Au commencement

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Les roses sont rouges, les violettes sont bleus...

Peut-être qu'ils l'ont vu. Ou peut-être que non. « Comment voulez-vous que je le sache ? » Ça, c'est la grande réponse. Celle que tout le monde adopte quand on leur pose la fameuse question : l'avez-vous vu durant ces huit derniers mois ? Oui, non, peut-être, je ne sais plus. Faut dire qu'un jeune homme brun, ce n'est pas comme un ovni : on en voit tous les jours, et on oublie. Mais généralement, la réponse est non, on n'a pas vu Louis MILLER.

Ça faisait huit mois, ce soir. Mais rien n'a changé. Même questions vagues ; même policiers impuissants qui imposent les mêmes regards, durs et insoutenables, face à la personne face à eux ; un fantôme, prenant chaque quart d'heure la forme du corps de Jimmy, de Kyle, d'Elena ou de n'importe quel proche de Louis. Ils ont un mouchoir dans la main, une lèvre inférieure mordue, ou des bras croisés. Des répliques cinglantes, ou brouillées par les larmes. Du courage, de la haine. Andrea n'a rien de tout ça quand elle répond à l'interrogatoire, comme tous les autres.

— J'aimerai bien le savoir, réplique-t-elle.

Le policier face à elle se frotte le visage des deux mains, agacé par cette enquête sans issue. L'agent est las de tout ça, las de ne pas trouver de solution.

—Parlez-nous de Rose, propose-t-il alors.

Le regard d'Andrea dévia vers le mur gris écaillé et pourri par la moisissure des lieux. 

— Elle a débarqué dans sa vie un jour de pluie.

Au final...

Les roses sont devenues noires, le soleil ne brille plus vraiment, les oiseaux ont perdu espoir et ont arrêtés de chanter depuis longtemps.


Le bruit du silenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant