Vendredi 9
En quittant son boulot, Capucine fit un signe de tête à son collègue de travail, Thibaut, et cela était si rare que le concerné fronça les sourcils, se demandant sûrement ce que cela voulait dire. Mais en vérité, il n'y avait rien de méchant ou de calculateur derrière cette marque de politesse.
Visiblement de bonne humeur, la jeune femme qui marchait désormais sur le trottoir, sourit en lisant un message sur son portable. Le destinateur du SMS lui disait qu'il l'attendait. Trop occupée à textoter une réponse, Capucine ne vit pas la personne devant elle et lui fonça dedans.
Tout d'abord surprise par le choc, elle mit deux petites secondes avant de comprendre ce qu'il venait de se passer. Elle mit deux autres secondes pour réaliser que l'individu avec qui elle avait eu une collision n'avait pas explosé de colère en lui disant de regarder où elle allait. Et enfin, elle mit deux secondes supplémentaires pour relever la tête et lorsque ce fut fait, ses yeux plantèrent dans des iris qu'elle connaissait bien désormais.
Sacha.
— Tu dois sacrément aimer la personne à qui tu réponds sur ton portable si ça te fait même oublier de regarder devant toi, plaisanta le jeune homme. Fais voir ton destinataire quand même, question que je m'assure que je n'ai pas de concurrent ?
Bien évidemment, il n'avait dit cela que pour blaguer, car il avait reçu les réponses de Capucine en direct et savait donc qu'il avait été son seul destinataire.
La brune roula des yeux puis sourit avant de déposer un baiser au coin des lèvres de l'ex-étudiant en arts.
— Comment va ton bras ? demanda-t-elle ensuite en réalisant qu'il ne portait plus son écharpe.
— Il se porte comme un charme, répondit Sacha.
En le voyant aujourd'hui, on aurait pu croire que rien ne s'était passé. Comment faisait-il ? Si ça avait été elle, Capucine était sûre qu'à l'heure qu'il était, elle aurait encore été coincée dans son lit.
— Comment était ta journée ? l'interrogea à son tour le châtain.
— Plutôt bonne, avoua Cap.
Elle avait été de bonne humeur, ses clients ne lui avaient causé aucun problème, ses collègues avaient été plus ou moins absents donc elle avait été tranquille, et les heures étaient vite passées.
— On y va alors ?
Parce que la dernière fois qu'ils s'étaient vus, ils avaient parlé des œuvres de Sacha, celui-ci avait proposé à la conseillère pénitentiaire de faire une petite visite privée de son atelier de créateur. Pas encore exposé en galerie (ou presque pas), le jeune homme possédait cependant déjà un petit studio dans lequel il mettait la plupart de ses créations. Petit studio qui lui servait aussi de repère pour laisser libre cours à son talent artistique.
Autrement dit, il s'apprêtait à lui faire découvrir son petit cocon.
— On y va ! annonça Capucine.
Sentir la main de Sacha attraper la sienne était toujours aussi perturbant et agréable à la fois.
Durant plusieurs minutes, ils marchèrent en parlant de tout et de rien. C'était tellement cool d'avoir une relation ainsi. Enfin, c'était surtout cool lorsque la jeune femme ne passait pas son temps à se poser des questions et lorsqu'elle tournait le dos à son amie « l'angoisse de l'engagement ».
— Il n'y a pas grand monde qui a vu mon studio, lui avoua Sacha quelques instants plus tard tandis qu'ils avançaient dans la rame du métro.
— Vraiment ? s'étonna Capucine.
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Mission célibat (Terminée)
Chick-LitCapucine, jeune femme trentenaire, vit tranquillement sa petite vie. Boulot, amies fêtardes, célibat prolongé, Cap a sa petite routine. Oui enfin ça, c'est la version que la conseillère pénitentiaire aimerait donner. Parce que la vérité, c'est que d...