Chapitre 10 - L'intrus

928 113 28
                                    

Ce soir-là, les trois amies avaient décidé d'aller dans un nouveau bar, parce que changer les habitudes parfois, ça avait du bon.

Dès leur premier pas dans le commerce, Léane ne put s'empêcher de dire que ce n'était pas à la hauteur de leur lieu de retrouvailles. Élodie quant à elle, décida de laisser une chance au bar. Après tout, on ne pouvait pas juger en deux secondes...

— Bon bah ça va pas être l'éclate, soupira Léane.

Capucine lui donna un coup de coude pour qu'elle se taise. Parce qu'elle savait qu'Élodie avait besoin de s'amuser ce soir pour faire passer son chagrin.

— Oui bon, on va voir quoi ! se reprit la blonde dans un roulement d'yeux.

Ravie de cet effort, Capucine offrit un signe de tête en guise de merci à son amie.

— C'est sympa la musique latine, commenta Élodie qui commençait déjà à remuer des épaules.

La conseillère pénitentiaire fut contente. Chaque fois qu'il y avait de la musique, la châtaine avait envie de bouger et de danser. Et justement, elle en avait grandement besoin en ce moment.

— Bon, c'est moi qui paie la première tournée, déclara Léane en repoussant une mèche de sa queue de cheval parfaitement réalisée.

— On n'aura pas de place, remarqua Élodie.

En effet, comme tous les samedi soirs, il y avait du monde et sans avoir réservé, obtenir une table semblait relever du parcours du combattant.

— Tant pis, on boira debout, ou bien on ira dehors. L'importance c'est d'avoir un truc à boire ! répliqua joyeusement Léane.

A ce moment-là, Capucine comprit que sa deuxième amie n'avait pas eu une journée parfaite non plus. Décidément...

— Je prends un Mojito fraise, déclara Élodie.

— Pina Colada, commenta à son tour Capucine.

— Et un Cosmopolitan pour moi, termina Léane.

Deux secondes plus tard, elle était en train de se hisser parmi la foule en lançant des "pardon" bien forts qui lui ouvraient presque la route comme si elle était une princesse. Il faut dire qu'avec son grand décolleté, son jean moulant et ses talons, elle était ravissante.

Seule Élodie était venue avec des chaussures plates. Quand elle n'avait pas le moral, elle n'avait pas envie de se faire belle. Et c'était un détail que Capucine, en tant qu'amie attentive, avait remarqué.

Lorsqu'elles entendirent la voix de Léane, quelques minutes plus tard, elles comprirent que la jeune femme n'avait pas assez de mains pour porter les trois cocktails. Aussi, elles s'empressèrent de rejoindre leur amie, certes avec moins de facilité, mais l'importance fut qu'elles firent par être à ses côtés.

— Les musiques latines, c'est nul ! souffla Léane quelques secondes plus tard. Mais ça amène la bonne gent.

Ses yeux détaillaient sans gêne un homme qui suivait le rythme de la musique, les yeux fermés, un verre à la main. Avec sa chemise légèrement ouverte, Capucine n'aurait su dire s'il était plus sexy que ridiculement démodé ou bien l'inverse. Mais visiblement, il avait un truc qui attirait la blonde. Et ce fut le cas, jusqu'à ce que cette dernière s'écrie d'un air choqué :

— Attends, c'est moi ou c'est le Pierre que ta mère veut te coller au cul ?

Surprise, Capucine haussa un sourcil puis regarda dans la direction que Léane montrait du doigt. Là, sa bouche s'ouvrit en grand, car son amie ne s'était pas trompée. En effet, en voyant ce pantalon démodé, ces cheveux plaqués en arrière et ce polo dégueulasse, elle sut qu'il s'agissait bien du Pierre de Corine.

Mission célibat (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant