I NEVER EXISTED ➹ minsung

- chapitre 13

Minho eut beaucoup de mal à ouvrir les yeux. Une forte lumière emplissait la chambre et il se retrouvait ébloui. Il passa un bras par-dessus son visage, puis lâcha un long et profond soupir. Il avait mal au crâne, mal au ventre, et la bouche horriblement pâteuse, signes d'une soirée un peu trop arrosée. Il avait abusé, il le savait, mais avec la présence de ses amis et le départ de Jisung la veille, il avait jugé bon de boire un peu plus qu'il n'en avait l'habitude. Ça lui avait permis d'oublier que désormais, il serait de nouveau seul dans son appartement. Il ne s'était pas posé de questions, il n'avait pas pensé à Jisung et il avait même plutôt bien dormi. Seulement, maintenant que le soleil s'était levé et qu'il n'avait plus autant d'alcool dans le sang, la réalité lui revenait en pleine figure. Il se rappelait qu'il avait laissé le jeune homme au foyer et se souvenait parfaitement de son air perdu, mais tellement reconnaissant à la fois. Ça lui avait fait beaucoup de peine, sans doute plus qu'il n'aurait imaginé, et il ne se comprenait plus lui-même. Il avait fait ce qu'il fallait, que voulait-il de plus ?

Il décida qu'il était temps d'affronter la réalité en face. Il se redressa et replaça ses cheveux d'un geste brusque. La météo semblait plutôt joviale, et heureusement, il n'avait aucune envie de faire face à un ciel gris et morose. Il quitta le lit et ouvrit la fenêtre, le soleil brillait de mille feux et les oiseaux donnaient un fantastique concert en contrebas. Après avoir enfilé un pantalon de jogging, il se traîna jusqu'à la salle de bain et il sursauta lorsqu’il ouvrit la porte. Un cri lui échappa, Chan se trouvait là, devant le lavabo avec une serviette à la main.

— Putain tu m'as fait peur ! s'exclama Minho en se tenant au bâti de la porte.

— T'as déjà oublié que je dormais là ? L'alcool ça te réussit pas.

Minho grimaça et leva les yeux au ciel avant d'avancer dans la petite pièce. Chan se décala pour le laisser passer.

— J'vais pisser.

Ils s'observèrent quelques secondes avant que Chan ne réagisse.

— Pardon, je te laisse te vider la vessie.

Il s'en alla et Minho souffla un bon coup. Son affaire terminée, il se lava les mains et regarda son reflet dans le miroir. Non, l'alcool ne lui réussissait pas du tout, il avait vraiment une sale tête les lendemains de cuite. Il ouvrit l'armoire sur le côté afin d'en sortir deux boîtes de médicaments. Il les emporta avec lui ; il n'en pouvait plus d'avoir mal au crâne, il avait l'impression que quelqu'un lui tapait dessus avec un marteau, et son œsophage lui brûlait terriblement. Il se détestait quand il buvait. Il savait très bien qu'il ne supportait pas, et que les effets secondaires duraient plus longtemps que son euphorie. C'était inutile, et vraiment pas très intelligent de noyer son chagrin de cette façon.

Il arriva dans le salon et fut de nouveau surpris de voir Changbin, affalé dans le canapé. Il dormait encore, Chan s'était installé à la table de la salle à manger avec un verre d'eau. Minho, un peu plus réveillé, lui adressa un signe de la main.

— T'as besoin d'un cachet toi aussi ?

— Non, ça va. Moi je suis pas dans un état critique comme toi.

— Ouais… Et l'autre là, il va se réveiller un jour ?

Chan laissa échapper un rire.

— Il dort comme une masse. J'ai essayé de le secouer, il a grogné quelque chose et plus rien.

— Qu'il décuve vite, j'ai pas que ça à faire de m'occuper d'un mec ivre.

— Pourquoi ? T'as un truc de prévu ?

Minho sortit un verre du placard, attrapa la carafe dans le réfrigérateur, et rejoignit Chan à la table. Il se versa de l'eau et engloutit le contenu de son verre en quelques secondes. Il le remplit à nouveau, pour prendre ses médicaments cette fois.