Mission célibat (Terminée)

Chapitre 43 - La routine, ou presque (NC)

Jeudi 15

En arrivant au boulot, le lendemain matin, Capucine affichait un grand sourire.

Le temps était doux. Le soleil était déjà au rendez-vous. Ses clients de la journée étaient tous des gars avec qui le courant passait bien (oui, il y avait bien ce nouveau, mais Cap était sûre que tout se passerait bien). Elle avait reçu un message de Léane à propos de l'affaire d'Idriss et malgré les reproches de celle-ci, son amie acceptait de voir son chouchou (heureusement, parce qu'elle avait tout de même mis une semaine avant de donner une réponse). Et surtout, surtout Cap avait le souvenir d'une fin d'après-midi torride passée avec le beau Sacha.

Autant dire qu'elle avait eu un chouette 14 juillet avec son bel étudiant.

Alors que la conseillère pénitentiaire se présenta à l'accueil pour prévenir de sa venue, des flashs de la veille envahirent son esprit. Elle ressentit à nouveau les mains de Sacha sur son corps. Elle entendit sa voix murmurer dans son oreille. La chaleur la gagna à nouveau et son cœur s'emballa.

Ce n'était absolument pas professionnel de repenser à cet après-midi dans les draps de Sacha alors qu'elle était sur son lieu de travail. Décidément, son beau mâle avait vraiment un pouvoir sur elle. Peut-être trop d'ailleurs ? Parce que jamais ô grand jamais la conseillère pénitentiaire avait été distraite pendant ses heures de boulot.

— Mademoiselle Locate ?

Suite à cet appel, Capucine croisa le regard de l'homme de l'accueil. Pas de pupilles brillantes, pas de fossette, pas de torse nu et encore moins de corps nu. Cap n'était pas chez Sacha. Et le visage de son interlocuteur n'avait vraiment rien à voir avec son copain. Pour le coup, ça la refroidit aussitôt.

— Euh oui pardon, vous avez dit ? demanda-t-elle un peu gênée.

Fichu Sacha, même quand il n'était pas là, il arrivait à lui faire tourner la tête.

— J'ai dit que vous pouvez y aller. Vous bloquez l'accès à l'accueil.

La honte l'envahit.

— Oh pardon, s'excusa-t-elle en se retournant pour voir s'il y avait foule derrière elle.

Il y avait juste un livreur. Ceci dit, elle eut l'impression que toutes les personnes du coin avaient deviné qu'elle repensait à ses parties de jambes en l'air.

Alors sans plus s'attarder, elle prit le chemin du couloir menant aux salles d'entrevue. Comme toujours, elle salua quelques gardiens. Elle avait ses têtes. Certains étaient sympathiques et lui offraient un vrai sourire. D'autres par contre, semblaient ne pas vouloir s'abaisser à saluer une femme. Ou bien c'était elle qui se faisait des idées.

Peu importait, de toute façon,c e n'était pas ça qui allait gâcher sa journée. La veille, elle avait pu profiter du jour férié, elle avait eu des bonnes nouvelles et aujourd'hui... Aujourd'hui, tout s'annonçait bien.

— Monsieur Gallo est déjà là, l'informa Yvan.

C'était un des gardiens qu'elle voyait le plus dans cette prison.

— Merci, souffla-t-elle avant d'entrer dans la pièce.

Ses talons martelèrent le sol jusqu'à ce qu'elle arrive devant le prisonnier. Là, elle offrit un sourire à l'homme qui, remarqua-t-elle, avait une main menottée à la table. Ce détail la troubla.

— Vous devez être Capucine Locate, lâcha une voix rauque dont l'accent italien était plus que percevable.

— Oui, c'est moi, répondit-elle en hésitant à s'asseoir.