I NEVER EXISTED ➹ minsung

- chapitre 11

Minho s'était levé tôt et avait attendu que le salon de coiffure repéré quelques jours auparavant soit ouvert pour téléphoner. Il avait eu un rendez-vous tout de suite, Jisung allait avoir droit à une coupe ainsi qu'une couleur. Il voulait qu'il se sente bien pour entamer sa nouvelle vie, et aussi qu'il soit un peu plus présentable. Terminées les racines trop grandes et la décoloration qui virait au jaune, terminés les cheveux trop longs qui lui barraient la vue. Minho avait tout mis en œuvre pour que Jisung se sente mieux et qu'il puisse avoir une apparence moins marginale. Il ne voulait pas qu'il laisse penser qu'il était un miséreux partout où il allait. Il savait à quel point le paraître comptait dans leur société et même s'il trouvait ça ridicule, il n'avait pas le choix que de se plier à cette règle. Une personne propre sur elle, avec du style, et qui prenait soin de son apparence, avait plus de chance de réussir. C'était comme ça, aussi superficiel que cela puisse être. 

Après un petit déjeuner copieux, Minho avait emmené Jisung en ville pour son rendez-vous. Le trajet s'était passé dans la joie et la bonne humeur, la musique de la radio sonnait presque estivale et donnait envie de voyager, de s'évader. La météo clémente venait réchauffer les cœurs pour apporter elle aussi son lot de satisfaction. La fenêtre ouverte, les cheveux au vent, Jisung s'était senti libre comme l'air. Il avait vite été contraint de remonter la vitre quand ils tombèrent dans les embouteillages. Se rendre dans le centre de Séoul était toujours un parcours du combattant rythmé par le bruit des klaxons et le vrombissement des moteurs de certains automobilistes impatients. 

Ils étaient tout de même arrivés à bon port, et à l'heure. Minho se gara dans une petite rue adjacente et ce fut impatient que Jisung quitta la voiture ; il trépignait depuis qu'ils étaient partis. D'un pas pressé, ils rejoignirent le salon de coiffure. La ville n'était pas encore à son agitation maximale, même si le trafic était déjà infernal. Il fallait un peu de temps pour qu'elle se réveille et que la foule arrive pour se rendre dans les boutiques ou les restaurants. 

— J'ai tellement hâte ! s'exclama Jisung devant l'affiche qui représentait la couleur qu'il voulait. 

— Tu veux toujours faire ça alors ? 

— Oui ! Vous avez dit que ça m'irait bien. 

Minho hocha la tête, il le pensait vraiment alors il était content que Jisung ne s'oriente pas vers du bleu. Il n'était pas contre le fait de lui payer à nouveau le coiffeur quand il serait en foyer, après tout il pouvait bien lui faire ce plaisir de temps en temps, alors il préférait largement qu'il choisisse une couleur plus sobre, et qui tenait surtout plus longtemps. 

Ils entrèrent dans le salon et furent accueillis par une jeune femme tout de noir vêtue. Elle regarda son calepin pour vérifier le rendez-vous et enfila un peignoir à Jisung. Celui-ci ne savait plus où donner de la tête ; il regardait tout autour de lui, émerveillé par la beauté et la grandeur du lieu. Minho n'avait pas hésité à l'emmener chez un coiffeur réputé et qui avait un certain standing à tenir, et ça se voyait par son intérieur chic et épuré. La coiffeuse l'installa sur un siège et observa sa chevelure tout en lui posant des questions, questions auxquelles Minho répondait parfois. Jisung était un peu perdu, et un peu intimidé aussi. Ce n'était pas tous les jours que quelqu'un l'emmenait dans un endroit pareil, ce n'était même jamais arrivé. 

Ils s'arrêtèrent sur une coupe qui lui dégagerait le visage, et une coloration châtain avec des reflets cuivrés. Jisung aurait aimé un roux un peu plus vif, mais la coiffeuse lui conseilla de partir sur un ton plus foncé pour éviter d'avoir trop d'entretien. Il ne broncha pas, c'était elle la professionnelle et il ne pouvait pas se permettre de faire le difficile. 

Il passa près de deux heures et demie à voyager d'un siège à un autre, et se vit offrir un thé avec un chocolat. Minho s'était installé plus loin, il jonglait entre les magazines mis à disposition et son téléphone portable. L'attente était un peu longue, mais il ne voulait pas laisser Jisung tout seul. Et puis, ça en valait la peine. Quand le jeune homme revint vers lui, Minho laissa passer un soupir de stupeur tout en se redressant.