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Allongée sur mon lit, je peinais à fermer l'œil. Ne faisant que repenser à ce qui s'était déroulé quelques heures auparavant dans mon salon. Jin avait eu la merveilleuse idée de débarquer chez moi pour s'excuser et comme une idiote, je lui avais pardonné ses écarts et je m'étais donnée à lui une fois de plus. Sans protection qui plus est. J'avais couché avec lui sur MON canapé, dans MON appartement alors que je m'étais jurée de ne plus recommencer. Une fois encore, j'avais été faible et j'avais mis mon égo de côté sans penser aux conséquences de mes actes.

Un silence pesant emplissait ma chambre. Seule notre respiration douce et rythmée parvenait parfois à briser ce calme que je trouvais insupportable. Je tournais ma tête sur le côté pour l'observer. Ma chambre avait beau être plongée dans le noir complet, j'arrivais à percevoir le visage beau et serein de mon amant grâce aux reflets de la lune à travers les rideaux. C'est vrai qu'il était canon ce petit con.

« Aissh putain... »

Je sortis de mon lit en faisant le moins de bruit possible, enfilai une vieille chemise puis me rendis dans ma cuisine pieds nu pour me servir un verre d'eau glacée. J'avais besoin de souffler et de réfléchir calmement à cette situation. Pour tout vous dire, je ne me reconnaissais plus. Depuis que je travaillais au sein de cette prison, je m'étais laissée aller à de nombreuses reprises avec la gent masculine. Jimin, Taehyung, maintenant Jin. Sans oublier tous les rêves peu catholiques que je faisais à chaque fois que je pensais au tatoué. Et puis merde, j'avais permis à un homme de dormir chez moi, dans MON lit. Comment est-ce que j'avais pu craquer aussi facilement ? D'accord Jin était beau, charmant et il baisait comme un Dieu mais et après ? Est-ce que je l'aimais ? Je – je n'en savais rien. La vérité était que Jin ne me faisait pas ressentir tout ce que le tatoué parvenait à me faire ressentir avec de simples regards. Les mains moites, la gorge sèche, les papillons dans le ventre et puis comment oublier la façon dont mon cœur s'était brisé lorsque je l'avais découvert en sang dans la cour de la prison. J'avais eu la sensation de mourir. J'aurais voulu prendre ces coups à sa place.

C'était ça, l'amour, le vrai, pas vrai ?

Je bus mon verre d'eau d'une traite et le déposai dans l'évier. Après m'être passée un peu d'eau fraiche sur le visage, je revins dans ma chambre pour tenter de profiter des dernières heures de sommeil qui me restaient.

Comme vous devez vous en douter, j'avais très mal dormi. Non, rectification. J'avais passé une nuit de merde. J'avais bougé pendant mon sommeil et je m'étais levée avec des cernes monstrueuses sur le visage. A mon réveil, je n'avais trouvé personne dans mon appartement, seulement un mot de Jin assez gnangnan posé sur mon plan de travail pour me prévenir qu'il devait passer chez lui se changer avant de retourner travailler et que bien évidemment, j'allais lui manquer et qu'il avait hâte de me voir au boulot. Génial. C'était que du bonheur.

Durant cette journée de boulot, j'avais déjeuné avec Yoongi, Hoseok et tenez-vous bien, Jimin ! Oui, oui ! Jimin le crétin s'était ramené à notre table et croyez-moi ou non, mais ce déjeuner s'était passé à merveille. Bon, bien sûr il continuait avec ses blagues salaces et le récit de ses multiples conquêtes mais il avait changé. Du moins, c'était cette impression que j'avais. Et puis Jimin n'était pas un mauvais bougre. C'était juste un idiot avec de nombreux clichés et préjugés dont il devait à tout prix se débarrasser s'il tenait à plus s'ouvrir au monde et aux autres.

J'étais en train de faire le tour de la cour en faisant tourner mon sifflet lorsqu'une voix à la fois grave et sensuelle me stoppa dans mes mouvements. J'aurais pu reconnaitre cette voix de faux fumeur de cigare entre 1000 et même si je savais très bien de qui il s'agissait, j'espérais me tromper. Je me retournais vivement pour tomber sur un Kim Taehyung à moitié essoufflé. Bordel mais qu'est-ce qu'ils avaient tous à me courir après dans cette prison ? Bon, j'étais flattée, mais tout de même.

DÉTENU Nº010997Où les histoires vivent. Découvrez maintenant