I NEVER EXISTED ➹ minsung

- chapitre 28

avertissement : ce chapitre contient un passage à caractère sexuel. Si vous n'êtes pas à l'aise avec ça, ne lisez pas, vous pouvez vous repérer aux « *** » si vous voulez le passer !

•••

Minho et Jisung n'avaient pas trop trainé chez Hyejin, cette dernière devait partir pour un rendez-vous médical. Ils avaient mangé ensemble, dans la petite cuisine, et l'atmosphère s'était faite bien plus détendue pendant le repas. Ils n'avaient pas discuté de l'homme qui faisait peur à Jisung, c'était inutile de remuer le couteau dans la plaie juste pour obtenir quelques détails. Il était déjà assez perturbé comme ça, et Minho avait déjà assez mal au cœur. Ils avaient discuté de ses progrès, de sa nouvelle vie, et il s'était fait beaucoup moins timide au fil du repas.

Hyejin avait aussi un peu parlé de sa sœur, de leur jeunesse, afin que Jisung puisse un peu se projeter et voir quel genre d'adolescente elle était. C'était une jeune fille pleine de vie, qui aimait les choses simples et qui n'aurait jamais laissé penser qu'un jour, elle sombrerait dans une vie totalement opposée à ce qu'elle avait. Jisung aurait eu envie de la rencontrer, de lui parler, de lui poser des questions, mais elle n'était plus là. Et ça, ça lui faisait mal.

C'était une pièce manquante de son puzzle et jamais il ne pourrait le compléter. La place resterait vide, et lui incomplet. C'était douloureux de l'admettre. Sa tante leur avait donc proposé de revenir le lendemain en début d'après-midi pour qu'ils puissent aller sur la tombe de Hyesoo, Jisung avait accepté sans hésiter et ce même si Minho était un peu plus réticent. Il craignait que ce soit trop violent pour lui, qu'il craque encore une fois et qu'il peine à s'en remettre. Mais c'était nécessaire pour son évolution, pour son avenir. Il y avait des étapes à passer, difficiles, mais inévitables.

Jisung était fort. Il était courageux. Il l'avait toujours été, depuis son plus jeune âge il avait été le plus fort de tous. Il avait surmonté tant d'évènements désolants que désormais adulte, il était armé pour faire face aux combats. Alors il avait dit « oui » sans une once d'hésitation. Il irait sur la tombe de sa mère, quoi que cela lui en coûte. Il ne pouvait pas venir ici et repartir sans être allé rendre visite à celle qui l'avait mis au monde. Il devait la remercier d'être en vie, malgré tout ce qu'il avait subi par la suite. Aujourd'hui, rien n'était simple, le spectre de ses traumatismes flottait toujours au-dessus de lui, mais il était heureux d'être là. Il voyait enfin ce qu'était la vraie vie avec Minho, et il n'avait pas envie d'effacer tout ça.

— Comment tu te sens ?

Jisung, allongé sur le lit pour profiter de la climatisation, se redressa sur ses coudes.

— Ça va, je suis juste un peu fatigué.

Une serviette sur le crâne, Minho se frictionna les cheveux pour les sécher encore un peu. Il avança dans la chambre et se positionna près de Jisung, sur le lit. Leurs mains vinrent se trouver pour se caresser avant que leurs doigts ne s'entrelacent.

— Tu vas pouvoir te reposer, d'accord ? Je vais aller nous chercher de quoi manger au restaurant en bas, ils font des plats à emporter.

— Hm, c'est pas la peine tu sais, on peut y aller.

— Jisung…

— Minho, dit-il en se redressant. Je suis pas une petite chose fragile, d'accord ?

Il lui pressa le bras de sa main libre et déposa un petit baiser sur son épaule. Minho avait cette tendance à le surprotéger, parce qu'il voulait qu'il se sente bien et en sécurité, et ce à chaque instant. Il avait peur que quelque chose lui arrive, quelque chose qui l'anéantirait, et ça, ce n'était pas possible. Alors il se comportait comme un papa poule, quitte à en faire trop. Il ne pourrait pas faire ça indéfiniment, Jisung finirait par se lasser et par lui dire clairement qu'il en avait marre de lui. Il ne voulait pas le perdre à cause de ça. Il avait conscience qu'il pouvait l'étouffer, et il n'avait aucune envie que le résultat soit pire. Peut-être que lui aussi devrait prendre rendez-vous chez la psychologue pour en discuter, ça ne pouvait pas lui faire de mal.