Chapitre 19 - L'entre-aide

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Vendredi 11

Lorsque Capucine, après la fin de son boulot, prit le chemin pour rejoindre le lieu de rendez-vous avec Pierre, elle ne savait pas vraiment à quoi s'attendre.

Après la courte conversation qu'ils avaient eue le samedi et le chantage dont avait fait preuve le blond, la conseillère pénitentiaire s'était sentie piégée. D'ailleurs, Léane et Élodie avaient confirmé que c'était ce qu'elle était lors de la soirée précédente (une fois que Gaël était parti et que la tension entre la châtaine et la plus claire avait disparu).

Et même si la plus forte d'entre elles lui avait dit qu'il fallait qu'elle essaie de retourner la situation, celle qui venait de quitter la troupe des célibataires avait été plus sage et lui avait dit qu'il suffisait juste qu'elle l'aide un peu et qu'ensuite, elle serait libre. Bien qu'elle se doutait qu'elle ne serait pas libérée aussi facilement que pensait Élodie, Capucine avait accepté le plan de cette dernière.

Voilà pourquoi elle était désormais en bas d'un bâtiment qui semblait plutôt moderne. Surprise, la jeune femme vérifia l'adresse que lui avait envoyé Pierre. Était-ce son lieu de résidence ? Est-ce que le blond était friqué en fait ? Corine avait toujours dit que financièrement, il s'en sortait bien, mais de là à habiter dans un truc pareil ?

— Ah Capucine ! Je suis là !

La brune tourna la tête sur sa droite et découvrit le fan de tenues démodées. Sacoche à la main, il semblait sortir du boulot.

— Je suis désolé, ma formation a duré plus longtemps que prévu.

Alors ce bâtiment n'était pas sa résidence ? Cela aurait été trop bizarre de toute façon.

— Bon, tu as demandé mon aide, je suis là. Qu'est-ce qu'on fait ?

Capucine avait envie de se débarrasser le plus vite possible de sa mission.

— Je ne sais pas vraiment. C'est toi qui as trouvé ce Liam, c'est toi qui sais comment il faut faire.

La jeune femme eut du mal à ne pas céder à son envie de se moquer du banquier. Parce qu'il venait clairement de lui faire comprendre qu'il ne savait pas comment on faisait pour rencontrer des gens alors que c'était tout de même la base.

— Écoute, souffla-t-elle avant de se pincer l'arrête du nez. On devrait d'abord trouver un endroit plus agréable qu'un trottoir si on doit prévoir un plan.

— OK. J'habite un coin plus tranquille, on peut peut-être aller chez...

Pierre s'arrêta en voyant que Capucine venait de lever la main.

— Alors déjà, ne propose pas d'amener la femme chez toi dès la première seconde, sinon elle va croire qu'elle est juste un plan cul et jamais elle n'acceptera de te suivre à un repas de famille par la suite.

Le visage du concerné se figea. Visiblement, la remarque de Capucine l'avait surpris.

— Ah mais non, c'est pas ce que je voulais dire ! s'affola subitement Pierre. Tu parlais juste d'un endroit pour...

— Oui, j'avais compris ! le coupa-t-elle. Mais considère cette réplique comme ta leçon numéro 1.

En l'espace d'une minute, Capucine avait réussi à prendre le dessus sur la situation. Peut-être allait-elle appliquer les conseils de ses deux amies finalement ?

Elle était une femme de parole, donc elle allait véritablement aider le blond à trouver une fausse copine pour sauver son estime aux yeux de sa mère. Mais elle allait peut-être également faire comprendre à Pierre que l'on ne faisait pas chanter la conseillère pénitentiaire !

Mission célibat (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant