Le bruit du silence

Neuf

Une personne peut redonner l'envie de se battre à une autre

Commissariat

— Vous savez, commence-t-elle. Mon frère était un gars bien. C'était un gars qui méritait de réussir sa vie et d'être heureux. Même sous ses airs de « j'ai besoin de personne », il possédait le plus grand cœur que je n'ai jamais vu. Il me manque.

Il la regarde. Evidemment, ça le touche. C'est, lui aussi un humain. Mais il est impuissant. C'est un flic complètement impuissant pour le moment à cette situation. Cette histoire le dépasse. Il ne peut rien faire à part attendre, soutirer des informations. Et encore ; Andrea ne lui en donne pas plus que ça. Il lui raconte seulement une histoire dramatique. C'est tout. Comme tous les autres qui avaient essayé de résoudre cette énigme avant lui, tous échouaient. Il se laisse choir dans sa chaise et prend un crayon à papier entre ses mains pour claquer la gomme contre la tape dans un rythme régulier.

—Je vais le retrouver vivant votre frère, il leva son regard vers elle en ancrant son regard au siens, il voulait réellement le retrouver. Même si il y passera quelques mois. Pour rien au monde il laisserait cette affaire à un autre flic. Je vous le promets.

Elle laisse une larme franchir la barrière de ses yeux, mais l'écrase aussitôt avec la manche de son sweet-shirt. Deux grosses cernes séparent son visage en deux. Elle est épuisée. Elle en a mare de se battre. Ça fait huit mois, il ne reviendra pas. Une question titille soudainement le policier. Il triture ses doigts, son alliance.

— Ont-ils finit par sortir ensemble ? Demande-t-il un sourire aux lèvres, le premier de cette longue soirée.

Elle reporte son regard vers le policier, un sourire se trace sur ses lèvres également. Creusant des petites fossettes dans ses joues. Comme celles de son frère.

— Encore heureux.