Chapitre 8 - La visite de l'enquêtrice

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Vendredi 28

En rentrant du boulot, épuisée par sa semaine, comme toujours, Capucine découvrit sa mère sur son paillasson et ce fut plus fort qu'elle : un soupir lui échappa. En effet, la jeune femme aurait largement préféré trouver un bouteille de vodka que sa génitrice. Mais bon, on n'avait pas toujours ce que l'on souhaitait...

— Eh ben, je vois que ma présence t'enchante ! balança Ondine dans un faux air blessé.

La vérité, c'est que sa mère savait avant même que Capucine n'arrive que sa fille serait agacée. Parce que lorsque madame Locate se déplaçait en personne chez quelqu'un sans avoir été invitée, la plupart du temps, ce n'était pas une partie de plaisir.

Puis, il ne fallait pas oublier que la dernière fois que les deux femmes s'étaient vues, Capucine avait quitté le repas de sa mère après un discours pas tout à fait agréable. Et depuis, aucune des deux n'avaient pris de nouvelles. Capucine était même arrivée à se demander si elles se faisaient la gueule, chose qui aurait été compréhensible après son départ précipité.

— Bonsoir maman, je vais bien merci. Et toi ? ironisa la jeune femme en enfonçant la clé dans la serrure pour ouvrir sa porte.

Une fois ceci fait, Capucine poussa le gros rectangle de bois gris et fit un pas dans son couloir. Elle n'aimait pas le reconnaître mais elle jalousait parfois la capacité qu'avait sa mère à passer à autre chose après un conflit.

— Alors, tu me fais rentrer ou tu comptes me laisser sur ce paillasson ? lança Ondine en montant le menton.

Capucine détestait le dire mais cette fierté qui pouvait parfois l'empoisonner, elle la tenait de sa mère. Et elle ne savait toujours pas si elle la détestait tant car elle lui venait de sa génitrice ou tout simplement car elle lui pourrissait la vie.

— Vas-y, entre ! souffla-t-elle. Fais comme chez toi, comme tu sais si bien le faire, murmura Capucine pour elle-même.

La concernée ne se fit pas prier et s'empressa d'entrer dans l'appartement de sa fille.

— Hum, je vois qu'il y a du laisser-aller ! commenta aussitôt Ondine en passant son doigt sur le meuble à chaussures.

La brune contrôla sa respiration pour essayer de rester calme malgré le comportement de sa mère. Comment pouvait-elle aussi horripilante ?

— Et si tu me disais ce que me vaut ta visite ?

— Tu ne proposes pas à boire à ton invitée ? rétorqua la concernée.

Capucine eut envie de dire qu'Ondine n'était pas son invitée, car celle-ci s'était auto-invitée, mais elle choisit de se taire à la place. De toute façon, c'était toujours ainsi avec sa mère. Autant elle pouvait l'aimer, car elle était celle qui lui avait donné la vie et qui l'avait élevée, autant elle lui sortait par les yeux. Ce n'était pas une situation facile à vivre.

— J'ai de l'eau plate, eau gazeuse, jus de pamplemousse ou bien...

— Un café ça ira très bien.

En silence, Capucine se dirigea vers sa cuisine. Sa jolie petite cuisine dans laquelle il lui arrivait de faire des gâteaux pour se calmer. D'ailleurs, elle avait une soudaine envie de cuisiner tout à coup...

Ondine quant à elle, alla s'asseoir dans le canapé.

— Ton appartement manque vraiment de personnalité, commenta sa mère après quelques secondes d'observation.

C'était ce qu'elle disait chaque fois qu'elle s'invitait chez sa fille. Et à chaque fois, Capucine laissait son logement tel quel, parce qu'elle estimait que la décoration de son habitation ne regardait qu'elle et qu'elle ne voulait pas faire plaisir à sa mère en changeant quoi que ce soit.

Mission célibat (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant