Il faut persévérer
Louis recracha son café dans sa tasse. « Qu'est ce que c'est que ce bordel ? » pensa-t-il. Il commença à lire l'article, s'attardant sur chaque petit détail. Ce regard insistant posé sur lui et leurs mains liées. Putain. Il n'y avait qu'un petit article de rien du tout, mais pour lui, c'était bien plus que ça. C'était un coup de poignard en pleine poitrine. Tu n'es qu'éphémère, exactement comme un château de sable qui s'effondre sur le sol lorsque les vagues de la marée détruisent tout.
— Hey mec, ça ne va pas ?
James posa sa main sur l'épaule de son meilleur ami. Celui-ci lu par-dessus son épaule l'article qui le concernait. Il attrapa le magazine, les yeux ronds. Putain. Il sentit le regard insistant de son ami sur lui.
— Tu sors avec cette fille ? Demanda Louis, en se levant pour aller jeter son café dans l'évier.
— Non, bien sur que non. C'est pas toi qui m'a apprit à ne jamais croire ce que les magazines racontaient ? Sourit James.
Louis rinça sa tasse et la remit à sa place, dans le placard. Il se tourna vers son ami, un léger sourire aux lèvres. Il ne comprenait toujours pas comment il connaissait la fille qui faisait battre son cœur. Malgré les cinq mois écoulés, il ne l'avait pas oublié, comme le poing qu'il s'était reçu de la part de Karl d'ailleurs. Puis tout le reste.
— Ça fait même pas une semaine qu'on est arrivé à New-York que tu as déjà rencontré une fille.
Même si au fond de lui, prononcer ces quelques mots lui firent mal. Parce qu'il savait bien que Rose n'était pas une simple fille. C'était bien plus que ça. Louis se baissa pour éponger la flaque de café qui avait éclaboussé son sol. Son pull remonta et James fronça les sourcils. Il s'approcha de Louis et observa de plus prêt ce qu'il n'avait jamais vu à cet endroit auparavant. Un tatouage. À ce moment précis, Kyle entra dans la cuisine, puis voyant la scène devant lui ressortit aussitôt.
— Faites comme-ci je n'avais rien vu, lança-t-il depuis la salle de séjour.
Il est vrai qu'ils étaient dans une position qui pourrait porter à confusion. Ils firent tout les deux un saut en arrière quand ils s'en rendirent compte. Ils se mirent à rire et Kyle revint dans la cuisine, les yeux cachés à l'aide de ses mains.
— Non mais les mecs, vous faites ce que vous voulez, je ne suis pas votre mère, expliqua Kyle, moqueur.
— Arrête tes conneries, je regardais seulement son nouveau tatouage. D'ailleurs, c'est quoi ce tatouage, Louis ?
Louis se regarda dans le reflet de sa porte vitrée, il souleva son pull et observa le tatouage qu'il s'était fait il y a déjà trois mois. Une grosse claque. Il venait de se prendre une grosse claque en y repensant. James revint vers son ami, et le tourna vers la lumière. Il fronça les sourcils en voyant ce que c'était. Vraiment bizarre, pensa-t-il.
— Des yeux verts ? C'est pour moi que tu l'as fait, pas vrai ? Ricana Kyle.
— Crétin, t'as les yeux marrons, répliqua James.
Kyle ronchonna puis prit un bol, la brique de lait et le paquet de céréales, puis retourna devant la télé. Comme si rien ne s'était passé.
— Dis-moi la vraie raison de ce tatouage.
Louis baissa son pull et se tourna finalement vers son ami.
Sa respiration s'accélérait. Son malaise survenait. Que lui arrivait-il ? Le néant le caressait des bouts des doigts, un vent glacial effleurait ses phalanges, il n'était pas dehors pourtant. La tête tourbillonnante, le regard hypnotique. Où était-il ? Une ombre. Plus noire encore que le fond de ses yeux. Cette ombre courait, tournait. C'était insoutenable. Le masque tombait. Leur passé.
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Le bruit du silence
RomanceGuillaume Musso a dit « (...) C'est comme le vertige du funambule en équilibre sur un fil. » Vous êtes le funambule, je suis le fil, cette histoire est le vide en dessous. Que faire ? Tenir le coup ou chuter ? Sachez qu'il n'y a pas de retour en arr...