Fais tout ce dont tu as envie de faire
— Allez Louis quoi, bouges toi un peu. Le mariage est dans cinq jours, et si tu veux conquérir ta belle blonde, il faut que tu t'en donnes les moyens ! Ordonna Jimmy en tirant la couette que Louis agrippait fermement.
Celui-ci lâcha une plainte étouffée dans ses oreillers, ce qui fit rire son cousin. Alors qu'il venait rendre visite à Louis, pour lui demander un service que seul lui pourrait faire.
— C'est pour ma lamentable situation amoureuse que tu viens m'emmerder à huit heures du matin ou pour tes histoires personnelles? Ronchonna Louis, la tête toujours enfouie dans son oreiller.
— Un peu des deux...Mais estimes toi heureux que quelqu'un veulent bien te demander quelque chose. Ce qui veut dire que tu es un mec utile, s'exclama Jimmy en allumant la lampe mural.
Louis prit maladroitement son coussin et le balança à l'aveugle dans sa chambre pour tenter d'atteindre Jimmy. Ce fut un échec. Il lâcha un juron et se redressa dans son lit. Les yeux entre ouvert et les cheveux en bataille, il bailla à s'en décrocher la mâchoire puis se leva. Il traversa la chambre en passant devant Jimmy, sans lui adresser le moindre regard. Comme si il ne l'avait pas vu, ce qui est vraisemblablement faux. Celui-ci fronça les sourcils.
— Je suis là ! Râla-t-il.
Il agita ses mains devant les yeux de son cousin en claquant des doigt en même temps. Il continua sans se retourner et sortit de sa chambre.
— Mais qu'est-ce que tu fous ? Demanda-t-il.
— J'ai envie d'aller pisser. Tu veux me suivre jusque là dis-moi ?
Jimmy le regarda blasé et préféra ne pas se préoccuper du Louis ronchon du matin. Il s'engouffra dans les toilettes et en ressortit quelques minutes plus tard. Il retourna dans sa chambre pour enfiler un tee-shirt noir et un jean foncé. Ce sera suffisant pour le moment. Il s'assit dans son lit et posa enfin son regard sur son cousin qui n'avait pas bougé d'un pouce depuis un quart d'heure.
— Je peux savoir ce que tu me veux aussi tôt ? Questionna Louis agacé.
Jimmy émit un râle et fit quelques pas dans la chambre de Louis, pour se retrouver devant lui.
— Je voudrai savoir si tu pouvais me filer un peu de pognon.
Louis releva la tête vers lui, se mettant à rire bruyamment. Jimmy roula des yeux.
— Je ne suis pas ta mère, lança-t-il en rigolant encore.
— Figures-toi que ma mère ne veut pas m'en donner, je lui ai même dit que je ferai à manger pendant une semaine, mais tu sais toi comme moi, que je suis doué seulement en mécanique. Et il me faut de l'argent pour inviter la sexy petite Anna au restaurant. Imagine, si je lui fais des pâtes carbonisées. De quoi j'aurai l'air sérieusement, et puis—
— C'est bon, c'est bon, le coupa-t-il, sachant pertinemment que Jimmy gagnera quoi qu'il arrive. Juste fermes-là, et pense à respirer.
Jimmy sauta sur Louis pour lui faire une étreinte que celui-ci repoussa difficilement. Il se dégagea de sous son cousin pour se diriger vers sa table de chevet. Il sortit son portefeuille, et lui fila un billet de cinquante dollars. Il le tendit à Jimmy qui lui, le regarda longuement.
— Disons que je compte l'emmener dans un restau branché...
Louis leva les yeux au ciel.
— Je ne suis pas un distributeur de billet non plus, grogna Louis en sortant un deuxième billet.
— Je te revaudrai ça, promis ! S'exclama Jimmy en attrapant les deux billets.
— J'en doute fortement.
Il rangea son portefeuille en cuir à sa place initial et referma le tiroir. Il passa ensuite ses mains dans ses cheveux pour les ébouriffer puis prit ensuite sa veste et sortit de sa chambre, Jimmy sur ses talons. Il traversa le long corridor et se stoppa devant le grand miroir qui lui reflétait son reflet. Il se remit en mémoire le mal-être de Rose ainsi que leur conversation de la vieille. Il ne pouvait pas laisser ce fichu objet ici. Il se tourna alors vers Jimmy, une idée en tête
— Tu m'aides à déplacer ça dans le grenier collectif de l'immeuble? Questionna-t-il.
Il ne comprit pas pourquoi il voulait faire une chose pareille, et s'approcha quand même de Louis. Le miroir tenait que sur des vulgaires crochets. Il avait mit ça en attendant de le fixer au mur, mais ça ne lui servirait plus à rien dorénavant. Il railla mentalement une tâche à faire. Louis prit les deux extrémités droites et Jimmy les gauches. Heureusement qu'ils avaient l'un comme l'autre de la force, parce que ce miroir pesait son poids.
Ils eurent du mal à le déplacer jusqu'au grenier, mais une demi heure plus tard, le miroir était recouvert d'un large drap blanc, recouvert pour ne plus rien refléter.
Il fit chauffer deux cafés noirs et y ajouta un nuage de lait et un sucre. Jimmy en saisit un et Louis l'autre. Ils étaient tout les deux accoudés au bar de Louis, Jimmy releva la tête vers son cousin en soufflant sur son café. Ils avaient toujours eu cette complicité depuis la première fois qu'ils s'étaient vus. Quand ils étaient gamins, ils étaient toujours fourrés ensemble à faire les pires bêtises pour énerver leurs parents.
— Tu la revois quand ? Demanda-t-il.
— Pourquoi devrai-je forcément la revoir tout de suite ? Peut-être que je vais la revoir seulement le jour de son mariage. Dans très peur de jour...Ou ça se trouve je ne vais même pas aller à son mariage. Et dans ce cas-là je ne la reverrai plus jamais. Ce qui—
Le téléphone de Louis vibra, lui indiquant l'arrivée d'un nouveau message. Il le déverrouilla et l'ouvrit quand il vit le destinataire.
« J'ai fait des pancakes ce matin, et ils me criaient tous ''appel Louis, appel Louis. '' (Ils savent –je ne sais pas comment- que t'aime ça plus que ta propre vie) Alors...il reste une part pour toi si tu te dépêche un peu. xx »
— Ok. Bon...je la revois dans trente minutes.
Il avala d'une traite son café puis prit les clés de sa voiture. Il confia son appartement à Jimmy et partit en direction de sa bécane. Il faillit tomber, mais se rattrapa à temps à la rampe des escaliers.
Il était de nouveau heureux, de nouveau joyeux, de nouveau amoureux.
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Le bruit du silence
RomanceGuillaume Musso a dit « (...) C'est comme le vertige du funambule en équilibre sur un fil. » Vous êtes le funambule, je suis le fil, cette histoire est le vide en dessous. Que faire ? Tenir le coup ou chuter ? Sachez qu'il n'y a pas de retour en arr...