- chapitre 2

3.9K 464 237
                                    

Minho avait beaucoup de difficulté à trouver le sommeil. Cela faisait trois jours qu'il était arrivé et les phénomènes étranges n'avaient pas cessé. Le lendemain de son arrivée, il avait retrouvé un paquet de biscuits vide dans la poubelle de la cuisine, et il ne se souvenait pas en avoir goûté un seul. Il avait tenté de mettre ça sur le coup de la fatigue accumulée ces derniers mois, mais ça ne s'était pas arrêté là. Outre les bruits qui faisaient écho la nuit, il y avait trop de choses bizarres qui avaient lieu. Il avait trouvé des traces de pas autour de la villa et après avoir analysé le dessous de ses chaussures, il était sûr et certain que ce n'était pas lui qui les avait faites. Il se sentait observé, comme s'il n'était pas seul dans la maison, et ça commençait sérieusement à l'inquiéter.

Il avait abandonné l'idée d'un fantôme, ce n'était pas du tout rationnel. Mais peut-être aurait-il préféré qu'il s'agisse d'un esprit plutôt que d'un humain bien vivant. Si quelqu'un venait pendant ses absences ? Si quelqu'un s'introduisait sur la propriété à la nuit tombée ? L'endroit n'avait pas été habité pendant un moment ; le terrain était vaste et boisé, un squatteur pouvait se cacher dans les parages. Mais qui viendrait dans un coin aussi paumé ? Il n'y avait pas grand-chose, juste quelques restaurants et supérettes, rien de très intéressant. Il y avait beaucoup d'exploitations agricoles qui étaient bien gardées par de gros chiens, personne n'oserait s'y aventurer pour voler des fruits ou des légumes dans les serres. 

Ce soir encore, Minho avait entendu des grattements et des couinements. Et même s'il essayait de se rassurer en disant qu'il était fort probable que ce soit des souris, il y avait tout de même quelque chose qui le tiraillait au fond de lui. Il sentait que ça ne tournait pas rond ici et il n'avait pas vraiment envie de se l'avouer. Son imagination pouvait lui jouer des tours.

Il prit une grande respiration et remonta le drap sur son corps à moitié nu. Il avait besoin de repos, mais l'idée que quelqu'un puisse pénétrer dans la villa ne cessait de passer dans son esprit. Il n'y avait rien à voler, ou tout du moins pas grand-chose à part de vieux bibelots défraîchis. Cela n'allait pas rapporter gros. Ou alors, quelqu'un voulait le dépouiller et ça, ça le terrifiait davantage. Il avait quand même un peu d'espèces dans son portefeuille, sa carte bleue, et son téléphone qui valait une petite fortune. Et il y avait sa voiture flambant neuve. Il ouvrit les yeux et se rendit compte qu'il avait laissé les clés dans l'entrée. Quel idiot ! N'importe qui pouvait s'en emparer et se sauver avec son petit bijou. Impensable. Il avait travaillé dur pour se payer la voiture de ses rêves, il n'allait pas la laisser s'envoler aussi facilement. 

Il repoussa les draps et sortit de son lit. En deux temps, trois mouvements, il se retrouva au rez-de-chaussée, dans l'entrée, et il récupéra ses clés. Il souffla de soulagement et se dit qu'il en faisait sans doute un peu trop. Comment pouvait-il encore s'imaginer que quelqu'un venait visiter la maison la nuit ? C'était ridicule.

Il décida tout de même de garder le trousseau en main et la soif lui irrita la gorge. Il faisait déjà chaud pour le début du mois d'avril, il n'imaginait pas ce que serait l'été si les températures continuaient sur cette lancée. Il traversa le hall et pénétra dans le salon. Un bruit retentit, Minho se figea.

Aussi silencieusement que possible, il ravala sa salive et essaya de rester logique. Ce n'était rien, juste la maison qui craquait à cause du contraste entre la chaleur de la journée et la fraîcheur de la nuit. Un second son lui parvint et cette fois, Minho entendit une respiration, un soupir, quelque chose de très humain. Il avança à pas de loup et, dans la pénombre, une silhouette se dessina. Par réflexe, il saisit un des couteaux de cuisine qui trônaient sur le plan de travail et le pointa en direction de l'ombre. Sa main tremblait comme ce n'était pas permis et son cœur se débattait dans sa poitrine. Il y avait bel et bien une présence dans la maison et tous les doutes qu'il avait eus ne firent que se confirmer. 

I NEVER EXISTED ➹ minsung Où les histoires vivent. Découvrez maintenant