Mission célibat (Terminée)

Chapitre 35 - Officialisation

Dimanche 4

Son dernier jour de la semaine, même si ce n'était pas habituel pour Capucine qui aimait généralement passer son dimanche en mode feignasse qui se gavait de nourriture grasse devant son écran télé, la jeune femme le passa avec un bel étudiant en arts.

Certes, la veille, elle avait bu dans le but d'oublier qu'elle avait des décisions à prendre. Mais parler avec Léane de leur vie et surtout de celle des autres, ça lui avait fait réaliser que tant qu'elle n'essayait pas pleinement d'avoir une relation avec Sacha, elle ne pouvait pas savoir si ça marcherait ou pas. Cette crainte de se chier, cette crainte de ne pas s'attacher et cette crainte au contraire d'aimer, il fallait qu'elle les écrase et soit plus forte.

Aussi, tout en prenant son courage à deux mains, elle avait envoyé un SMS au châtain vers le coup des neuf heures du matin (pas de grasse mat possible à cause de ses voisins qui avaient décidé de faire leur sport du jour en sautant comme des éléphants). Dix minutes plus tard à peine, elle avait reçu confirmation comme quoi Sacha était libre.

— Je suis tellement content que tu m'aies proposé qu'on se voit ! avoua Sacha lorsqu'il embrassa Capucine au coin des lèvres.

Elle savait très bien pourquoi il disait cela : malgré leurs nombreux baisers échangés dans l'appartement du jeune homme, Cap avait dit à Sacha qu'elle avait besoin de temps pour savoir où elle en était avec cette possible officialisation. Et bien évidemment, l'étudiant en arts avait compris qu'elle allait lui donner une réponse.

— Sacha, en ce qui concerne ta demande...

— Et si on allait se prendre une table avant ? proposa ce dernier.

C'était la première fois qu'elle voyait son visage tendu de la sorte. On y percevait de la joie mais tellement d'appréhension aussi. Ce fut en partie pour cette raison que la brune attrapa la main de libre de Sacha (qui avait toujours son écharpe d'immobilisation) et le força à rester à ses côtés.

— Non, la table attendra.

Peut-être stressait-elle autant que le châtain.

— Je sais que nous apprenons à nous connaître et que je suis parfois difficile à comprendre, j'ai du mal à me comprendre moi-même alors... Enfin ce n'est pas le sujet. Comme je t'ai déjà dit, je t'apprécie. Je ne suis pas en mesure de dire les mots que tu m'as dit et...

— Donc c'est un non, la coupa Sacha.

On aurait cru qu'il avait pris dix ans en deux secondes. Les traits de son visage étaient tellement tendus.

— Non.

Là, Capucine réalisa son erreur.

— Non, enfin je veux dire que non, ce n'est pas un non !

Encore douteux, Sacha ne dit rien.

— Ça veut dire que je ne suis pas contre l'officialisation.

L'étudiant en arts venait de rajeunir.

— C'est vrai ? dit-il, comme abasourdi.

— Oui, pourquoi tu doutes ? s'étonna Capucine.

Bon, c'était vrai qu'elle avait tardé à donner sa réponse et elle n'avait pas toujours été du genre réceptive face aux perches que Sacha lui avait lancées. Mais là, elle prenait vraiment une décision.

— J'aimerais t'enlacer et te soulever mais avec un bras immobilisé ça risque d'être compliqué, avoua le jeune homme en rigolant.

Cap sourit.

Sacha aurait pu demander comment ça se faisait qu'elle disait oui aujourd'hui alors que quelques jours auparavant elle avait semblé perdue. Mais il ne le fit pas, peu désireux de gâcher cet instant.