Chapitre 39 - Besoin d'un plan

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Tendue, Capucine toqua contre la porte devant elle. Puis parce qu'elle n'était pas sûre d'avoir été entendue, elle renouvela l'opération deux fois. Les coups secs étaient destinés à faire comprendre l'urgence de la situation de la conseillère pénitentiaire.

Même si la jeune femme n'avait pas le badge du portail, elle avait réussi à rentrer dans le petit quartier grâce à des gens qui sortaient justement de la résidence. Comme quoi, c'était parfois facile de détourner les obstacles...

Aussi, lorsque Pierre ouvrit et qu'il découvrit la brune, il parut surpris.

— Bonjour ! s'exclama Capucine avant de pratiquement défoncer l'épaule du blond.

Il eut envie de lui dire de faire comme chez elle, mais réalisa aussitôt que c'était déjà le cas. Et alors que Pierre s'apprêtait à la saluer et lui demander si ça allait, la brune ne lui en laissa pas la possibilité :

— La dernière fois, tu avais besoin de moi pour ton affaire de date. Eh bien aujourd'hui, c'est mon tour !

N'avait-elle pas compris le principe de faire pression ? Bon certes, Pierre n'avait jamais véritablement voulu la faire chanter, mais dans la logique des choses, elle était la seule à avoir été redevable. Donc sa venue était...

— Je serais bien aller voir mes amies, mais Élodie bosse aujourd'hui ! lança Capucine, ce qui coupa court aux réflexions de Pierre. Eh ouais, la vie est dure dans le commerce. Quant à Léane, elle sort tout juste d'un rendez-vous médical alors je ne voulais pas l'embêter.

Autrement dit, lui par contre, elle pouvait largement venir le faire chier. Quand est-ce qu'elle en était arrivée à cette conclusion ? Il l'ignorait.

Mais ce qu'il ignorait aussi, c'était que Léane avait appris de la part de son médecin que le cancer était en rémission. Contre toute attente, les séances chimio avaient fonctionné (elles avaient mis du temps pour faire flipper tout le monde) et hormis un suivi, l'homme en blouse blanche n'avait rien demandé de plus.

Alors autant dire que Capucine avait souhaité laisser la blonde souffler et profiter du cadeau que la vie lui faisait plutôt que l'embêter avec ses histoires de mensonges.

— Oh, mais tu as du monde ? demanda la brune en entendant la télé.

Est-ce que Jennifer était là ? Avait-elle interrompu un moment important ? Cela venait de piquer la curiosité de Capucine qui monta le menton pour voir au loin.

— Non, c'est juste une vieille habitude. Je laisse la télé allumée, ça fait un peu de présence.

Contrairement à Sacha qui prenait le métro pour le bien de la planète (bon, c'était surtout car à l'époque, il n'avait pas de voiture, mais chut !), Pierre gaspillait de l'électricité. Quel gosse de riche. Enfin, il n'était pas véritablement un gosse de riche, mais Capucine décida de garder l'insulte.

— D'accord, souffla la jeune femme en levant les épaules pour faire comprendre au fils de Corine que de toute façon, elle s'en foutait complètement.

Durant quelques secondes, elle faillit se perdre à nouveau dans la contemplation de la demeure. Mais elle s'obligea à se montrer plus forte. Après tout, si elle était venue ici, c'était pour que Pierre l'aide. Alors ce n'était pas le moment de se perdre et de fantasmer sur les lieux.

— Comme je t'ai aidé pour Jennifer, je me suis dit que tu pourrais faire pareil pour Sacha.

Le silence de Pierre permit à la conseillère pénitentiaire de continuer :

— Je lui ai parlé de ta fête d'anniversaire et Sacha m'a clairement fait comprendre qu'il aimerait être véritablement lui auprès de ma famille désormais. Sauf qu'aux dernières nouvelles, aux yeux de ma mère, il s'appelle toujours Liam et est comptable.

Mission célibat (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant