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Allongée sur mon canapé, les mains posées sur mon ventre telle une patiente racontant ses peines à son psy, je ne faisais qu'observer le plafond de mon appartement, laissant mon esprit se perdre dans les méandres de la luxure une fois de plus. Cela faisait 2 jours que le tatoué et moi avions partagé bien plus qu'une douche, enfin façon de parler bien sûr. Repenser à ce moment charnel me mettait dans tous mes états. Ses mains douces et veineuses caressant ma peau naturellement bronzée, s'arrêtant sur mes courbes et descendant lascivement jusqu'à ma précieuse féminité. Et puis ses lèvres. Comment les oublier. Ni trop pulpeuses, ni pas assez. D'une magnifique couleur rosé. Celles-ci même qui avaient pris plaisir à embrasser, mordre et marquer mon corps, comme si celui-ci était le plus précieux des trésors.

Cependant il y avait un « mais ». Pourquoi est-ce qu'il m'avait sauté dessus alors qu'il y a encore quelques jours, le simple fait de ma présence lui donnait presque des maux de tête ? Qu'est-ce qui avait pu le faire changer aussi rapidement ? Mingi m'avait dit que le regard du tatoué s'était brusquement assombri lorsqu'il l'avait vu me tenir la main. Se pourrait-il que le tatoué soit JALOUX ?

J'explosais de rire en pensant à cette hypothèse. C'était la meilleure. Le tatoué jaloux ? Et puis quoi encore ? Pourquoi pas prêtre pendant qu'on y est. Non, le tatoué n'était pas jaloux. Ce n'était pas le genre d'homme à être jaloux. Il avait fait partie d'un gang et il avait couché avec des femmes toutes plus belles les unes que les autres et il plaisait. Il lui suffisait de claquer des doigts pour avoir n'importe quelle femme à ses pieds. Alors je doute que le mot « jalousie » puisse faire partie de son vocabulaire.

Je m'assis sur mon canapé et m'étirai un peu pour tenter de faire disparaitre cette fichue fatigue musculaire puis me rendis dans ma cuisine pour me servir un verre d'eau. Etant donné que j'étais de repos, j'allais passer la journée à faire ce que je fais de mieux, c'est-à-dire trainer devant la télé comme une grosse flemmarde en dévorant un paquet de bonbons Haribo.

C'est beau la vie.

Je rinçai mon verre après avoir bu son contenu puis retournai dans mon salon. Je m'apprêtais à m'asseoir sur mon canapé lorsque la sonnerie de l'interphone me stoppa en plein geste. Bordel. Qui ça pouvait être ? J'espérais juste au fond de moi qu'il ne s'agissait pas de Jin, parce que j'étais partie pour l'envoyer balader.

« Allo ? »

« Mi ? C'est toi ? C'est Nam, ouvre ! »

« Quoi ? Namjoon ? Kim Namjoon, c'est bien toi ? »

« Puisque je te le dis idiote ! Tu connais un autre Kim Namjoon ? Haha ! Allez grouille ! »

« Je t'ouvre tout de suite ! »

Je déverrouillai la porte et laissai ma porte d'entrée légèrement entrouverte. J'étais trop heureuse mais à la fois surprise. Quand est-ce que mon meilleur ami était revenu en ville. Oh bon sang ! Depuis le temps que j'avais envie de le voir. Il ouvrit la porte de chez moi et je sautai directement dans ses bras. Heureusement que j'étais assez légère car il réussit à me maintenir en passant ses bras sous mes fesses pour ne pas que je tombe. J'étais dingue de lui. Kim Namjoon ou Nam pour les intimes était mon meilleur ami depuis plus de 18 ans maintenant. Nos familles s'étaient rencontrées lors du mariage d'un ami commun et elles avaient décidé de rester en contact.

Comment oublier la subtile phrase qu'il m'avait dit le jour de notre rencontre.

« Pourquoi est-ce que tu as la couleur du caramel mou ? »

Mignon hein ? Nous étions jeunes et insouciants à l'époque et c'était la première fois qu'il voyait une petite fille noire. Imaginez la surprise pour un enfant sud-coréen de 7 ans, surtout quand celui-ci n'a jamais été confronté au métissage de sa vie. Comme l'enfant bien élevée que j'étais, je lui avais répondu du tac au tac « et toi pourquoi est-ce que tu as la couleur d'un rice cake ? » Ouais. J'étais née avec une superbe répartie. Suite à cela, il m'avait pincé le bras et m'avait dit qu'il ne ressemblait pas à un rice cake et fille de commissaire oblige, au lieu de lui rendre sa petite pincette, je l'avais giflé. Il était tombé à la renverse et s'était mis à hurler. Pas mal pour une petite puce de 5 ans hein ? Les adultes avaient trouvé cette scène trop mignonne et étrangement, c'était ce qui les avait rapprochés. Aah quel merveilleux souvenir. C'est fou à quel point c'est con un gosse parfois.

DÉTENU Nº010997Où les histoires vivent. Découvrez maintenant