𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 𝟷𝟺

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30 juin

Le car se stoppa nous indiquant que nous sommes arrivés à destination et du Naza résonne toujours autant dans le véhicule avec les voix des joueurs. Je récupère mes affaires et sors du bus.
Kazan, stade du Kazan Arena. On est actuellement dans le même stade du premier match contre l'Australie. J'ai des frissons juste à attendre les supporters, chantés leurs chants dédiés aux joueurs. On se dirige vers les vestiaires, avec les caméras braquées sur les joueurs, ces fameux qui sont en huitièmes de finale et qui jouent l'une des meilleures affiches de match depuis le début de la compétition. Les joueurs sont tous concentrés, avec leur musique, ou en train de parler. Je fais mes stories pour le compte des Bleus, mais aussi les photos avec Baptiste.

Dans les vestiaires, la musique des gars résonne même jusqu'aux couloirs. Nous bruyants ? Pas du tout... Je décide pour aujourd'hui, de laisser tout le monde tranquille pour se concentrer au maximum. Du coup, je me retrouve à discuter avec mon coéquipier de photographie, tout en se baladant dans le stade. Je dois avouer qu'on a bien rigolé. On re-rentre avec Baptiste dans les vestiaires, en discutant avec le sourire. Je tourna alors la tête en direction de mon trio, sauf que j'observe la tête dépitée de Lucas, voire même énervé et un Kylian qui observe la situation et parle avec le numéro 21. Hugo lui se concentre et se prépare. Après quelques secondes, Lucas se tourna en me regardant et réussi à décrocher un sourire. Je me demande sérieusement ce qu'il a, limite ça m'inquiète. Baptiste me quitte après nos discussions.
Je me décide à me préparer, moi aussi au niveau du matériel. Quand j'ai fini mes occupations, j'entends Hugo qui m'appelle et m'indique de venir à côté d'eux. Je m'assois entre Kylian et Hugo. Lucas, lui, est à la gauche de mon meilleur ami. On discute alors un peu, abordant le sujet du match et de la pression qu'ils ont tous. Lucas participe peu aux discussions, plongé dans ses pensées. Je les encourage du mieux que je peux avec mes paroles, même si j'ai peur d'être maladroite. Les Bleus partent à l'entraînement d'avant-match et j'arrive à décrocher un sourire de Lucas, ce qui me rassure. Lors du retour à l'intérieur, ils sont interrompus dans leurs discussions par le coach :

Didier : Bon, on vient bientôt rentrer sur le terrain donc j'en profite pour faire mon speech maintenant. Qu'importe le résultat, sachez que tout un staff est derrière vous mais aussi un peuple. Donnez-vous à fond dans ce match, profitez, prenez du plaisir. Vivez ce match comme si c'était le dernier. Je sais que vous stressez beaucoup face à cette affiche, c'est peut-être LE match mais ayez confiance en vous, ayez confiance en chacun d'entre vous, ayez confiance en l'équipe et vous verrez que tout ira bien. Cet exploit, vous pouvez le faire. Vous en êtes capables. Allez les gars ! Tout le monde se met à applaudir le concerner et les joueurs se mettent à crier après le discours.

Tout le monde s'encourage, le capitaine et Paul se décident à prendre la parole à leur tour. Après qu'ils soient prêts à rentrer sur le terrain, les gars commencent le rituel. Arrivé à Lucas, je commence à tendre la main pour le checker comme d'habitude. Sauf qu'il finit par attraper ma main et la cale dans la sienne, et il finit par déposer un long baiser sur ma joue. Ceux à quoi je m'attendais pas du tout, ce qui explique pourquoi je finis rouge au niveau du visage. Derrière celui-ci, se trouvaient Kylian et Antoine. Lucas finit par se détacher et me lance un sourire assez grand mais sincère, ceux à quoi je lui rends. Après cet "épisode", je vois Kylian qui pouffe de rire.

Kylian : Oh il fait le jaloux ! dit-il mort de rire.

Antoine : En plus y'a l'autre qui a vu la scène. Dit-il lui aussi en rigolant.

Qui ça "l'autre" ? Je décide de tourner la tête pour observer qui pourrait être la personne concernée. Je devine assez rapidement que c'est de Baptiste dont ils parlaient, au vu de son regard. Je n'y prête pas attention.

Antoine tapa le premier dans le ballon au coup de sifflet. La pression est bien présente. Tout le monde a l'air dans son match. Au bout de la 10e minute, Kylian tape un sprint, qui scotcha tout le monde sur le banc, moi la première. Il arrive dans la surface argentine et il décroche un penalty. Le penalty est tiré par Antoine à la 13e minute et ça permet le premier but des Bleus ! Les gars explosent de joie. Sauf qu'on revient vite à la réalité lorsque Di Maria marque et égalise. Ce que je dois avouer, c'est que sa frappe est magnifique. La mi-temps arrive assez vite et les joueurs se dirigent directement vers les vestiaires. Didier décide de leur remonter les bretelles, pour les secouer un peu je suppose. Les joueurs se ressaisissent et s'encouragent comme toujours.

