Chaque habitant à sa place sur terre
Elle ne savait pas ce qu'elle venait faire ici. Ses pieds s'étaient rendus jusque là. Sans ne rien demander. Sans ne rien dire personne. Elle s'était juste dit qu'elle allait le faire parce qu'elle en avait envie.
Sa mère lui disait souvent, "Pose toi trois questions ;Est-ce que je peux? Est-ce que je veux? Est-ce que je dois? Et si tu as deux réponses identiques alors ton choix est fait. Si ce n'est pas le cas, demande-toi seulement si tu en as envie. C'est la plus importante."
Aucune des trois questions n'avais de réponse valable. Mais, elle en avait envie, son envie était bien trop forte pour y renoncer. Elle allait y aller. L'envie de le revoir même une demi-seconde lui réchauffait le cœur. Son cœur, sans celui qui le fait battre ne lui sert qu'a respiré. Rien d'autre. Aucun sentiment, aucunes attaches, s'était-elle dit une fois qu'il l'avait abandonné. L'amour n'en vaut pas la peine, l'amour fait mal, elle avait eu mal.
Elle était là. Juste à coté du centre commercial où il se trouvait. Elle n'était qu'à huit cent mètre de lui. Et pourtant, elle avait l'impression que des milliers de kilomètres les séparaient. Elle était à des années lumières de ce qu'ils étaient avant, ça lui manquait. Tout lui manquait.
Une meute d'adolescent était devant les portes, attendant sagement leurs tours. La file s'allongeait au fur et à mesure que les minutes passaient, et pourtant la séance n'avait pas encore commencée. Rose fit le tour du bâtiment, comme elle travaillait ici maintenant elle avait accès aux sorties de secours. Elle travaillait dans la petite boutique d'instruments de musique. Ce qui lui convenait amplement, elle qui avait voulu trouver un job fixe sympa et intéressant. Depuis elle avait apprit à jouer de la guitare.
Elle appuya son doigt sur le détecteur d'empruntes digitales de l'issu de secours, et une petite lumière verte au dessus de la porte clignota, signe qu'elle pouvait rentrer. Elle ouvra la lourde porte en fer, et pénétra dans l'enceinte du bâtiment. Elle fut heurtée contre le chambranle de la porte. Un jeune homme voulu sortir au même moment qu'elle.
— Ça va être compliqué, commenta cette personne.
Elle se baissa en attrapant son sac qui était tombé au sol quelques secondes plus tôt. Elle ne releva pas la tête vers cette personne et se contenta de murmurer « Ce n'est pas grave. C'est déjà compliqué. » Le jeune homme fronça les sourcils. Il la regarda longuement, ne sachant pas d'où est-ce qu'elle débarquait. Elle releva la tête vers lui, remarquant qu'il fumait une cigarette. Elle le reconnaissait, c'était un des trois membres du groupe. Il connaissait alors Louis, mais ce jeune homme ne la connaissait surement pas. Ne sachant quoi faire elle fit preuve de courtoisie.
— Comment tu vas ? Murmura-t-elle.
Il fut d'abord surpris par cette question. Ça faisait bien longtemps que quelqu'un ne lui avait pas demandé comment il allait. Mais elle, elle semblait sincère. Son sourire le confirmait.
— Ça va et toi ? Répliqua-t-il.
Mensonge. Cette fois-ci, se fut Rose qui se mit à rire.
— Ça ne va pas.
Elle repositionna son sac sur ses épaules puis continua son chemin, laissant derrière lui un James interloqué. Mais avant qu'elle ne fasse un pas de plus, il lui attrapa le poignet, la retenant. Pour une raison qu'il ignorait lui-même, il ne voulait pas la laisser partir maintenant. C'était comme une éclaircie un jour de pluie. Il ne fallait pas qu'elle parte.
— Pourquoi tu ne vas pas bien ? Souffla-t-il.
— Et toi, pourquoi tu fais comme-ci tu allais bien, alors que tu sais aussi bien que moi que ce n'est pas le cas ? Rétorqua-t-elle.
VOUS LISEZ
Le bruit du silence
RomanceGuillaume Musso a dit « (...) C'est comme le vertige du funambule en équilibre sur un fil. » Vous êtes le funambule, je suis le fil, cette histoire est le vide en dessous. Que faire ? Tenir le coup ou chuter ? Sachez qu'il n'y a pas de retour en arr...