Samedi 15
Si Capucine avait pu échapper à l'invitation de sa mère la semaine précédente, pour la suivante, ce ne fut pas le cas. Aussi, à quelques minutes des douze heures, la brune toqua à la porte d'Ondine.
— C'est pas trop tôt ! rouspéta la femme en ouvrant à sa fille. J'ai bien cru que tu n'allais jamais arriver !
— Moi aussi je suis contente de te voir maman, ironisa Capucine avant d'entrer dans le couloir.
— Pierre est déjà là, et depuis longtemps. Lui au moins m'a aidée à cuisiner, contrairement à la fille ingrate que tu fais !
Ce fut plus fort qu'elle, Capucine roula des yeux. Chaque fois que sa mère parlait du fils de Corine, c'était toujours pour dire à quel point il était formidable.
— Ah ! Capucine est là ! s'exclama Corine en arrivant dans le couloir.
C'était limite si elle ne semblait pas plus heureuse de voir la jeune femme que sa propre mère. Non en fait, c'était totalement le cas.
— Pierre ! hurla-t-elle avant de faire la bise à la brunette. Tu es ravissante dans cette combinaison, commenta-t-elle ensuite.
Contrairement à Ondine qui n'avait pas été capable de dire autre chose qu'une critique à sa fille, Corine avait remarqué que Capucine avait fait un effort vestimentaire.
— Merci, sourit la concernée.
— Bon, je vais avoir besoin de toi et Pierre pour la confection des toasts, déclara subitement Ondine.
Une fois de plus, cela sentait les plans pourris de sa mère et de son amie pour que Pierre et Capucine se rapprochent. Mais la brune décida de ne pas faire de remarque. Après tout, ce n'était que l'histoire de quelques minutes. Ensuite, une fois à table, elle reparlerait de Liam, question de rappeler à Ondine que sa fille était déjà casée.
— Bonjour, souffla Capucine en entrant dans la petite cuisine de sa mère quelques secondes plus tard.
C'était étrange de voir un homme dans cette pièce. Car la dernière fois qu'elle en avait vu un, il s'agissait de son père, quelques mois avant qu'il ne soit hospitalisé à cause de son cancer.
— Bonjour, répondit Pierre sans même se donner la peine de tourner la tête pour regarder Capucine.
Au moins, les deux adultes étaient sur la même longueur d'onde : ils n'étaient ici que pour faire plaisir à leurs mères.
— Ondine a dit qu'on devait se charger des toasts ?
C'était peut-être la phrase la plus longue qu'elle avait adressée à Pierre depuis que leurs mères étaient amies. Pourtant, en trois ans, ils s'étaient souvent croisés et Ondine ainsi que Corine avaient déjà préparé des plans du genre pour qu'ils soient amenés à discuter.
— Oui. Ma mère a amené du houmous, il est à droite du comptoir, l'informa le blond.
Comme à chaque fois, Pierre avait coiffé ses cheveux en arrière. La tonne de gel qu'il avait mis donnait l'impression que sa chevelure était grasse. Le polo bleu marine qu'il portait était affreux, quant au pantalon blousant beige, Capucine préférait faire comme si elle n'avait rien vu.
Même ses yeux en amande et bleus n'arrivaient pas à remonter la pente. Pourtant, Corine ne cessait de venter le regard de son fils en disant que les femmes allaient se perdre dans le bleu océan de ce dernier.
— Couteau, demanda Capucine en tendant la main.
Pierre s'exécuta et tendit l'objet à la jeune femme.
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Mission célibat (Terminée)
ChickLitCapucine, jeune femme trentenaire, vit tranquillement sa petite vie. Boulot, amies fêtardes, célibat prolongé, Cap a sa petite routine. Oui enfin ça, c'est la version que la conseillère pénitentiaire aimerait donner. Parce que la vérité, c'est que d...