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« ... Pourquoi est-ce que tu me demandes ça ? » demanda-t-il en donnant un coup de pied dans le vide. Sa petite moue le faisait d'autant plus ressembler à un enfant ce que je trouvais adorable.

« Eh bien, dans la plupart des séries policières, quand un détenu se fait battre par d'autres détenus c'est pour une question de règlements de compte ou parce que le détenu en question a  -. »

« Je t'arrête tout de suite. Ces mecs je les connaissais pas avant d'arriver ici. En fait le plus drôle dans cette histoire c'est que je leur ai jamais adressé la parole à ces gros porcs. Leur « chef ».
Il avait fait des guillemets avec ses doigts.
« N'a jamais supporté que je lui tienne tête comme il est plus âgé que moi. Mais je m'en bats les couilles que tu sois plus vieux que moi. Si j'estime que tu mérites d'obtenir mon respect, alors mon respect tu auras, si ce n'est pas le cas, alors tu pourras aller te faire foutre. Il a eu de la chance de m'avoir pris par surprise la dernière fois parce que je peux t'assurer que si ça n'avait pas été le cas, j'aurais tué ce mec et ses 2 toutous qui lui servent de potes. »

Je déglutis puis me râclai la gorge. « Je suis contente que tu ne l'aies pas fait. Ces 3 hommes ne valaient pas la peine que tu prolonges ta peine. »

Il me regarda surpris puis laissa un petit sourire en coin prendre place sur ses lèvres. « Mouais. Mais je m'en tape de faire plus d'années de prison ou pas. De toute façon y a personne qui m'attend à l'extérieur. Le jour où je sortirai, je serai seul, livré à moi-même et mes vieux démons reprendront le dessus. La violence, je connais que ça. C'est pas demain la veille que je risque de changer. » Il caressa son bras tatoué et soupira profondément.

Je risquais probablement de regretter ce que j'allais dire mais je voulais tenter le tout pour le tout.

« Mais... tu as bien une famille. Enfin, des proches qui pourront t'accueillir lorsque tu sortiras d'ici... »

Il resta silencieux un moment et je vis ses tempes battre dangereusement et sa mâchoire se crisper. Bon. Mi, ferme ta bouche. Tu en as suffisamment dit.

« Excuse-moi, je n'aurais pas du... »

« Je n'ai plus de famille. »

Ces quelques mots me firent l'effet d'une bombe. Il avait prononcé ces mots sans sourciller, comme si de rien n'était.

« Enfin, disons que la seule famille qu'il me reste est recherchée par tous les flics de Corée du Sud. D'autres membres de cette même famille se sont fait buter. D'autres ont été arrêtés et ont été envoyés dans différentes prisons du pays. Et les autres se cachent tant bien que mal. J'imagine que les survivants ont du changer de nom et tentent de se faire oublier. Je me rappelle que lors de ma garde à vue, les flics se sont bien lâchés sur moi. Ils étaient prêts à tout pour que je leur livre les autres membres de mon gang mais c'était mal me connaitre. Je préférais me faire arracher les ongles des mains un par un plutôt que de trahir mon clan. »

« ... »

Il semblait avoir pris conscience de ce qu'il était en train de me dire car il se tourna soudainement vers moi et me regarda avec ses yeux perçants.

« Pourquoi est-ce que je me tue à te raconter tout ça d'ailleurs ? Qui me dit que tu vas pas te servir de tout ce que je viens de te dire contre moi ?! »

« Jamais. Jamais. Tu peux me faire confiance. Je ne te trahirai jamais... Jungkook. »

Ses yeux s'écarquillèrent de surprise lorsqu'il m'entendit prononcer son prénom. Il se remit à regarder au loin puis il s'approcha de moi et me regarda dans les yeux une nouvelle fois.

« C'est pas dans mes habitudes mais... je tenais à te remercier pour m'avoir aidé la dernière fois. Je sais que j'ai fait que te gueuler dessus parce que j'étais énervé et blessé mais j'oublierai pas ce que tu as fait pour m'aider. Au fait, ils sont devenus quoi ces bouffons ? »

DÉTENU Nº010997Où les histoires vivent. Découvrez maintenant