Chapitre 21

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 - Merci », souffle le delta.

Enfin, ils se quittent pour de bon. Le bêta enjambe son quad puis s'équipe de son casque customisé. Un crâne d'homme fumant une cigarette y est représenté sur un fond noir, à l'arrière du casque. Son escouade limite avec chacun un casque unique. D'un signe de main du leader, le fourgon décampe entame sa routé, entouré de son fidèle cortège.

* * * * *

  Un visage fin qui est pâle tel un mort. Des cheveux propres qui sont fraîchement lavés mais aussi coiffés. Un cou marqué par une entrave mais aussi parcouru de courbes violettes. Des bras tuméfiés. Des jambes graciles arpentées de brûlures dues à un gaz toxique.

Un corps bien plus fluet qu'à leur première rencontre. Cette constatation s'engraine dans l'esprit de l'alpha impétueux face à cette vision désolante.

Malgré son état désastreux, il ne peux s'empêcher de l'admirer dans les deux sens du terme. Cette enfant a su s'échapper de cette prison souterraine. Elle a survécu dans ce monde qu'il lui est sûrement inconnu. De plus, cette jeune fille n'est d'autre que son élue. Son loup ne peut restreindre cette envie de la surveiller, de la protéger.

Allongée sur son lit de patiente, elle lui paraît bien plus petite. Seule le couvre-lit de laine tressée dissimule son corps nu et bandé. Un masque de nuit opaque abrite ses yeux d'une lumière artificielle éclatante. Les tintements du moniteur de électrocardiogramme retentissent de manière régulière dans la grande chambre d'hôtel quatre étoiles.

Les murs aux nuances de charbon contrastent avec les meubles blancs. L'agencement est moderne et espacé. Un chandelier de diamants est suspendu au plafond. Sa brillante descente dans l'obscurité est faite dans une spirale fendue. Le mobilier est simple mais raffiné à travers ses courbes luxueuses.

De légers coups sur la porte principale heurte la contemplation de l'alpha. Un soupir siffle entre ses lèvres. Il se lève de son fauteuil en cuir où repose désormais juste un coussin blanc duveteux. Il quitte la pièce à pas de loup. Ses pieds nus arpentent le tapis ténébreux qui décore le couloir en bois d'amarante.

Il débute sa descente dans dans le large escalier en marbre blanc, qui lie l'étage au rez-de-chaussée tout aussi somptueux que le reste de la suite. L'escalier au style victorien, longe le mur froid puis s'ouvre au grand salon d'hôte moderne rattaché à l'entrée. L'immense chandelier du même style que l'escalier, se reflète dans les magnifiques miroirs muraux verticaux.

L'alpha traîne des pieds nonchalamment, Un large pantalon de nuit en satin argenté se mouvent au bon vouloir des jambes sculptées dans du marbre. Sa large main craque sa nuque endolori. Jamais auparavant, il n'avait gardé la tête baissé si longtemps, pour observer quelque chose avec tant d'attention. Il actionne la poignée.

Derrière la porte d'un bois sculpté raffinement, le médecin en chef de l'équipe médicale d'intervention s'incline. Un bâillement relâche les épaules tendues de l'alpha. Il laisse la porte ouverte, puis retourne sur ses pas. Il a besoin d'être au chevet de cette frêle créature affaiblie.

Le médecin en chef sur ses talons, verrouille la porte d'entrée puis prend sa suite. De nouveau de son fauteuil terne, ses muscles dorsaux d'apollon s'enfoncent dans le cuir. Les tatouages paraissent se déployer telle la manifestation d'un mal profond encré dans son épiderme. L'alpha ne quitte pas des yeux la proie de ses pensées. L'homme d'une trentaine d'années termine ses dernières vérifications. Une minute plus tard, il se penche respectueusement vers son supérieur.

Le Spécimen de laboratoire et le Chef de la mafiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant