I NEVER EXISTED ➹ minsung

- chapitre 27

Le réveil s'était fait en douceur. Minho ne voulait pas qu'ils se mettent la pression, il voulait qu'ils puissent prendre leur temps et souffler un peu. La journée ne s'annonçait pas forcément facile, Jisung allait revoir sa tante, il allait peut-être se remémorer des souvenirs douloureux, alors c'était inutile d'ajouter de l'angoisse. Le soleil était déjà bien haut, les rayons pénétraient entre les voilages dans la chambre de l'auberge pour venir réchauffer les deux jeunes hommes étendus dans le lit. Jisung dormait encore à poings fermés, et Minho, allongé sur le dos, le regardait avec beaucoup d'admiration. Les bras croisés derrière la tête, il souriait de le voir si paisible à ses côtés. Ils s'étaient beaucoup embrassés la veille, avec passion et amour, et ça le rendait tout chose. Il l'aimait vraiment. Il le savait, il le sentait au plus profond de lui, mais il avait toujours cette crainte de le brusquer, de réveiller quelque chose en lui. Cela lui brisait le cœur de savoir tout ce qu'il avait subi, alors il s'était fait la promesse de ne jamais l'abandonner. Même si Jisung se trompait sur ses sentiments, même s'il finissait par se rendre compte que ce qu'il ressentait pour Minho n'était pas de l'amour, il serait toujours là.

— Pourquoi tu me regardes ?

La voix encore endormie de Jisung fit sourire Minho. Il avait les yeux mi-clos et la bouille bouffie à cause du sommeil. Ses cheveux partaient dans tous les sens, il devrait bientôt retourner chez le coiffeur. Ils étaient longs, et ses racines sombres tranchaient un peu trop avec sa couleur aux reflets roux.

— J'ai pas le droit ?

— Hm…

Le jeune homme glissa en direction de Minho et il se cala contre son torse, un bras passé autour de sa taille. Il ferma les yeux et se concentra sur les battements de son cœur, puis sur sa main qui était venue se poser dans sa chevelure.

— Tu as bien dormi ?

— Comme un bébé. Et toi ?

— Ça va. Je me suis réveillé dans la nuit, mais c'est pas grave, je suis en forme quand même.

De son index, Jisung commença à tracer des cercles sur son ventre.

— T'es stressé ? demanda-t-il d'une petite voix.

— Hm, je crois.

Il se racla la gorge et continua à caresser les cheveux de son petit protégé. Il ne voulait pas lui transmettre sa nervosité, il devait déjà être lui-même assez angoissé par tout ça pour qu'il n'en rajoute.

— Tu sais, au pire, si ça se passe mal, on repart et c'est tout, dit Jisung.

Minho intensifia ses gestes. Ça ne pouvait pas se passer mal. Ça ne devait pas. C'était peut-être la dernière chance pour qu'ils aient des informations sur ce qui lui était arrivé et sur ce qui était arrivé à sa mère. Il ne pouvait pas laisser passer une occasion pareille et ils devaient rester optimistes. Hyejin ne les aurait pas conviés si elle n'avait pas eu envie de discuter de cette histoire. Et puis, elle avait semblé tellement émue au téléphone que Minho ne pouvait pas une seule seconde imaginer que cette rencontre ne porte pas ses fruits. C'était important, même vital pour Jisung. Il avait le droit d'enfin découvrir la vérité, de savoir d'où il venait, de savoir pourquoi il avait été abandonné par sa mère et laissé entre les mains de cet homme odieux.

— Ça va aller, j'en suis sûr.

— Moi aussi je stresse un peu.

— C'est normal. Mais je serai là, près de toi, et je te lâcherai pas.

Un petit rire retentit.

— Je sais, tu es toujours là pour moi.

Minho le serra dans ses bras et Jisung se blottit davantage contre lui. Il laissa son nez vagabonder dans le cou du plus vieux avant d'y déposer quelques légers baisers. Minho soupira, transporté par ces délicates attentions. Il appréciait le fait que Jisung prenne les devants, mais pas trop non plus, il avait toujours peur qu'il aille trop loin. Il avait de moins en moins tendance à tenter des choses ; il avait bien compris que ce n'était pas avec ça que Minho ferait plus attention à lui ou qu'il l'aimerait davantage. Cependant, c'était parfois plus fort que lui. Mais il se faisait toujours rappeler à l'ordre, gentiment, avec beaucoup de bienveillance et de douceur.