te crois détenu. Tu n'as pas à t'expliquer. Et je lui transmettrai ton charmant message. » Un sourire moqueur prit place sur mes lèvres mais disparut aussitôt.
« Tant mieux. Ce sera tout ? »
Son regard était à nouveau porté sur son carnet et je souriais intérieurement. Il aimait vraiment dessiner. C'était peut-être sa seule source de bonheur et d'évasion depuis qu'il était en prison.
En revanche, il était d'une froideur. Pourquoi est-ce qu'il n'arrivait jamais à se détendre en ma présence ? J'étais surveillante certes, mais je n'étais pas la pire. Bien au contraire.
« Euh...oui... ce sera tout détenu. »
Il se rassit et reprit son dessin là où il s'était arrêté. Je risquais peut-être de finir six pieds sous terre mais il fallait au moins que je tente ne serait-ce qu'un petit rapprochement alors j'osai. Non, non, je n'avais pas d'idées suicidaires. Rassurez-vous.
« Tu sais je – je ne voulais pas écouter aux « portes » mais je t'ai entendu chanter dans ta cellule hier soir. »
Sa main se figea et je vis sa poitrine monter et descendre à un rythme de plus en plus rapide et irrégulier. J'avais même cru qu'il casserait le crayon qu'il tenait entre les mains. Je n'avais pas voulu l'énerver juste le complimenter. Bordel. Mais il ne pouvait pas rester zen un petit peu ? Je ne venais pas de l'insulter bon sang de bon Dieu.
« Je vois pas de quoi tu parles. J'ai pas chanté hier soir alors oublie et mêle toi de ton cul. T'as certainement du rêver. En même temps, ça m'étonnerait pas vu le choc que t'as reçu à la tête.»
Et on était repartie avec le tutoiement. Décidément. Il avait du mal à comprendre les règles. Je parlais bien la même langue que lui pourtant.
« Je ne vois pas de quoi VOUS parlez.. alors oubliEZ. »
Il releva sa tête vers moi. « Quoi ? »
« Tu te dois de me vouvoyer détenu. Je ne suis pas un taulard et encore moins une de tes douteuses fréquentations alors tu me dois le respect. Je ne te le répéterai pas. C'est clair ? »
Oops. Je venais peut-être d'y aller un peu fort.
Il poussa sa langue rapidement dans le creux de sa joue avant de poser ses avants bras sur ses genoux. Encore une autre manie hyper sexy que je découvrais venant de lui.
« T'as décidé de venir me faire chier aujourd'hui on dirait ? »
« Quoi ? Non. Je - » Et merde. Pourquoi est-ce que je me mettais à bégayer ? Je risquais de perdre toute crédibilité face à lui.
« Quoi ? Qu'est-ce qui se passe ? Tes petits collègues ne s'intéressent plus à toi et ne te touchent plus donc ça y est, t'as envie de t'intéresser à quelqu'un d'autre ? Et tu t'es dit, pourquoi pas un détenu ?»
« Je – pardon ? Qu'est-ce que tu insinues exactement ? »
Il se releva de toute sa hauteur pour venir me faire face. Il était vraiment très grand et imposant et 100x plus sexy avec ce regard de serial killer.
« TU m'as bien compris et ne crois pas que je vais prendre la peine de te vouvoyer. Tu crois que j'ai pas compris ton petit manège et que j'ai pas remarqué les yeux doux que tu fais aux autres surveillants ? Tu crois que je suis pas au courant de ce qui s'est passé sous la douche avec toi et ce Kim Taehyung ? »
Les battements de mon corps se mirent à accélérer et je blêmis ne sachant pas quoi lui répondre. C'était impossible. Il ne pouvait pas être au courant. Il n'y avait eu personne d'autre que Taehyung et moi ce jour-là. Attendez. Il n'avait pas quand même pas...
« Tout le monde sait que ce mec t'a baisé le jour de ton arrivé. Ça m'étonne pas que ce mec t'évite comme la peste depuis. Il a du se dire que des putes comme toi, il en avait baisé des meilleures. T'as pas du être un si bon coup que ça pour lui pour qu'il te zappe aussi rapidement on dirait. »
« Tu mens... il ne m'a pas - »
« Je ne mens pas poupée. C'est lui même qui l'a dit. Pendant que t'étais en train de te faire soigner à l'infirmerie, il en a profité pour raconter à tous tes petits collègues votre partie de jambe en l'air dans les douches et comme j'étais là au mauvais endroit au mauvais moment j'ai tout entendu... »
Il se rapprocha de moi un peu plus et je n'osais plus le regarder dans les yeux. J'avais la sensation de suffoquer. C'était insupportable. Toute ma confiance en moi était en train de s'envoler.
« Il a donné tellement de détails te concernant que je me rappelle encore du nombre de grains de beauté qu'il a compté et de l'endroit où se trouve ta jolie tâche de naissance. » Il approcha sa tête pour venir me murmurer à l'oreille. « Sous ta fesse gauche, si je ne me trompe pas. C'est bien ça ? Plutôt sexy. »Je le repoussais avec l'une de mes mains mais il attrapa mon menton entre ses longs doigts fins pour m'obliger à le regarder. Mes yeux humides tombèrent dans les siens. « Tu sais, des petites salopes comme toi c'est pas ce qui manque à l'extérieur de cette prison et je peux te dire que je m'en suis tapé des 100x plus mignonnes et des 100x plus bonnes que toi alors si tu crois une seule seconde, que je vais m'intéresser à toi parce que t'es en manque de bite ou que t'as soif de fantasme, c'est mal me connaître. Ça fait des mois que je baise plus et je peux t'assurer que c'est pas toi qui vas me faire craquer.»
Une larme coula sur ma joue pour venir glisser sur sa main tatouée. J'étais sans voix.
« Oh la pauvre petite chatte qui pleure. Bah alors ? On a perdu sa langue ? On n'ose plus faire la grande ? Hmm ? En fait, si. Je vais te dire un truc. Je pense que si je devais baiser avec toi, ce serait parce qu'il me resterait qu'un jour à vivre. Mais c'est tout. »
« ... »
« Mi ? Tout va bien ?! Détenu ! Lâche-là, tout de suite ! »
Le tatoué me lâcha après plusieurs secondes puis s'éloigna de moi après avoir fait un léger clin d'oeil à Yoongi qui le foudroya du regard. Jamais je n'avais vu Yoongi regarder un détenu avec un tel mépris. Voyant que je n'avais toujours pas bougé de ma place, il s'approcha de moi. Et là... le drame. Lorsque Yoongi me serra contre lui, je fondis en larmes dans ses bras. Comme un enfant de 5 ans oublié dans un centre commercial par ses parents un jour de Noël. Jamais je n'aurais cru que les mots du tatoué auraient pu autant me briser et pourtant il avait réussi. Il était la toute première personne à réussir cet exploit. Il venait de me briser le cœur alors que nous n'avions rien vécu ensemble et que, vu la franchise de ses mots, j'étais certaine que rien ne changerait.

VOUS LISEZ
DÉTENU Nº010997
Fiksi Penggemar« Lorsqu'une personne, peu importe qui, a choisit d'aimer tout ce que tu es. Tout ce qui est bizarre en toi. Tout ce que tu as de mauvais. Tout ce que tu caches aux autres. Tout d'un coup ça ne compte plus... Tu ne te sens plus aussi étrange qu'avan...