Ne laisse jamais quelqu'un te dire que tu ne vaux rien
Neuf mois plus tôt
Elle tapait frénétiquement ses doigts contre le volant de sa vieille voiture rouge. Sans artifice. On aurait pu croire qu'elle était sur les nerfs, ou qu'elle venait de rater un entretient d'embauche, mais non. Elle n'aimait juste pas le fait de conduire sous une pluie omniprésente. Elle tombait à flot et lui brouillait la vue, même avec ses essuie-glaces qui battaient à plein fouet, elle ne distinguait guère les arbres qui l'entouraient. Il était extrêmement difficile de conduire par ces temps-là.
L'auto radio diffusait une vieille musique des années quatre-vingt qu'elle aimait particulièrement. C'était un morceau d'hard rock. Rose était une rockeuse de pure souche, même un inconnu aurait pu le remarquer. On la repérait facilement avec sa veste en cuire et ses bottines noires. Elle possédait une longue crinière bouclée blonde qui tournait, au soleil, sur le roux. Ils n'étaient que rarement coiffés. Disons que Rose était souvent stressée, le seul remède qu'elle avait trouvé contre ça, c'était d'enrouler une mèche autour de son index, ce qui forcement créait des nœuds. Peu l'importait après-tout.
Ses cheveux s'accordaient à merveilles avec ses profonds yeux verts qui cachaient un milliard de choses. Rose était d'une beauté rare, mais naturelle. Elle possédait des lèvres rouges comme le sang et un teint pâle. Sa grand-mère lui disait souvent qu'elle ressemblait à Blanche Neige. Ce qui d'ailleurs plaisait beaucoup à la jeune blonde sachant que c'était l'un de ses contes préférés.
Elle commença à fredonner quelques-unes des paroles, tout en regardant le message qu'elle venait de recevoir ; c'était son fiancé, Karl. Il l'avait demandé en mariage il y a deux semaines de ça. C'était un jour banal, elle était minutieusement entrain de beurrer sa tartine de confiture de prune et lui, lisait le journal en buvant un café noir. Il a levé les yeux vers elle, et lui a simplement demandé « Et si on se mariait ? ». Et bien qu'elle fût surprise du contexte de cette déclaration, elle avait accepté sa demande un grand sourire aux lèvres et le cœur battant à vive allure. Maintenant, il était doublement préoccupé quand elle rentrait tard le soir. « Comme une maman », pensait souvent Rose.
Elle porta le cellulaire devant ses yeux pour lire le message, tout en se concentrant sur la route. Etonnement, elle arrivait à faire les deux en même temps. Karl lui demandait de bientôt rentrer, car il n'aimait pas qu'elle roule par ce temps désastreux. Elle tapa un rapide message sur son vieux téléphone lui disant qu'elle serait bientôt là, et le reposa sur le siège passager. Elle sentait le vent se heurter contre les parois de sa voiture, ce qui la fit frissonner. Surtout qu'elle ne portait qu'un simple tee-shirt en dessous de sa veste. Plus les minutes passèrent, plus sa voiture ralentissait, jusqu'à s'arrêter complètement dans un bruit qui effraya Rose. Elle venait de tomber en panne, en plein milieu de nulle part, à vingt minutes de chez elle environ, avec une pluie torrentielle qui tombait dehors. Elle laissa tomber sa tête contre le volant lourdement et le klaxonne retentit, la faisant sursauter. Elle s'insulta mentalement de ne pas avoir pensé à aller chez le garagiste quand son fiancé le lui avait conseillé. Après tout, cette voiture était presque aussi vieille qu'elle. Elle ne pouvait que s'en prendre à elle-même cette fois-ci. Elle balaya des yeux le tableau de bord ainsi que le reste de la voiture. Son regard s'accrocha à son téléphone. Son dernier espoir. Elle le prit dans l'idée d'appeler un garagiste, mais personne ne répondait, le réseau étant trop faible. Elle imita un pleure en se sentant stupide. Puis se mit à rire, un rire de désespoir. Cette situation ressemblait étrangement à une scène des films qu'elle évitait de regarder.
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Le bruit du silence
RomanceGuillaume Musso a dit « (...) C'est comme le vertige du funambule en équilibre sur un fil. » Vous êtes le funambule, je suis le fil, cette histoire est le vide en dessous. Que faire ? Tenir le coup ou chuter ? Sachez qu'il n'y a pas de retour en arr...