I NEVER EXISTED ➹ minsung

- chapitre 10

Minho et Jisung étaient tranquillement installés dans le canapé, devant un énième film d'animation qui avait tapé dans l'œil du blondinet, lorsqu'une sonnerie de téléphone retentit. Minho attrapa son portable sur la table de salon et put y lire le nom de l'assistante sociale qu'ils avaient rencontrés quelques jours auparavant. Il décrocha et aussitôt, la voix de la jeune femme se manifesta. Jisung observait discrètement tout en tendant l'oreille, il savait que quelque chose se préparait à la manière dont son hôte parlait. 

— Nous avons trouvé une place pour Jisung, annonça la trentenaire. 

— Oh, super ! Ça pourrait se faire quand ? 

— Une place s'est libérée cette après-midi dans un foyer en banlieue de Séoul, ils viennent de me téléphoner pour dire qu'elle était donc réservée à Jisung. Il peut venir s'y installer dès ce soir. 

— Ce soir ? 

Minho sembla presque déçu que ce soit aussi rapide. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle lui annonce qu'ils pouvaient déjà se mettre en route, il était un peu pris de court. Il était déjà tard et ils avaient même dîné depuis un moment. Mais il ne pouvait pas se permettre de faire attendre une structure de ce type, les places étaient rares et il ne fallait pas risquer de perdre celle qui s'offrait à Jisung. C'était une occasion en or, une occasion rêvée, c'était sa chance, son avenir qui se jouait. Il déglutit et s'éclaircit la gorge. 

— Non, pardon, je vous dis des bêtises ! se reprit l'assistante sociale. Dès demain après-midi, vous pouvez venir.

Un soulagement, ce fut ce que ressentit Minho en entendant qu'ils n'avaient pas à partir tout de suite. 

— D'accord, c'est parfait. 

— Je vais vous donner les coordonnées du foyer, vous avez de quoi noter ? 

Minho lui demanda de patienter un instant. Il quitta le canapé et se dirigea dans sa chambre, là où il avait laissé sa sacoche avec ses différents cahiers et bloc-notes. Il arracha une feuille de l'un d'entre eux, se saisit d'un stylo, prêt à recevoir les informations. Il en prit note, le quartier ne lui était pas inconnu et il n'était pas très loin de chez lui. Ils y seraient en à peine quinze minutes, puis il était rassuré de savoir que Jisung ne serait pas très loin. Il pourrait lui rendre visite, peut-être plus souvent qu'il ne l'avait imaginé. 

— Merci beaucoup pour votre aide. 

— Je vous en prie, je suis sûre que Jisung s'en sortira et il sera très bien encadré. Vous avez été très courageux de le prendre en charge pendant tout ce temps, et c'est très généreux. 

— Merci… souffla Minho en se grattant la nuque. C'est un gamin qui a vraiment besoin de ça pour s'en sortir et je suis heureux que vous ayez pu faire quelque chose. 

— Je n'ai fait que mon travail. 

Minho put sentir dans son timbre de voix qu'elle souriait. Il la remercia une nouvelle fois et ils se saluèrent. Une fois qu'il eut raccroché, il expira tout l'air de ses poumons, les yeux rivés sur le bout de papier encré. Demain, Jisung partirait de son appartement et malgré le fait qu'il avait hâte de retrouver sa tranquillité, Minho n'arrivait pas à pleinement se réjouir. Certes, c'était pour son bien et il en avait grandement besoin, mais il s'était aussi habitué à le voir en rentrant du travail. Il s'était habitué à préparer à manger pour deux, à regarder des dessins animés alors qu'avant, il ne voyait défiler que des informations déprimantes à la télévision ou des séries américaines auxquelles il ne prenait même pas la peine de s'intéresser. La présence de Jisung avait bouleversé son quotidien, il avait souvent eu hâte qu'il puisse s'en aller. Là, c'était du concret. Il allait partir et même s'il savait qu'il pourrait lui rendre visite, lui téléphoner, il appréhendait son retour à la réalité.