I NEVER EXISTED ➹ minsung

- chapitre 4

Le dernier jour s'était écoulé rapidement. Minho avait nettoyé la maison du mieux qu'il pouvait et Jisung l'avait même un peu aidé entre deux longues siestes. Le jeune homme avait l'air exténué et il avait sans doute beaucoup d'heures de sommeil à rattraper. Ils ne se parlaient presque pas, ils n'avaient pas grand-chose à se dire de toute façon. Minho avait un peu fait le tour avec ses questions et il n'avait pas très envie d'insister, la vie de Jisung ne le regardait pas et moins il en savait, mieux il se porterait. Il avait prévu de l'emmener jusqu'à Séoul et une fois là-bas, il le laisserait se débrouiller. Il avait vingt ans, il était adulte, et Minho estimait en avoir déjà assez fait. Il avait été bien gentil de l'autoriser à rester et de lui proposer de le prendre en voiture malgré le fait qu'il soit un parfait inconnu. Il ne pouvait pas faire plus de toute façon. 

La veille, Minho avait commandé des raviolis au kimchi et quand il était allé les chercher, Yeji lui avait de nouveau parlé de Hyunjin. Ça lui avait foutu un autre coup au moral et il s'était montré froid toute la soirée. Finalement, Jisung et lui étaient partis se coucher. Minho dans sa chambre, le blondinet sur le canapé. 

— Je vais tout fermer et on pourra partir. 

— Vous avez besoin d'aide ? 

Minho haussa les épaules et partit sans un mot de plus pour s'occuper des volets qui donnaient sur le jardin de derrière. Pendant ce temps, Jisung prit l'initiative de fermer ceux à l'étage. 

— Tu n'as rien oublié ? demanda Minho quand ils se retrouvèrent dans le hall d'entrée. 

— Non… J'avais rien de toute manière… 

Le brun ne répondit pas et s'assura une dernière fois que la porte arrière était bien verrouillée. Il n'allait pas risquer de voir un nouveau squatteur débarquer ici. Jisung avait été assez respectueux des lieux, et ça pouvait ne pas être le cas de tout le monde. Il tira sa valise à l'extérieur et souleva un carton rempli de babioles qu'il avait tenu à récupérer. Il s'était permis de les emporter puisqu'elles lui appartenaient. Il le confia à Jisung afin de fermer la grande porte en bois et, après avoir appuyé sur la poignée à plusieurs reprises, il reprit son bagage pour le tirer jusqu'à la voiture. Il déposa tout dans le coffre et invita le blondinet à grimper à l'avant. 

— C'est bon, on est partis. 

Il tourna la clé et le moteur se mit à vrombir. Jisung observait tout autour de lui et surtout les mains de Minho crispées sur le volant. Il semblait tendu, et il pouvait parfaitement comprendre pourquoi. 

— Je suis désolé, bredouilla le blond. 

Minho, le regard fixé sur la route, fronça les sourcils. 

— Pourquoi ? 

— De vous causer des ennuis. 

Un soupir échappa au brun. Il n'allait pas lui dire que ce n'était rien, ce serait mentir, mais il n'allait pas non plus l'accabler. C'était inutile d'en rajouter, Jisung avait déjà une vie loin d'être simple de ce qu'il avait compris. 

— C'est pas que tu me causes des ennuis, c'est juste que je suis un peu sonné par tout ça. 

— Pardon… 

— Arrête de t'excuser, ça n'y changera rien. Accepte juste mon aide et c'est tout. 

La situation n'allait pas durer éternellement, alors Minho pouvait se permettre de lui donner un petit coup de pouce. Une fois qu'ils seraient arrivés à destination, leurs chemins se sépareraient, ce n'était plus qu'une question de temps. 

Le trajet se passa en silence, et même la musique basse n'enleva rien à l'ambiance lourde et étrange qu'il y avait dans le véhicule. Minho ne parlait pas, il se contentait de soupirer de temps à autre quand des automobilistes faisaient n'importe quoi. Quant à Jisung, il regardait le paysage défiler en essayant de se vider la tête. Trois heures sans un mot échangé, c'était long, et il avait eu le temps de ruminer. Les buildings se dessinaient au loin, le blondinet se redressa sur son siège pour les observer. Il était intrigué.