I NEVER EXISTED ➹ minsung

- chapitre 24

Minho gigota et fronça les sourcils, les paupières encore closes. Une forte lumière inondait la chambre et, après s'être plusieurs fois retourné d'un côté à un autre, il tira sur la couverture pour se cacher le visage. Il se cala sur le côté, les jambes légèrement pliées, quand il sentit un pied froid se coller à son tibia. Il ouvrit les yeux d'un seul coup. Son coeur s'était emballé et tambourinait dans sa poitrine. Il aurait presque pu oublier que Jisung avait passé la nuit dans son lit et qu'ils avaient un peu tardé à s'endormir avec les baisers qu'ils avaient échangés. Il y en avait eu quelques uns, tous empreints d'amour et de tendresse, et Jisung semblait n'en avoir jamais assez. Il en avait redemandé, encore et encore, et Minho n'avait pu faire qu'une chose : lui donner ce qu'il désirait. Il n'aurait jamais imaginé autant apprécier ces quelques marques d'affection. Hier encore, il ne pensait pas du tout à Jisung de façon romantique. Il s'était obstiné à tout nier quand les autres lui avaient mis la vérité devant les yeux. Mais il avait eu peur.

Peur de ne pas être à la hauteur. Peur de se méprendre sur ses sentiments. Se convaincre qu'il ne ressentait rien pour son petit protégé avait été une manière de le préserver. Et de se préserver. Ils avaient souffert tous les deux, alors Minho s'était obligé à avoir certaines barrières. C'était plus facile de se mettre des oeillères plutôt que d'admettre qu'il s'était attaché à Jisung, et aussi qu'il avait développé des sentiments amoureux à son égard. Il se sentait un peu mal, il avait la sensation d'avoir fauté, d'avoir failli à sa mission. Il n'avait pas prévu de tomber amoureux avec autant de facilité. Car oui, tomber amoureux de Jisung avait été facile, et ce même s'il n'en avait pas pris conscience. Il était adorable, touchant, il était entier et vrai. Jisung ne mentait pas, Jisung était juste lui-même. Authentique.

Minho soupira avant d'oser sortir la tête de sous la couverture. Timidement, il posa les yeux sur Jisung à ses côtés. Il dormait à poings fermés, il avait l'air si paisible qu'en l'observant, Minho se surprit à sourire. Depuis combien de temps n'avait-il pas été aussi heureux ? Depuis quand n'avait-il pas eu des papillons dans le ventre ? Il le savait très bien. Il n'y avait eu qu'une seule et unique personne pour qui il avait éprouvé tout ça, et il avait été follement amoureux de cette personne. Il avait l'impression d'être un adolescent face à celui qui lui plaisait. Il se trouvait ridicule de réagir ainsi, mais il ne pouvait s'empêcher d'être tout chose face à Jisung et à son visage endormi.

Timidement, il avança une main pour venir la poser sur sa joue. Sa peau était douce, agréable sous ses doigts, et il la caressa avec délicatesse. Il n'en revenait toujours pas qu'ils se soient embrassés. Il avait vu Jisung changer, évoluer, pour devenir peu à peu le jeune homme qu'il était désormais. Et il était fier de lui, de tout ce qu'il avait enduré pour en arriver là. Il avait eu raison de lui laisser sa chance, de croire en lui et de s'investir dans cette voie. Même si ses amis l'avaient considéré comme un inconscient - et il était d'accord avec ça -, il avait eu raison.

Jisung lâcha un faible râle et se glissa davantage en direction de Minho. Celui-ci ne bougea pas lorsqu'il vint se coller à lui, un bras autour de sa taille et le visage dans le creux de son cou.

— Bonjour Minho…

Le concerné fut surpris. Il ne s'attendait pas à ce que Jisung soit réveillé, il était persuadé qu'il était encore assoupi. Il s'autorisa alors à passer une main dans son dos pour le serrer un peu plus fort contre lui et, naturellement, il déposa un baiser dans ses cheveux. Avoir ce genre de gestes envers quelqu'un le rendait heureux. Tout se faisait avec beaucoup de spontanéité et de sincérité. Il se rendait compte qu'il ne réfléchissait pas avec Jisung, maintenant qu'il avait compris qu'il l'aimait plus que comme un ami.

— Tu as bien dormi ?

Jisung hocha la tête et chercha à se lover contre le torse du brun.

— Ça faisait longtemps que j'avais pas aussi bien dormi. Et toi… Vous ?