Chapitre 19

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Une tonnante détonation éclate dans le calme de la soirée.

Vraisemblablement, ils auraient dû regarder un peu plus haut que leur casque.

* * * * * 

L'ancien soldat se jette à plat ventre. Ses mains couvrent son bonnet à la nuance du ciel. La panique s'empare du groupe d'intervention. D'un cillement, les vans de la brigade s'embrasent dans une déflagration omnipotente.

Une onde de choc se répand telle une traînée de poudre dès l'impact. Elle propulse tout ce qui était un peu trop proche de la fournaise à des mètres en arrière, dont Aria. En seulement une dizaine de secondes, le terrain s'est transformé en un champ de bataille.

Tout le petit monde est encore secoué par l'explosion. Leurs oreilles sifflent atrocement tant dis que leur esprit valse avec l'inconscience. Le capitaine ensanglanté semble brailler des ordres à ses hommes qui tentent de se rassembler vainement.

Louis inspecte les environs pour trouver sa petite protéger. C'est à seulement une quinzaine de mettre qui la voit allongée et inconsciente. De ce qu'il parvient à observer, l'enfant ne semble pas avoir subi de graves blessures.

L'ancien soldat essaye de se relever mais la balle enfoncée dans sa cuisse immobilise sa jambe. Alors, il rampe. Tel un reptile, il rampe de toutes ses forcent. Il traîne sa jambe entaillée tel un poids. Il ne peut compter que sur ses trois membres valides pour continuer d'avancer. Il se bascule comme il le faisait durant sa piètre carrière. Ses mâchoires contractées, il ne veut laisser cette douleur lui faire obstacle. Il se doit de la rejoindre avant qu'elle ne se fasse emportée par l'ennemi, loin de lui.

Des pas et des roues font trembler la terre. Des tirs par centaines s'engagent au-dessus de leurs têtes. Le chaos s'empare des lieux.

Le vacarme et les vibrations paraissent briser la carapace de Morphée. Les doigts de la jeune fille se plient puis se déplient plusieurs fois. S'en suit de ses mains et enfin ses paupières cillent. Elle regagne peu à peu conscience, au plus grand bonheur de l'homme.

L'enfant tente de se relever, or l'énergie lui manque. Elle s'écroule sur ses avants-bras bandés. Son entrave semble lui peser une tonne. Une douleur la brûle le cou et plus précisément une partie de la nuque. Louis accélère le rythme. Malgré les corps s'échouant sur son chemin, l'homme les gravit sans commisération. Il faut qu'il l'atteigne au plus vite. Pas de temps à perdre avec des détours.

De son côté, Aria ne parvient pas à comprendre ce qui se passe. Son cerveau sature. Des effusions de sang teintent le sol jonché de corps inertes. La mort se présente à elle avec un air moqueur. Ses souvenirs de sa récente valse avec elle la tétanise. L'adolescente croit sentir les caresses froides de la faucheuse sur sa peau.

Va-t-elle m'emporter, cette fois-ci ? Se demande-t-elle horrifiée.

Cette pensée la tétanise. La terreur lui tord l'estomac, prêt à lui faire recracher la soupe de ce midi. La cacophonie empire son mal de tête. Les balles fusent sans jamais la transpercer. L'image de son protecteur s'ancre dans son âme telle une douce chaleur en plein hiver. Elle se presse de le chercher, et en instant ses yeux rencontrent les siens. Il est bien là. Il est bien vivant.

Cette simple vu lui ôte ses chaînes invisibles. Une force venue de nulle part la pousse à se tenir sur ses deux jambes tremblotes. Elles chancellent sous son poids mais ne se dérobent pas pour autant.

Instantanément, las balles cessent leur lancement. Un lourd silence s'abat sur le champ de bataille improvisé. Les seules exceptions sont les flammes crépitantes et les gémissements des soldats agonisant. Les quelques survivants se dissimulent derrière des rochers ou des arbres. Certains prient pour leur vie, d'autres simulent la mort.

Le Spécimen de laboratoire et le Chef de la mafiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant