"Si vous avez des larmes, préparez-vous à les verser." William Shakespeare
Je cours à en perdre haleine. Il fait nuit. Il fait froid. J'ai envie de pleurer, mais je ne vais pas le faire. Je suis tombé tout à l'heure sur le trottoir, j'ai déchiré mon jean. J'ai perdu Andrea aussi. On mangeait tranquillement ensemble sur la terrasse d'un petit restaurant. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais une horde de fans et de journalistes sont apparus. Je me suis enfui en courant d'un coté et Andrea de l'autre. Mais tout le monde sait que c'est moi le plus recherché des journalistes. Bande de connard. Andrea elle, commence seulement à se faire une place dans ce monde de merde là, je lui ai déconseillé pourtant.
J'entends leur putain de flash et de cris qui me dresse les poils des bras. C'est quoi leurs problèmes ? Ont-ils une vie ? Ou il faut que je leurs en paye une peut-être ? Ça doit être ça. Je claquerai bien tout mon argent pour eux. Si ça peut me laisser tranquille. Je ferai tout.
Je reçois un message d'Andrea, qui est en sécurité désormais. Je suis rassuré.
Je tourne dans une rue, je ne sais même pas où je me trouve. Je suis seul. Je me cale contre un mur et essaye tant bien que mal de reprendre mon souffle, les mains appuyées fortement sur mes genoux, pour retrouver un peu de force. Canaliser ma respiration.
J'attends quelques minutes, je rabats ma capuche sur ma tête et je reprends mon chemin.
"Bordel, regarde un peu où tu fous tes pieds !" Je heurte quelqu'un de plein fouet.
"Excuse-moi je suis désolé," je tente de faire preuve de politesse, pour une fois.
"Non. C'est bon, t'en fais pas." Je relève la tête, une petite blonde devant moi. J'hausse un sourcil à la vue de tout ce qui se trouve dans ses bras, un monde qui m'est incconu.
"Tu dessine ? " Je sais pas pourquoi je fais le curieux comme ça.
Le carton dans les bras, elle se permet de fixer. Mais pas comme tout les autres, elle, elle me regarde moi, pas la super star qui est en moi. Sait-elle au moins qui je suis ?
"Ouais, si on veut."
OK.
"Tu vas faire quoi avec tout ces trucs ?"
Je suis peut-être un peu trop curieux, et elle me le fait remarquer avec ses yeux qui roulent vers le ciel.
"Je vais re-vivre." Elle ose me lâcher ça comme une bombe, je suis bien trop curieux comme garçon.
Elle commence à marcher loin de moi, n'aimant surement pas le fait que je me mêle de ses affaires. Me trouve-t-elle embêtant ? Elle traverse la route quand le feu passa au vert et se dirige vers une bagnole rouge. Mais, avant de rentrer dedans je me permets de lui attraper le bras. Je suis un chieur et je le sais, mais moi aussi, j'ai besoin de re-vivre. Elle se retourne pour me redécouvrir avec étonnement. Oh, ses yeux sont verts, j'adore.
"Quoi ?" Lâche-t-elle.
J'ose le tout pour le tout ?
"Laisse moi re-vivre aussi."
Elle s'immobilise. Non, elle ne rêve pas. Je viens vraiment de lui demander ça alors que je n'ai aucune idée de qui elle est, de ce qu'elle compte faire avec tout son bazar. Mais pour moi, la solitude était assez pesante. Surtout ces derniers temps. Ok, je suis un inconnu, qui se pourrait être un meurtrier, ou quelque chose dans le genre, mais je suis sympa, elle doit le savoir. Elle ne réfléchit pas plus longtemps que nécessaire, finalement.
"OK."
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Le bruit du silence
RomanceGuillaume Musso a dit « (...) C'est comme le vertige du funambule en équilibre sur un fil. » Vous êtes le funambule, je suis le fil, cette histoire est le vide en dessous. Que faire ? Tenir le coup ou chuter ? Sachez qu'il n'y a pas de retour en arr...