DÉTENU Nº010997

44.

Le détenu Jeon Jungkook était en train de se changer dans cette cellule pour la toute dernière fois. Après plus de 2 ans et demi d'incarcération, il allait retrouver la liberté. Il allait pouvoir admirer la lumière du jour à chaque levé et la lueur de la lune à chaque couché. Il avait beau être heureux de quitter cette cellule, il avait encore du mal à comprendre ce qui avait pu pousser son père à commettre un tel geste envers lui. Il était celui qui lui avait offert la liberté. Etait-ce parce qu'il regrettait tout ce qui s'était passé entre eux et parce qu'il était prêt à tout pour que son fils lui pardonne ses infidélités passées et le décès de sa mère ?

« Détenu Jeon Jungkook ! »

Jungkook venait de terminer d'enfiler ses vieilles Timberland usées par le temps. Il se releva et la porte de sa cellule s'ouvrit dans un grincement assourdissant. 2 surveillants se tenaient devant la porte. Il se rappelait du visage de l'un d'eux. Un certain Min Yoongi. Mi lui parlait souvent de lui au téléphone. Pour elle, il avait été comme une sorte de grand frère, de confident et d'épaule sur laquelle elle avait toujours pu compter durant son job de surveillante pénitentiaire. Lui avait-elle parlé de leur couple ? Probablement. Il prit ses dernières affaires puis sortit de sa cellule. Les deux surveillants l'invitèrent à le suivre ce qu'il fit sans rechigner. Son regard se posa une dernière fois sur ce qui avait été pendant de nombreux mois son unique demeure. Il aperçut certains détenus le saluer d'un signe de tête. D'autres semblaient ne pas se préoccuper de sa sortie, continuant leurs allées et venues et leurs jeux de paris.

Le surveillant Min Yoongi le fit entrer dans une pièce peu éclairée et quasiment vide. Sur un bureau se trouvait toutes ses affaires, bijoux et piercings qu'il avait du retirer le jour de son incarcération. Il était plus que soulagé de voir qu'il ne manquait rien. Il enfila sa chaine en argent puis accrocha son bracelet à son poignet droit et sa montre à son poignet gauche.

Yoongi prit place derrière le bureau et ouvrit un dossier portant le nom du tatoué qu'il commença à lire.

« Détenu n°010997. Nom : Jeon Jungkook. Né le 01 septembre 1997 à Busan en Corée du Sud. Ordre de libération conditionnelle du vendredi 17 octobre ordonné par le tribunal de Séoul le 8 octobre. Séance à huis clos n°311295. Le prévenu a pour obligation de porter son bracelet électronique 24h24 et 7 jours sur 7 y compris lors de ses douches. Le bracelet étant étanche il a pour obligation de le garder et de ne le retirer sous aucun prétexte. Autre point important, le prévenu a pour obligation de prendre part à un ou plusieurs rendez-vous avec son CPIP, conseiller pénitentiaire d'insertion et de probation. Ces rendez-vous pouvant être fixés 1 fois par mois ou bien 1 fois par semaine par son conseiller en fonction de la difficulté du prévenu à retrouver une vie normale au sein de la société. Le prévenu s'engage à indiquer à son CPIP son lieu de résidence dès sa sortie de prison qu'il soit temporaire ou permanent. »

Yoongi releva la tête vers lui et entrelaça ses doigts après avoir déposé le dossier sur la table.

« Ecoute Jeon Jungkook, je ne voulais pas t'en parler mais Mi m'a tout dit pour vous deux et la relation que vous entretenez.»
Le visage de Jungkook resta de marbre.
« Comme tu le sais, elle tient à toi et elle s'apprête à prendre un énorme risque en te permettant de rester chez elle. Oui, je suis également au courant de ça. Mi est une jeune femme de 23 ans, elle n'est qu'étudiante et elle va devoir subvenir à ses besoins ET aux tiens. Comme tu t'en doutes, je tiens énormément à elle et je dois t'avouer que lorsqu'elle m'a dit qu'elle était tombée amoureuse de toi, cela m'a effrayé. Surtout lorsque l'on connait ton passé qui est loin d'être glorieux. Je n'ai pas compris la raison qui a pu la pousser à tomber sous ton charme et je m'en fiche. » Il fit tiquer sa langue contre son palais en dévisageant Jungkook plus intensément. « Tout ce que je te demande détenu c'est de la protéger et de ne pas jouer au con avec elle. Si jamais j'apprends que tu lui as fait du mal ou que tu lui as brisé le cœur, c'est avec un immense plaisir que je viendrai défigurer ta belle gueule. »