Les Argentins lancent la deuxième mi-temps. Malheureusement pour nous, Mercado marque à la 48e minute, ce qui permet aux Argentins de se qualifier numériquement. Les joueurs en bleu sont bien sûr dégoutés et dépités mais tentent de se ressaisir malgré tout. Et là, miracle je dirais. Une passe en profondeur de Blaise à Lucas, d'une beauté n'en parlons pas. Et puis la remise de Lucas vers le centre de la surface de réparation, qui rebondit et qui atterrit dans le pied de Benjamin. Et là, demi-volée au second poteau, la balle qui vole et qui fait un mouvement rectiligne, c'est d'une divinité sérieux !! De ma place, j'ai la bouche bée puis je finis par pousser un cri de joie, prise par les émotions suite aux évènements qui se sont déroulés si rapidement. Benjamin qui se dirige vers le banc et tout le groupe qui célèbre tous ensemble. C'est là où le groupe ressemble à une famille.

Je vois Lucas sourire dans ma direction. Je lui souris en retour et tend mon bras en l'air, signe de "victoire". Après ce but, les 11 sur le terrain ont repris confiance vu que Kylian nous claque un doublé en 4 minutes. À la fin de la célébration avec le groupe, Kylian sourit dans ma direction et fonce vers moi. Mais qu'est-ce qu'il va faire ? Au final, je me retrouve dans ses bras, je lui répète à quel point je suis heureuse pour lui et qu'il peut être fier de lui. À la 93e minute, Agüero fait encore vibrer le stade car il marque le troisième but argentin, ce qui réduit le score à 4-3. Le stress fut présent jusqu'à la dernière seconde mais c'est bien réel, on a battu l'Argentine de Messi et on est en quarts de finales !!

L'Équipe de France bondit du banc se rejoignent tous pour célébrer et s'embrasser de cette victoire. Moi pendant ce temps-là, je les prends en photo. Sauf que je me rends compte dans mon viseur que je vois des têtes foncées vers moi. Je comprends assez rapidement quand je me retrouve dans les bras d'Antoine, Kylian, Lucas et Hugo. Je les félicite encore de leur match qui a été incroyable. Je me retrouve par la suite, à faire des câlins aux 23 joueurs. Les câlins, ça fait toujours du bien, qu'importe le moment. Je repars en direction des vestiaires quand je sens une présence à côté de moi et un bras s'enroulé autour de mon cou. Je tourne la tête pour découvrir la personne et ce fût Lucas avec un grand sourire. On parle alors du match jusqu'à notre destination. Les gars chantent, crient, sautent sur la table centrale, inventent des chants, dansent, mettent de la musique. Bref, c'est un beau bordel tout ça mais ils ont de quoi être fiers...
Baptiste m'indique de venir voir le "spectacle" qui se déroulait dans le stade avec mon appareil et téléphone car j'allais pas être déçu. J'arrive en trottinant et je découvre les supporters français qui sont toujours dans le stade en train de chanter et danser. Cette image m'émeut pas mal, je vais pas mentir. Je filme pour les réseaux sociaux et prends en photos pour immortaliser ce genre de moment. Je m'assis alors sur l'herbe avec Baptiste pour admirer ça.

On revient à l'intérieur et à peine arrivé, Lucas m'appelle déjà à venir entre lui et Kylian comme à chaque fin de match. Sauf qu'à peine posé, Lucas m'attire vers lui. Je pousse un petit cri de surprise face à cette action mais ça me dérange pas plus que ça, je me sens même plutôt bien dans ses bras. Je parle avec le trio et on regarde mes photos. Avec ce match rempli d'émotions, les photos rendent magnifiquement bien. Je les trouve sublimes.

On se dirige vers le bus en chantant, avec l'enceinte de Presnel. À nous regarder, on dirait des enfants incontrôlables ! Je me retrouve à côté du 21 français, à encore célébrer avec tout le monde. Quand ça redevient à l'anormal, mon voisin me tapote su l'épaule et me propose son écouteur que j'accepte. Je mets l'objet dans mon oreille jusqu'au moment où je me rends compte que c'est "God's Plans" de Drake, qui est l'un de mes artistes préférés. Je souris bêtement à Lucas et je finis par poser ma tête sur son épaule...

Sɪ ᴊ·ᴀᴠᴀɪs sᴜ ﹣ Lᴜᴄᴀs HᴇʀɴᴀɴᴅᴇᴢOù les histoires vivent. Découvrez maintenant