Chapitre 25 - La Cendrillon du jour

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Lorsque Capucine passa devant la caisse du petit commerce après avoir poussé la porte et qu'elle salua la vendeuse, elle eut soudainement l'impression d'avoir été seule à entrer. Alors dans un soupir, elle se retourna et eut confirmation que Pierre se tenait encore dehors et regardait l'enseigne du magasin.

— Non mais qu'est-ce que tu fous ? râla-t-elle deux secondes plus tard.

— Je ne savais même pas que ce genre de magasin existait encore, souffla en retour Pierre tandis que Capucine remuait la main pour lui faire comprendre qu'il fallait qu'il se grouille.

— Ça ne t'arrive jamais de faire du shopping ? se moqua la brune.

— Non.

Pour le coup, ce fut la conseillère pénitentiaire qui se sentit le plus mal à l'aise. Car malgré l'ironie dans sa voix, le blond avait répondu avec une telle sincérité qu'elle se sentait bête désormais. Bah oui, après tout, il lui avait bien dit qu'il portait les vêtements de son père...

— Jamais de sorties en ville ? tenta-t-elle une dernière fois.

— Pas vraiment, lui avoua Pierre. Je quitte ma maison pour aller travailler et après le boulot, je rentre.

Quelle vie triste, songea-t-elle.

Capucine ne pouvait pas imaginer sa vie sans ses petits repas chez Ondine, même si parfois leur relation mère-fille était un peu compliquée. La jeune femme ne pouvait pas non plus imaginer sa vie sans ses deux amies, même si là, encore une fois, c'était compliqué actuellement puisqu'elles étaient en froid.

— Une vie sans shopping, sans restaurant, sans voir des gens dans la rue tout simplement ? Mais ce n'est pas une vie ! s'exclama-t-elle avant de se diriger vers la deuxième pièce du commerce.

C'était Élodie qui lui avait fait découvrir les lieux, quelques années auparavant. Et depuis, que ce soit elle ou bien ses amies, toutes les trois avaient fait de sacrées affaires.

— Tu as dit que mes vêtements étaient démodés, mais ce n'est pas très actuel ici, nota Pierre qui l'avait suivie.

— Merci Einstein pour cette remarque, rigola Capucine. Sauf qu'il y a démodé et il y a vintage.

L'air perdu du blond fit comprendre à la jeune femme qu'il ne voyait pas vraiment la différence.

— Fais-moi confiance, conclut-elle.

— Plus facile à dire qu'à faire, marmonna Pierre en regardant les étagères.

Le regard noir de Capucine passa inaperçu. Non mais est-ce qu'il se foutait de sa gueule ? C'était quand même lui qui était venu lui demander de l'aide !

— Je sais que tu portes les vêtements de ton père depuis longtemps alors je me suis dit que si nous restions un peu dans les mêmes époques vestimentairement parlant, tu te sentirais plus à l'aise pour ton rendez-vous.

Est-ce que Léane avait raison ? Est-ce qu'elle était en train de transformer Pierre en mission sauvetage ? Agacée par le fait que son amie avait probablement dit vrai, elle soupira.

— C'est bien ça, non ?

La question de Pierre, dix secondes plus tard, coupa court à la réflexion de Capucine. Et lorsque la brune posa le regard sur la chemise à petits carreaux que lui montrait le blond, elle ne put pas s'empêcher de rire.

— En effet, ça se rapproche de ton style vestimentaire, enfin de celui de ton père. Mais il faut définitivement que tu apprennes à choisir un vêtement à ta taille.

— Il est où le problème ? demanda Pierre en mettant la chemise devant lui.

Le problème ? C'était qu'il s'agissait sans aucun doute d'un XL et qu'il taillait plus du... Quelle taille il faisait d'abord ? Avec ses vêtements trop larges, ce n'était pas évident à voir.

Mission célibat (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant